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définir un projet autour de l’orthographe

Le Rased n’a pas pour mission première de reprendre les règles. En revanche, aider les élèves à s’approprier de nouvelles stratégies, plus efficientes et plus explicites, relève du travail du maître à dominante pédagogique du Rased. L’élève doit repartir avec des procédures transposables en classe.
Aux élèves concernés par des difficultés orthographiques, et après élaboration d’un projet de remédiation et l’accord des parents, Fanny Parisot propose un petit temps de travail deux fois par semaine en dehors de la classe dans la salle du Rased. Dans ce contexte d’accompagnement, le projet d’aide articule le recours à des outils facilitant la relecture, l’appropriation de ces outils, et, surtout, le transfert en classe. La relecture sera ainsi ciblée, spécifique aux besoins de chacun et motivante afin de dédramatiser le fait de commettre des erreurs. Réconcilier avec la langue française un élève fragile en orthographe s’avère souvent délicat compte tenu de la charge affective et cognitive investie par lui. En effet, un écrit empli d’erreurs renvoie à son auteur une image dévalorisante de ses capacités. Se relire est un acte scolaire supposant d’emblée que l’écrit produit est potentiellement imparfait, et qu’il est donc perfectible. S’ajoute à cela un sentiment d’incompréhension, voire d’injustice vis-à-vis "de ceux qui réussissent toujours les dictées", comme le disent les élèves qui observent avec déception leurs copains qui "savent faire".
Fanny Parisot prend le temps d’expliquer à ses élèves que toute personne qui écrit peut commettre des erreurs, autrement dit "On fait tous des fautes" ; et que ces erreurs peuvent être corrigées pour peu que l’on procède avec méthode.

La première étape de la réflexion menée en Rased avec les élèves consiste à les questionner sur leurs représentations.
L’enseignante explique aux élèves qu’elle prend en charge que le système orthographique est organisé, que les erreurs peuvent être réparties en quatre groupes : les erreurs de forme de phrase, les erreurs sur le Groupe verbal (GV), les erreurs sur le Groupe nominal (GN) et les erreurs lexicales. Les élèves vont donc être amenés à sérier les erreurs : des erreurs commises lors de productions écrites seront répertoriées afin d’élaborer une typologie de ces erreurs. Ils vont ainsi comprendre que, quelle que soit l’erreur commise, elle entre dans l’une de ces catégories, ce qui peut d’emblée rassurer ceux qui pensent qu’il existe une multitude de fautes d’orthographe. On désignera ainsi quatre chemins orthographiques, qu’il conviendra d’aider les élèves à identifier clairement. En cela, le travail effectué en regroupement d’adaptation répond à une attente institutionnelle : "Les méthodes et outils pour apprendre doivent faire l'objet d'un apprentissage explicite en situation" (Domaine 2 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture : les méthodes et outils pour apprendre, BO n°17 du 23 avril 2015).
Le message adressé aux élèves reste humble et réaliste : l’objectif n’est pas de les leurrer par la promesse qu’ils ne feront plus aucune erreur. Il s’agit de dédramatiser la production d’écrit ou la dictée par la certitude qu’une relecture ultérieure viendra toiletter le texte produit. Or, on sait que pour certains élèves la seule idée de faire des fautes peut constituer un blocage et restreindre toute envie d’écrire.
Une appropriation conscientisée des règles constitue un espoir d’application plus directe dès le premier jet d’écriture : l’élève va intérioriser des erreurs déjà rencontrées et corrigées pour faire évoluer ses compétences orthographiques et grammaticales. La procédure présente donc un double enjeu : mémoriser les erreurs antérieurement corrigées et améliorer sa connaissance de la langue par intégration progressive des règles. Selon Fanny Parisot, "pour ce travail de mémorisation, outre la répétition de telles activités, il est possible de construire une fiche individuelle, ou collective à la classe, des erreurs les plus communes dans les quatre chemins (finalement, comme on s’aperçoit que les erreurs sont classables dans quatre domaines, on constate aussi que les mêmes types d’erreurs reviennent) : on peut utiliser la "grille d’erreurs" en la modifiant par exemple".
Le travail avec une enseignante de Rased favorise une réflexion posée, dans un cadre sécurisant, parce que l’on prend le temps et parce que ce travail s’effectue en tout petit effectif. L’explicitation de la réflexion ne sera pour autant efficace que si les élèves sont amenés à réinvestir en classe les procédures travaillées en Rased.

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