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comment mettre en parallèle trois classes multi-âge ?

La finalité de cette organisation, où chaque classe est un peu une copie conforme de l’autre, est de proposer à chaque élève la même offre que celle dont il pourrait bénéficier dans chacune des deux autres classes. Une classe de niveau unique, par exemple la Petite Section de maternelle, impose un cadre collectif : des consignes collectives, les mêmes activités pour tous, un même objectif, … Chaque élève évolue au milieu de ses semblables. Dans une classe multiniveau, chacun se situe au cœur d’un groupe multi-âges, mesurant le chemin à parcourir (par exemple un élève de Moyenne Section à côté d'un élève de Grande Section) ou le chemin parcouru (par exemple un élève de Moyenne Section à côté d'un élève de Petite Section). Une fois adoptée la décision de mettre en place une nouvelle organisation, s’est donc posée la question de la concrétisation du projet de mise en parallèle de trois classes identiques. Il a fallu décider comment agencer les classes, définir comment les équiper, déterminer comment harmoniser les pratiques, et comment répartir équitablement les élèves.

L’agencement de chaque salle de classe : chaque salle de classe a son îlot central qui permet de définir un espace de travail individuel ou collectif pour les ateliers notamment.
C’est surtout une ellipse sur lequel les élèves s’installent pour tous les temps collectifs. Cette installation circulaire des élèves favorise l’écoute et la prise de parole. Tous se voient.

L’enseignante est avec eux autour de cette ronde, qui est malléable à l’envi puisque sans place définie (sauf en cas de nécessité pour des raisons conflictuelles entre certains). De plus, le cœur de ce grand cercle peut recevoir les objets de travail comme des productions d’élèves par exemple.








L’organisation matérielle des classes
 : autour de cet espace, la classe ressemble à toute classe de maternelle, avec ses tables et meubles de rangement. C’est grâce à l’aide de la municipalité et de l’association des parents d’élèves qu’il a été possible de bien équiper chaque classe. Comme il fallait équiper les trois classes, il a été nécessaire d’acheter en triple des jeux pédagogiques, des logiciels, ou encore du matériel pédagogique Montessori pour des ateliers individuels de manipulation (matériel permettant de développer des capacités sensorielles, des compétences en mathématiques, ...). Chacun a pu contribuer à sa façon : municipalité, parents, et aussi les enseignantes puisqu’elles ont construit des supports (cartes, jeux, …) pour réduire les coûts d’équipement.
Dans chacune des trois classes, le rangement suit les mêmes exigences : par pôles de domaines des programmes et avec progressivité de la complexité. Tout espace est optimisé avec par exemple les côtés des meubles utilisés comme supports pédagogiques pour des affichages.
Chaque élève a à sa disposition le matériel d’évaluation, personnel (cahiers individuels), ou collectif (appareil-photo, pour prendre en photo ses réalisations afin d’en garder une trace).


Ainsi, un élève qui serait amené à changer de classe ne serait pas perdu dans sa nouvelle classe, car il y retrouverait la même organisation spatiale et matérielle. Ce changement de classe annuel peut par ailleurs être bénéfique : "Il est intéressant et riche pour un jeune enfant de rencontrer et de travailler avec différents enseignants au cours de sa scolarité, souligne Monsieur Ivan Reliquet, inspecteur de la circonscription dans laquelle se trouve l’école, afin que celui-ci ne fasse pas toute sa scolarité de maternelle avec la même enseignante." Enfin, les enseignantes se montrent exigeantes quant au rangement et à la propreté : un élève doit ranger le matériel qu’il a utilisé, de la même manière qu’il doit nettoyer un espace s’il l’a sali (eau, sable, peinture, …). C’est d’ailleurs une activité plébiscitée par Céline Alvarez, dans Les lois naturelles de l’enfant (Éditions de Noyelles, Paris, 2016, page 307). C’est un apprentissage que les grands savent bien expliquer aux plus jeunes.
Harmoniser les pratiques : lors de conseils de cycle, sur la cour de récréation comme lors de temps informels d’échanges entre elles, les enseignantes semblent constamment mutualiser et s’auto-enrichir. Elles participent aussi à un groupe départemental d’inspiration Montessori dans lequel des enseignants partagent leurs expériences, trouvailles ou difficultés et ce dans le cadre du plan de formation mis en oeuvre par la DSDEN 53. Pour ce qui est de la mise en œuvre du programme, les enseignantes s’imposent des temps pour définir et harmoniser des contenus pour les périodes à venir, pour construire des outils évaluatifs communs et pour organiser des temps de décloisonnement.

La répartition des élèves
 : les soixante-quinze élèves présents cette année en maternelle sont équitablement répartis : trois classes de vingt-cinq élèves ; chaque classe accueillant quasiment autant de petits, de moyens et de grands. La répartition des effectifs s’effectue au cas par cas mais avec un souci de personnalisation des parcours et d’équilibre des effectifs.

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