De nombreux professeurs déplorent au quotidien le manque d'automatismes, notamment calculatoires, de leurs élèves. L'absence de ces automatismes est bien évidemment un obstacle à la réalisation de ce qui doit être le cœur de l'activité mathématique : la résolution de problèmes.
D'où l'idée de travailler ces compétences à distance et séparément dans la séance, par exemple pendant les 10 premières minutes.
Le premier objectif de ces « activités rapides de début d'heure » est donc de construire et d'asseoir des automatismes concernant les compétences fondamentales de calcul, mais aussi dans tous les domaines du programme : analyse, géométrie, probabilités et statistiques, algorithmique...
Lorsque l'objectif est de parvenir à des connaissances et compétences pérennes, ce travail est mené après l'introduction de la notion bien sûr, mais aussi et surtout pendant tout le reste de l'année, l'idée étant d'ancrer dans l'esprit des élèves eux-mêmes qu'ils devront maîtriser cette compétence sur le long terme.
Ce premier objectif exposé, les professeurs ayant institutionnalisé le dispositif ont pu constater qu'il était possible de l'utiliser également pour anticiper, préparer l'introduction d'une notion.
Par exemple la notion de primitive en terminale peut-être « tranquillement » amenée par un travail régulier du type « trouver une fonction dont la dérivée est... », qui peut être commencé dès le début de l'année.
Un autre exemple est l'introduction de la dérivée en première : un travail préliminaire mené très en amont sur les équations de droites et le coefficient directeur facilitera grandement l'approche du concept.
De nombreuses notions auront avantage à être anticipées de la sorte : suites en première, loi normale en terminale, probabilités en seconde ...
Par ailleurs, certains professeurs traitent certaines parties du programme uniquement par le biais des activités rapides réparties tout au long de l'année : cela peut être le cas en seconde pour le calcul littéral par exemple. Les notions de logique qui doivent être abordées peuvent l'être également à ce moment, par des questions du type « vrai-faux » entre-autres.
Il est également possible de revenir sur des erreurs classiques et des prolongements de corrigés de devoirs, ou même d'aborder des questions plus élaborées du type « donner 3 méthodes pour montrer que 3 points sont alignés » par exemple.
Certains professeurs, convaincus de l'intérêt de proposer des activités rapides de début d'heure à leurs élèves, ont cependant pu rencontrer des difficultés de mise en œuvre. La principale est la gestion de la durée : il est habituel que les premières tentatives mènent à une durée déraisonnable (30 voire 40 minutes). Avec l'habitude, on parvient à réduire le nombre de questions posées, et à mieux les cibler.
L'autre difficulté possible est la gestion de la correction (mais c'est une difficulté que l'on rencontre à chaque fois qu 'un exercice est proposé aux élèves). Là aussi, un peu d'habitude permet de gagner en efficacité, à condition d'admettre que ce n'est pas le bon moment pour réexpliquer à un élève ou un groupe d'élèves une notion qui n'est visiblement pas comprise.
Enfin les professeurs se questionnent fréquemment sur la forme que peuvent (ou doivent) prendre ces « activités rapides ». Il est primordial de dire que chaque professeur sera efficace s'il est totalement libre de la façon de procéder. Un diaporama pourra convenir à certains, une simple écriture au tableau des questions posées à d'autres, l'important étant les objectifs poursuivis et non la forme.
Pour prolonger ce dernier point et pour conclure, il est important que chaque professeur se sente, dans cette partie de la séance comme dans les autres, totalement libre : libre de la fréquence (tout en conservant une certaine régularité), libre du nombre de questions posées, libre du support utilisé, libre de la trace écrite demandée aux élèves....