innovation pédagogique

S’il veut que ses élèves adhèrent à ce projet en s’emparant du questionnement proposé, l’enseignant se doit de proposer des contenus directement liés aux programmes et captivants en s’appuyant sur une actualité qui fait sens pour les élèves. Le choix des supports s’avère donc crucial : ils ne constituent qu’une accroche au service d’une autre préoccupation. Si le contenu n’intéresse pas les élèves, si la recherche ne fait pas sens pour eux ou si d’autres priorités concurrencent ce travail scolaire, il pourrait s’ensuivre une faible mobilisation risquant de nuire à la séance. Le raisonnement collectif espéré pourrait alors se réduire à un monologue magistral. Comme la découverte, l’appropriation des contenus, l’échange et la synthèse ne peuvent être effectués sur le seul temps imparti aux cours. Il est indispensable d’attendre des élèves qu’ils travaillent en amont. C’est d’une certaine manière inciter les élèves à suivre une logique professionnelle : à l’image d’une réunion qui impose une préparation en amont, le cours nécessite une réflexion personnelle préalable. Il faut également prendre en compte le fait que cette préparation partagée du cours favorise considérablement la prise de parole individuelle puisque chaque élève se construit une opinion avant d’entrer en classe. Cela permet une réflexion plus élaborée et évite la déception des piètres réponses souvent obtenues en classe.

“De très nombreuses sources existent sur internet de facture irrégulière, incluses dans un environnement marchand ou dont les droits d’utilisation s’avèrent contraignants. La recherche de supports intéressants et attrayants est assez chronophage ! Créer ses propres capsules vidéos prend également beaucoup de temps” reconnaît Pascal Vandergucht. Néanmoins, comme il s’agit d’un support plus aisé à lire et avec lequel les élèves sont familiarisés, la vidéo reste un support qu’il privilégie. En ce qui concerne la vidéo de sensibilisation, de réincarnation des contenus, il a recours à des extraits issus d'une banque de journaux télévisés indexés selon le programme (webclass). Ces extraits présentent un contenu théorique, informatif, invitant à la réflexion sans imposer d’avis tranché.
L’enseignant rend la vidéo disponible dans son intégralité mais avec la possibilité d’y insérer des balises ouvrantes et fermantes si elle est longue ou insérée dans un contexte à l’intérêt secondaire. Ainsi, sur une vidéo de dix minutes, l’enseignant peut baliser les deux minutes qui lui paraissent essentielles. Tout élève pourrait aussi visualiser les huit autres minutes s’il le souhaite. C’est respecter la propriété intellectuelle du concepteur de cette capsule vidéo et c’est une forme de différenciation dont le choix incombe à l’élève. L’enseignant peut doubler ce support audiovisuel d’un support texte au moyen d’un lien vers le cours webclass. L’élève peut lire un ou plusieurs textes, à découvrir partiellement ou en intégralité, selon un balisage semblable.
Ces documents sont accompagnés d’un questionnaire (formulaire e-lyco), qui atteste de la visualisation de la vidéo ou de la lecture des documents. Ce questionnaire a aussi pour vertu d’orienter la réflexion qui sera menée en cours. Sur e-lyco, le formulaire permet d’établir des pourcentages à partir des réponses données par les élèves, pourcentages qui deviennent dès le début de la séance un nouvel objet de questionnement.
Ce n’est pas seulement sur une relation de confiance que repose cette organisation, mais aussi sur un engagement responsable. Le poids du groupe est incitatif : plus la participation est massive, plus les résultats obtenus prennent sens. Il est donc nécessaire que chacun trouve le temps de découvrir les documents mis à disposition et réponde au formulaire. Au-delà de l’individuel, c’est une dimension collective qui s’impose et donne signification aux cours de SES.