innovation pédagogique

Pour être utile et efficace, la différenciation doit reposer sur une précise observation des compétences et des besoins de chaque élève et elle doit suivre le même objectif pour tous. Pour atteindre cet objectif, on peut donc proposer deux ou trois itinéraires différents à sa classe dont le niveau de difficulté varie. Il s’agit de s’interroger sur les variables didactiques qui permettront à chacun de travailler dans ce que Lev Vigotsky appelle sa Zone Proximale de Développement.
Si Philippe Meirieu distingue deux types de différenciations (simultanée et successive), on peut opérer une autre distinction : la différenciation quantitative et la différenciation qualitative.

La différenciation quantitative : on agit sur la quantité d’activités ou tâches à réaliser.
Photocopier un exercice pour certains élèves (ainsi, ils n’auront pas à le copier).
Faire tous les exercices, ou n’effectuer que certains exercices.
Ne réaliser qu’une partie d’un exercice.
Proposer un exercice avec des variables : insérer des consignes (ou des données) supplémentaires, ou accorder davantage de temps.

La différenciation qualitative : on différencie selon la complexité du travail à accomplir.
Ne faire que les exercices adaptés selon les besoins identifiés (on recourt à un astérisque par exemple pour indiquer le degré de difficulté : * - ** - ***).
Proposer un exercice avec des variables : retirer une consigne difficile pour certains (ex. : se limiter au singulier).
Ne pas aborder des notions complexes sur le même contenu (ex. : inversion sujet-verbe).
Pour quelques élèves, supprimer certaines phrases trop compliquées en français, ou ne pas proposer de grands nombres en mathématiques.
Progressivité des activités : complexité croissante de l’exercice le plus facile au plus difficile.
Proposer une entrée plus ludique.
Contextualisation : prendre appui sur le quotidien, sur le vécu des élèves, pour faciliter la compréhension et l’appropriation.

La différenciation pédagogique prend aussi appui sur d’autres variables :
La possibilité (ou non) de bénéficier d’aides matérielles :
Supports écrits : référents et affichage (ex. : tableau de conjugaison, sous-main, …).
Recours à un code couleur (ex. : choisir une couleur par personne, …).
Recours à des ateliers individuels de manipulation, utilisation d’étiquettes, d’objets (ex. : cubes) pour favoriser la manipulation et ainsi éviter trop d’abstraction.

La possibilité (ou non) de bénéficier d’aides humaines :
Travail en tutorat : des élèves en réussite aident des élèves en difficulté.
Travail en groupes autour d’un questionnement et d’une recherche (situation-problème).
Étayage et guidage de l’enseignant : donner des explications, expliciter une consigne, donner des exemples.
Prolongement en Activités Pédagogiques Complémentaires dans le premier degré, ou en Accompagnement Personnalisé dans le second degré.