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L'écriture poétique et l'imaginaire : la poésie onirique

mis à jour le 18/01/2007


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Cette séquence propose une approche de la poésie onirique qui s'inscrit à la suite d'un travail sur l'écriture du fantastique et de l'onirique.

mots clés : poésie, fantastique, onirique, Hugo, Baudelaire, Bertrand, Forneret, Lautréamoont


L'écriture poétique et l'imaginaire : la poésie onirique

Groupement de textes poétiques

 

Situation de la séquence dans l'année

Cette séquence s'inscrivait dans un premier pôle consacré à l'écriture fantastique et onirique :

-Séquence 1 : L'écriture de la peur : raconter une histoire pour prendre le lecteur au jeu. L'invité de Dracula, Bram Stoker.

-Séquence 2 : La peur et le rythme. Un classique du genre : la course contre la mort. Etude intégrale de L'enterrement des rats, Bram Stoker.


Support

 

1."Rêveries", Victor Hugo, Les Orientales (1829)

2.Spleen, "Quand le ciel bas et lourd", Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857

3."Le Pont", Victor Hugo, Les Contemplations, 1852

4."Un rêve", Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842

5."Un rêve", "Il est deux heures moins un quart [... ] qui m'étouffait dans mon rêve", Xavier Forneret, Temps perdu, 1840

6.Chant quatre, de "Je suis sale [...] j'y suis habitué.", Les Chants de Maldoror, Lautréamont, 1869

 

 

Séance 1: Introduction à la lecture de textes poétiques

            Recherche d'une spécificité du texte poétique - efficacité pour l'imaginaire

 

°Lecture des six textes et réflexion sur l'ensemble du groupement : qu'ont-ils en commun qui permette leur réunion?

            Ils évoquent tous un rêve ou une rêverie. Tous ont un côté merveilleux ou fantastique, étrange. Ce sont tous des textes du XIXème siècle (1829-1869). Leur écriture est globalement poétique, déroutante. Tous sont écrits à la personne "je".

 

°Faire effectuer des tris de textes suivant quatre critères établis avec les élèves:

-typologie du rêve : rêve éveillé, rêverie / vision / cauchemar

-degré de narration : absence de narration / mixte / narration totale

-degré de versification : écriture en vers / écriture mixte / écriture en prose

-organisation du texte : strophes / mixte / absence de strophes

 

°Réflexion sur la notion de texte poétique étant donné les nuances observées dans les différents textes.

            Fonction poétique du langage - rappel du schéma de la communication vu dans la première séquence.

 

°En quoi la poésie peut-elle être un bon moyen pour évoquer des rêves, du fantastique et du merveilleux ?

            Puisque la poésie est un jeu sur les mots, au risque de fabriquer des messages incohérents, peu clairs, mais sensibles (visuels, sonores), ce genre d'écriture convient tout à fait à l'expression d'images désordonnées, envoûtantes, étranges, comme en procurent les rêves.

 

 

Séance 2 : Rêve ou réalité? La poésie du rêve éveillé.

            Etude comparée de "Rêverie" de V.Hugo et de "Spleen" de Baudelaire

 

°Mise en évidence de l'opposition essentielle entre les deux poèmes : rêverie merveilleuse face à une rêverie sinistre. Relevé des champs lexicaux correspondants.

°Mise en évidence qu'il s'agit d'un souhait dans le texte de Hugo et de la réalité chez Baudelaire.

°Faire rechercher le point de départ des deux rêveries, assez semblable : la fin du jour et de l'année (Hugo) et la tristesse d'un jour sans soleil (Baudelaire) ; ainsi que l'objectif de chaque rêverie.

° Faire relever les constructions particulières utilisées par les deux poètes pour frapper l'imagination du lecteur. Les nommer et faire réfléchir les élèves sur leur utilité, rôle: comparaisons, métaphores, personnifications, oxymores et anaphores. Ce sont des constructions du langage qui servent à fabriquer des images, des visions frappantes et qui seules sont capables de rendre le merveilleux ou l'horreur de la rêverie avec justesse et originalité. Ce sont des outils indispensables pour évoquer un rêve, c'est-à-dire quelque chose d'imagi - naire.


