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comprendre les intérêts du travail collaboratif

Conformément aux attentes institutionnelles de 2016, Patrick Richard planifie ses cours de technologie en prévoyant un temps de travail collaboratif. Cet aménagement pédagogique permet de développer un esprit d’entreprise dès le collège, tout en aidant les élèves à ne pas se construire une représentation réductrice qui les amènerait à penser que l’entreprise n’aurait qu’un but lucratif. Responsable de projets, chaque groupe, ou plutôt chaque "équipe", s’organise en répartissant les rôles et tâches afin de parvenir le plus efficacement possible au résultat. Cette autonomie, encadrée directement ou à distance par l’enseignant, incite chacun à vivre par l’expérimentation la collaboration afin d’en mesurer concrètement les intérêts et saisir ainsi la nécessité d’apporter à son équipe ses compétences personnelles. Grâce aux inévitables mais nécessaires tensions, grâce aux désaccords, grâce aux difficultés pour mettre en place une organisation interne, chaque équipe parvient à faire évoluer le projet commun. Mais au préalable, il faut pour l’enseignant obtenir l’adhésion des élèves pour composer les équipes. Aux affinités électives des copains, l’enseignant préfère des critères qu’il impose sans brusquer : sinon la parité, du moins la mixité. "Je veux qu’ils acceptent de travailler avec des gens avec qui on n’a pas l’habitude de travailler". "Si je constate des groupes trop habituels, je m’autorise à les casser", ajoute Patrick Richard, tout en soulignant qu’il a alors le délicat rôle d’un Directeur des Ressources Humaines devant prendre en compte les desiderata de chacun pour composer des groupes efficients et "trouver une cohésion". Un rapide regard permet d’arriver au constat que tous les groupes sont mixtes.

Le pari de la mixité est réussi, y compris dans l’attribution des rôles : ainsi peut-on constater que la répartition des missions dans une équipe, pour une distribution équitable du travail, ne relève pas de stéréotypes préconstruits, mais de compétences personnelles. On verra donc indifféremment filles ou garçons s’interroger sur le choix de matériaux d’isolation (ouate de cellulose, laine de verre ou de roche, polystyrène, ...) ou encore sur le choix réfléchi de sources d’énergie durables (éolien, panneaux photovoltaïques, …).
Dans chaque groupe, des rôles sont donc assignés. Il revient aux élèves de se répartir le travail à effectuer, en désignant deux responsables du pilotage, deux responsables de l’information et deux responsables de l’opération. On touche là le triple système de base de l’entreprise : le système de pilotage, le système d’information et le système d’opération. Le système de pilotage détermine les objectifs et prend les décisions. Le système d’information gère la communication (interne, donc au sein de l’équipe ; et externe, donc vers la classe). Le système d’opération, aussi dénommé système de production, gère les opérations de transformation. Formés à ce triptyque, les élèves s’emparent de chacun de ces postes, en binômes, d’où la nécessité d’équipes, si possible, d’au moins six acteurs.
Chaque équipe s’impose d’abord un temps en plénière, pour redéfinir le projet à finaliser. Puis les élèves se mettent en binômes, occupant alors différentes fonctions.
Lorsque le projet a sensiblement évolué, les élèves médiatisent le travail de leur équipe sur une plateforme. Ainsi, à tout moment l’enseignant peut consulter l’avancée des réflexions de chaque équipe. Cette médiatisation progressivement élaborée constituera le support de la présentation finale du projet au reste de la classe, tout en étant support d’évaluation.

L’enseignant accompagne ses élèves dans leurs projets : il impose un cadre de travail, organise des situations didactiques, mais ne se regarde pas comme un transmetteur de savoirs. L’essentiel est d’inscrire prioritairement les élèves édans un travail collaboratif-coopératifé, comme le souligne Patrick Richard.
De fait, par une organisation en équipes pluricatégorielles, la séance de technologie favorise une prise de conscience des atouts d’une réflexion collective dans laquelle les compétences individuelles enrichissent le projet commun.

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