numérique et enseignement

Les élèves ont eu le sentiment de mieux comprendre les notions. Sur les 69 élèves interrogés, 64 pensent avoir mieux compris le cours. En revanche, pour la mémorisation et l'apprentissage, seuls 35 élèves pensent que la vidéo les a aidés. Les élèves les plus en difficultés se sont abstenus.

Au regard des résultats aux évaluations sommatives, travailler en classe inversée n'a pas nuit aux résultats des élèves en général. Le dispositif semble plus favorable aux élèves moyens, ceux qui ont habituellement une maîtrise fragile ou plutôt bonne des connaissances. Lors de la première expérimentation, les élèves performants ont été déstabilisés, ils sont passés d'une très bonne maîtrise à une "bonne maîtrise". Ils ont su s'adapter à une nouvelle manière d'apprendre et ont retrouvé le niveau "très bonne maîtrise" lors de la seconde évaluation.

Il n'y a pas de dogme "classe inversée", il ne peut y avoir que des pratiques de classe inversée. Le pluriel s'impose. La poursuite du travail en classe inversée l'an prochain amènera un changement de posture de l'enseignant et des élèves. L'objectif sera de faire construire des parties du cours par les élèves et de tester la classe renversée.

Les élèves en grande difficulté le sont toujours. Fonctionner en classe inversée n'est pas une baguette magique.

Travailler en classe inversée nécessite un temps d'appropriation par les élèves et par le professeur, un temps plus long que le temps d'une expérimentation en cours d'année.

Risque de fracture numérique si le fonctionnement en classe inversée externalise l'accès au savoir à la maison. Tous les élèves n'ont pas nécessairement les mêmes conditions d'accès aux outils et aux réseaux.

Certains programmes scolaires sont plus adaptés que d'autres à une approche en classe inversée. Le dispositif est à utiliser à bon escient et pas de manière systématique.

Il est tout à fait possible de transférer ce type d'activité à d'autres disciplines et d'autres niveaux.

Dans cette expérience oui. Aucun élève n'avait de difficulté à accéder aux ressources. Mais Le visionnage de capsules n'est pas nécessairement externalisé au domicile. Il peut être prévu dans l'enceinte de l'établissement scolaire, et même dans la salle de classe selon le matériel disponible. Il est parfois nécessaire de penser cette possibilité lorsque les élèves ne font pas, ou ne peuvent pas faire, le travail demandé à la maison. L'utilisation de la vidéo ne doit pas être un élément discriminant.

Le temps de réalisation d'une capsule est très variable. Pour l'insertion de photographies, il peut être long de trouver des images qui correspondent à mes attentes et qui soient libres de droits. La prise de son de la voix off demande également du temps. La réalisation d'une vidéo prend entre 3 et 8 heures (avec de l'expérience, je devrais être plus rapide!). Ce temps comprend : rédaction du script, collecte des photos, prise de son, réalisation du diaporama sonorisé. Mais ce temps est un investissement pour les cours à venir. Chaque vidéo dure entre 2 et 5 minutes. Bien qu'Internet regorge de capsules vidéo très bien réalisées, le choix a été fait d'en produire de nouvelles. Il est préférable que les capsules utilisées soient créées par l'enseignant.e et que les élèves reconnaissent la voix de leur enseignant.e. L'accent est porté sur le texte de la capsule, l'image venant compléter et illustrer celle-ci. Le logiciel utilisé est le logiciel en ligne Powtoon,dans sa version gratuite. Pour chaque chapitre, une à deux capsules ont été créées et utilisées. L'une d'entre-elles correspondait obligatoirement aux savoirs à mémoriser. Celles-ci s'apparentent donc à un cours magistral correspondant aux pages "leçons" qui peuvent être trouvées dans les manuels.

La classe témoin était initialement prévue, mais les élèves de cette classe ont court-circuité l'organisation. Dès le début de l'expérience, ils ont visionné les vidéos sur lesquelles "le prof parle".