Séance 3 : Ecriture poétique et imaginaire

            La rhétorique des images

 ° Faire réfléchir les élèves sur la citation de Pierre Reverdy : "Une image n'est pas forte parce qu'elle est brutale ou fantastique mais parce que l'association des idées est lointaine et juste." Construire quelques images au tableau.

°Travailler à partir des images relevées à la fin de la séance 2 et les différencier selon leur mode de fonctionnement.

°Etablissement d'un tableau-bilan concernant cinq images : comparaison - métaphore - oxymore - personnification - allégorie.

°Exercices de repérage et de construction d'images.

 

Séance 4 : Développer le nom pour créer des images

            Les expansions du nom

 °Faire relever dans "Spleen " de Baudelaire (vers 11 à 20) tous les éléments qui viennent compléter un nom à l'intérieur du groupe nominal.

°Même question dans la strophe 4 de "Un rêve" d'Aloysius Bertrand, et dans la première phrase du poème de Lautréamont.

°Regrouper tous ces termes suivant leurs points communs (nature et fonction). Faire distinguer le cas de l'attribut du sujet.

°Distribution d'une définition à trous des différentes expansions du nom et de l'attribut du sujet. A compléter ensemble.

°Deux exercices:

1.Repérez le jeu sur le complément du nom dans "Cortège", Paroles, Jacques Prévert.

2.Travail de repérage sur "C'est un large buffet sculpté [...]" de Rimbaud.

 

 

Séance 5 : Un rêve mystique et poétique

            Etude du poème "Le Pont" de Victor Hugo

 
°Recherche de deux champs lexicaux qui s'opposent et structurent le texte : nuit / clarté.

°Recherche du vers qui marque le passage d'une partie à l'autre (rime particulière).

°Recherche de l'oxymore qui résume cette opposition.

°Réflexion sur les connotations des deux champs lexicaux : la mort / la vie.

°Recherche des éléments symbolisant la mort.

°Mise en évidence de l'idée d'infini dans les trois premiers vers (enjambement + contre-rejet).

°Recherche du sentiment du poète (champ lexical de l'angoisse, de la peur) => sensations :  vue et ouïe inefficaces.

°Recherche sur la double nature de l'apparition (femme et enfant), référence de l'ange, symbole du lys.

°Réflexion sur le pont (référence antique à Charon), sa nature symbolique. A mettre en rapport avec la position du mot "prière" à la rime.

 

 Séance 6 : Le poème en vers

            Technique de versification: métrique, rythmique et musique

             Le cours se déroule à partir de quelques vers écrits au tableau. Deux feuilles récapitulatives sont distribuées à l'issue du travail.

°Règles sur le décompte des syllabes - le nom des principaux vers - le nom des strophes les plus fréquentes.

°Le rythme : musicalité de la poésie - entraînement pour placer des accents et voir les effets produits.

°Les sonorités : la répétition à la fin du vers => la rime (qualité et disposition) ; la répétition à l'intérieur du vers (assonance et allitération).

°Multiples exercices :

-exercice 1 : texte à trous permettant de se familiariser avec les feuilles récapitulatives et les termes nouveaux qu'elles contiennent.

-exercice 2 : retrouver la disposition graphique d'un poème en s'aidant du rythme et des rimes (ode de Jean Passerat).

-exercice 3 : donner des couples de vers réguliers à rimes plates avec un des deux mots à la rime effacé + une liste de mots qu'ils ont à replacer (faire attention au nombre de syllabes, à la rime mais aussi au sens).

-exercice 4 : étudier la disposition et la qualité des rimes dans trois quatrains.

-exercice 5 : compter les syllabes dans une dizaine de vers choisis (repérer les diérèses et les élisions de -e).

-exercice 6 : déterminer le mètre de quatre vers puis choisir parmi 5 codages proposés le codage auquel correspond le rythme de chacun de ces vers. Identifier les effets.

-exercice 7 : souligner les allitérations et entourez les assonances dans le poème "Sagesse" de Verlaine. Identifier les effets.

