arts plastiques - InSitu

A la lecture de ces cinq propositions on peut constater que les écueils sont nombreux .
Le premier se situe justement autour de la narration, de cette histoire que les élèves doivent inventer au préalable.
La narration est  très étroitement liée à une forme de littérature, et raconter avec des images, c'est toujours risquer d'assujettir l'image aux mots,  pour les élèves il est difficile d'y échapper.
Par ailleurs  si la proposition nécessite qu'ils soient acteurs de leur propre histoire le côté théâtrale de la situation peut les conduire à trop se mobiliser sur ce point et à perdre de vue l'objectif que l'enseignant visait , savoir choisir comment photographier, filmer etc. pour donner du sens à leurs réalisations.

Le second semble être le souci de vouloir permettre aux élèves de découvrir en une seule proposition tous les éléments qui permettent d'arriver à la réalisation de cette histoire : le story-board, la prise de vue, le montage... Beaucoup de choses qui font que certaines étapes ne sont pas digérées par les élèves, ce qui peut produire des résultats décevants.

En voulant respecter la hiérarchie des étapes de la réalisation d'un film  (1.storyboard, 2. images, 3. montage...) il s'avère que les élèves ne sont plus toujours en questionnement.
Ils font le découpage de leur histoire sans se questionner sur le choix des plans, ils montent en se contentant de mettre bout à bout.

Un diaporama, un film, est un objet complexe qui nécessite la mise en œuvre de nombreux moyens qui sont peut-être aussi la raison de ces expériences plus ou moins satisfaisantes.

Le temps nécessaire tout comme la fiabilité des outils numériques utilisés sont aussi des facteurs à prendre en considération.
Par expérience nous savons que ce n'est pas en étirant le temps de travail que les élèves donnent le meilleur d'eux-mêmes, leur capacité à trouver des solutions est souvent plus efficace dans un temps limité, encore faut-il qu'ils soient en situation de résoudre un problème.

Autre écueil, le numérique, outil magique qui permet de réaliser des productions difficilement abordables en classe avant son apparition ne nous fait-il pas un peu oublier que la vraie question n'est pas son utilisation ?