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être de son temps (Gilbert Pélissier)

mis à jour le 05/03/1994


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"Il faut absolument être de son temps". Cette injonction de Rimbaud ne peut que sonner étrangement aujourd'hui, vidée de toute charge pour l'enseignement des Arts plastiques qui depuis son origine, 1972, s'inscrit dans une tradition moderne.

mots clés : art, enseignement, modernité, pratique, histoire


Mais être moderne n'est pas faire vœu de modernisme, c'est être simplement de son temps en répondant à la sollicitation du présent. Toutes les disciplines ne le peuvent également, mais une discipline artistique telle les Arts plastiques, où ce qui se joue n'est pas de l'ordre du progrès, le doit. "Maintenant" est toujours son lieu, celui où nécessairement s'actualise la pratique artistique, et ne confondons pas l'engagement et l'aveuglement que celle-ci réclame avec les savoirs établis et l'histoire. L'école offre dans un cadre cohérent une hétérogénéité d'enseignements comme autant de facettes pour saisir, pour tenter de donner sens à cette " mystérieuse et fascinante dérobade du réel". C'est la chance de l'école d'ouvrir à une réalité plurielle et de permettre des correspondances ; c'est la chance de l'élève que pouvoir trouver, dans la diversité des enseignements qui lui sont proposés, la possibilité, par un enseignement artistique, de conduire des démarches atypiques où l'importance de l'événement, le surgissement de l'inattendu, constituent une véritable et nécessaire leçon en regard des déterminismes et des dispositifs sécurisants.

L'événement ne se programme pas et nul n'en est dépositaire mais il est des lieux d'émergences plus favorables tels les enseignements artistiques. Ils sont d'autant à cultiver tant les sociétés ont besoin de comportements aptes à saisir toutes forces d'ébranlement : multiples grains de sable, bizarreries ou faits troublants, qui fertilisent et engendrent des formes nouvelles.

Il n'est de véritables enseignements artistiques sans débordement, l'économie du ciblage n'est pas leur fort mais bien la générosité. C'est de cela dont il s'agit pour les Arts plastiques et que montre l'académie de Créteil en exposant au Musée d'Art et d'histoire de Saint-Denis. Nulle obligation en effet à se manifester outre la lourdeur de la charge hebdomadaire. Et pourtant, élèves, enseignants dans un même mouvement, dans une grande dynamique, avec la volonté de l'inspection pédagogique et les encouragements de l'autorité académique ont voulu montrer ce dont ils étaient capables dans un acte gratuit, par plaisir.

Mais encore faut-il dire la qualité et souligner le registre où se situe ce témoignage d'existence et de force, car point n'est besoin d'être spécialiste pour percevoir l'ambiguïté : œuvres ou travaux ? S'agit-il d'élèves ? La relation entretenue avec le champ artistique, l'utilisation de références multiples montrent une appropriation jouée allègrement en toute post-modernité. Le divorce, si souvent souligné entre l'art contemporain et son public n'affectera pas cette génération. Le public sait-il suffisamment cette richesse ?
 
auteur(s) :

gilbert pélissier

information(s) pédagogique(s)

niveau : tous niveaux

type pédagogique : démarche pédagogique

public visé : enseignant, inspecteur, parent, étudiant

contexte d'usage : atelier, classe, travail autonome

référence aux programmes :

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Gilbert Pélissier est Inspecteur général honoraire, il a été doyen de sa discipline et doyen du groupe des enseignements artistiques au ministère de l'éducation nationale en France. Il s'est fait connaître par ses nombreuses publications, participations à des séminaires, colloques et congrès dont celui, tenu à Montréal en 1993, par l'association internationale pour l'éducation artistique (INSEA) où il fut reçu en tant que conférencier d'honneur.
Il a enseigné à tous les niveaux et a exercé la fonction de conseiller pédagogique de 1970 à 1982. En 1979 il était codirecteur du Centre de formation pédagogique de Paris pour les arts plastiques et de 1981 à 1983 directeur de formation des professeurs d'arts plastiques de la côte d'Ivoire. De 1977 à 1980 il a effectué une recherche auprès de la Direction des Lycées portant sur la relation langage-perception et de 1978 à 1982 il a participé, en tant que responsable d'une équipe en arts plastiques, à la recherche nationale sur l'interdisciplinarité à l'Institut national de la recherche pédagogique.
Parallèlement à ces activités Gilbert Pélissier a collaboré plusieurs années à la revue Actualité des arts plastiques.
Avant d'être nommé inspecteur pédagogique puis inspecteur général il est chargé de mission ministérielle en 1982 à la mission des enseignements artistiques au ministère de l'éducation nationale. C'est dans ce cadre notamment qu'il propose et qu'il participe à la mise en place des premiers Ateliers de pratiques artistiques.

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