 

Séance 7 : Poème en prose pour rêve échevelé

                        Etude du poème "Un Rêve" d'Aloysius Bertrand

 
Lancement : Vous avez "Un Rêve" sous les yeux. C'est un texte difficile et je vous demande de l'étudier. Qu'allez-vous chercher, observer? Pourquoi? Quelles questions faut-il se poser sur ce texte?

ð      réponses possibles : ° indices de détail : figures de style, images, rythme, sons, etc.

            ° vraisemblablement peu de réponses concernant l'originalité du choix de l'écriture en prose et son rapport avec le sujet du poème. Si nécessaire, amener l'attention sur ce dernier point pour encadrer la lecture et arriver au questionnement suivant :

-Qu'est-ce qui fait que ce texte étrange est bien un poème?

-Pourquoi cette écriture en prose a-t-elle été préférée par l'auteur à une écriture en vers?

-Que permet-elle dans l'expression du sujet que ne permettrait pas, ou moins bien, une écriture en vers?

ð      laisser 15-20 minutes pour répondre à ces questions de la façon la plus complète possible.

ð      mise en commun. Bilan sur le choix de la prose : le poème classique en vers régulier donne un rythme et un moule fixes au poème. Ici, puisqu'il s'agit d'évoquer brutalement un rêve échevelé et donné comme incompréhensible, ce moule n'était pas la meilleure forme possible. La prose poétique permet de mieux rendre le sujet en laissant le texte déborder comme le rêve déborde lui-même, en permettant un jeu sur le rythme plus souple et plus complexe, en rendant le texte plus obscur par son aspect étrange et nouveau, en offrant au poète de travailler ce qui fait l'essentiel de la poésie : le travail sur le langage, sans s'embarrasser du carcan du vers, mais au contraire en faisant exploser les normes et la syntaxe (anacoluthe), comme le sujet, incontrôlable par nature : le rêve.

 

Séance 8 :       Le cauchemar, tout un poème!

                        Etude d'un extrait de X.Forneret et d'un extrait de Lautréamont

 Après avoir brièvement observé les ressemblances et différences évidentes des deux poèmes, la démarche est la même que dans la séance précédente : voir en quoi ces deux textes sont poétiques. On peut suivre davantage les élèves dans la recherche étant donné la difficulté des poèmes.

 

 Séance 9 : Rêvons un peu !

                        Ecriture de textes poétiques oniriques

 A partir d'un mot au choix écrit au tableau, et sur leur feuille, (ici le mot "rêve"), les élèves inscrivent quatre mots qui leur viennent à l'esprit, à droite, à gauche, au dessus et sous le mot. Ils rajoutent quatre mots qui riment avec les mots qu'ils ont trouvés => total 8 mots.

            Les consignes qui suivent peuvent varier. L'objectif ici était de leur faire écrire un poème de quatre strophes, la première strophe comportant quatre vers de 12 syllabes, la seconde quatre vers de 10 syllabes, la troisième un vers de huit syllabes, un de six syllabes et un de quatre syllabes, la quatrième strophe étant écrite en prose.

 

Séance 10 :Evaluation (1h)

 

Support : "Fantaisie", Gérard de Nerval, Odelettes (1853)

Cf feuille jointe.


Bilan de la séquence

 Séquence globalement positive, expérimentée auprès d'une classe de quatrième d'un bon niveau. Le travail sur les images a permis aux élèves davantage en difficulté de s'exprimer et de s'investir dans l'écriture d'un poème, exercice valorisant pour eux.

Néanmoins, les séances 7 et 8 ont été plus laborieuses et finalement assez directives, le travail au brouillon se révélant peu efficace.

La séance 6 est également à revoir. Elle était conçue de façon là aussi trop directive. De plus, les exercices me semblaient parfois purement gratuits (exercices de repérages). Un exercice comme celui de la séance neuf permet tout autant de maîtriser les différentes notions importantes et semble davantage rattaché à la séquence.

L'évaluation est à retravailler : elle s'est révélée assez difficile pour l'ensemble des élèves.

 

information(s) pédagogique(s)

niveau : 4ème

type pédagogique :

public visé : non précisé, enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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