Lettres

Alors que chacun pratiquait, depuis longtemps, différentes formes d'activités orales dans sa classe, une inquiétude semble se manifester dès lors qu'il s'agit d'évaluer ces pratiques. Cela signifierait-il que, en dehors de quelques pratiques orales plus ou moins normées (exposé, entretien, « explication» de texte...), on ne s'est jamais interrogé sur la manière d'évaluer les différentes formes d'activités orales des élèves. Il est vrai que le bulletin scolaire n'invitait pas à cette interrogation puisque, en dehors des langues vivantes, seules les activités écrites méritaient une évaluation chiffrée assortie parfois de graphiques redondants. Quant aux activités orales, elles étaient « évaluées » ici et là par quelques termes vagues et habituels : élève « actif » ou « réservé » à l'oral. Personnellement, nous avons souvent regretté l'absence d'une zone spécifiquement réservée à l'évaluation de ces activités orales, absence dont nous nous consolions en ajoutant obstinément une note d'oral « officieuse » sur le bulletin.

Heureusement, les nouvelles directives soulignent plus que jamais la valeur et l'intérêt de toutes les formes d'activités orales et insistent sur la nécessité de faire apparaître dans le bulletin une zone visible où elles seront évaluées au même titre que les activités écrites. Or, trop souvent, l'évaluation de ces activités orales ne semble résulter que d'une seule note : celle de la participation orale des (de quelques !) élèves et/ou celle d'exposés réalisés individuellement ou en groupes. Pourrait-on imaginer, à l'écrit, une « moyenne » trimestrielle résultant d'une seule activité ? Et que dirait-on des élèves qui auraient refusé, pour une raison ou pour une autre, de s'investir dans cette activité ? Il suffit de penser au comportement de nombre d'élèves face aux échanges spontanés en classe. C'est pourquoi, nous estimons qu'un projet autour de la pratique et de l'évaluation de l'oral doit tenir compte des différents profils d'élèves constituant un groupe classe en leur proposant plusieurs formes d'activités orales.

Les quelques idées qui suivent ne prétendent pas ressembler à une leçon en la matière : elles constituent tout simplement le compte rendu sommaire d'une pratique de l'oral menée, depuis deux ans, en français avec des élèves de 6° et de 3°. Nous n'avons pas souhaité évoquer chaque objectif d'apprentissage correspondant à telle ou telle forme d'activité orale ni indiquer la manière de les conduire avec les élèves. Il s'agit d'un autre travail développé dans des ouvrages spécialisés en la matière. Nous avons tout simplement voulu présenter quelques types (bien connus) d'activités orales menées avec ces élèves puis exposer le principe de leur évaluation