Présentation d'une séquence conduite en classe (CM1 CM2) durant l’année 2017-2018 portant sur la production d’une vidéo truquée sous forme de défi et d’échanges entre élèves sous forme de débat sur la pertinence d’une telle activité.
Séquence produite par une équipe composée de Mme Brothier et deux enseignants référents pour les usages du numérique (M. Hercé et M. Grignon eRUN 1D).
Une analyse de vidéos truquées vient compléter le dispositif pédagogique.
A la fin de cet article, des liens renvoient vers l'intégralité des documents utiles (séquence pédagogique et vidéos)
Sophie Brothier, conseillère pédagogique départementale EMI en Sarthe (1er degré).
Elle travaille au sein du pôle numérique 1D de la DSDEN 72. Ses missions : formation PE, PES et directeurs ; accompagnement des équipes ; conception et impulsion de projets en partenariat avec le CLEMI, la Ville du Mans et Les Francas.
1. Introduction à l'atelier En complément de la conférence de M. Le Crosnier, il est rappelé que la société a évolué, que les élèves ont des pratiques numériques dès le plus jeune âge et que les enseignants sont parfois démunis pour prendre en compte ces pratiques en classe.
Quelques réponses institutionnelles sont précisées : Loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République n°2013-595 du 8 juillet 2013, création de poste référent dans le 1D en 2017, ajout dans les programmes dès le cycle 2 le 30 janvier 2018, EMI inscrite dans le plan départemental de formation en Sarthe, propositions du pôle numérique.
2. Descriptif
TEMPS 1
Présentation du défi : « D’après vous est-il possible de réaliser du premier coup et de manière consécutive trois triples de 6 avec des dés ? »
- Echanges dans la classe.
- La classe demande à des lycéens d’en calculer la probabilité (très faible).
- Certains élèves proposent de « tricher » pour prouver qu’on est capable de faire trois triples de suite.
- Le défi consiste alors à réaliser une vidéo pour prouver que c’est possible.
- Réalisation d’un storyboard.
- Les productions des élèves sont diffusées lors de l’atelier. Des conseils à faire émerger aux élèves pour perfectionner les productions sont précisés.
- L’attention des élèves et de l’enseignant est attirée sur le droit à l’image.
TEMPS 2 – Débat sur ce les élèves viennent de réaliser et sur les vidéos qui circulent sur Internet
- Faire des vidéos truquées c’est bien ?
- Plutôt d’accord / plutôt pas d’accord
- Temps de réflexion en petits groupes, après un échange de quelques arguments les élèves peuvent « changer de camp ».
- Nouvelle question : « Publier sur Internet des vidéos truquées c’est bien ? »
- Ce qui émerge de la part des élèves au cours du débat :
- Pour le cinéma par exemple les trucages c’est bien mais si on cherche à mentir aux spectateurs ce n’est pas bien.
TEMPS 3 – analyse de vidéos sur Internet
- Cette analyse doit s’inscrire dans un parcours d’éducation aux médias et à l’information tout au long de la scolarité.
- Associer l’analyse technique au contexte de production de la vidéo et à l’intention qui a dicté sa production et sa diffusion.
3. Points positifs, points de vigilance, transférabilité et échanges
Points positifs - Originalité sur un sujet important à traiter et peu traité dans les classes
- Compétences numériques des élèves
- Rendre l’élève acteur
- Connaitre les pratiques des élèves
- Au service d’un regard distancié et critique
Points de vigilance - Doit s’inscrire dans une continuité, une progression
- Grande hétérogénéité dans les pratiques et les réflexions des élèves
- Comment évaluer l’action ?
Transférabilité à d’autres domaines d’enseignement - Activité transférable en EMC du collège au lycée, en 4e en lettres (séquences sur les infox).
Echanges et interrogations
- Echanges sur ces productions : problématique technique, difficultés rencontrées par les élèves.
- Inverser les temps 2 et 3 ? Ou comment apporter des éléments de contenu aux élèves pour enrichir le débat ?