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des attentes institutionnelles aux outils mutualisés par des enseignants

Le socle de 2006 avait mis en avant la compétence transversale autonomie et initiative (compétence sept), associant ainsi la capacité à agir et à se responsabiliser. Dans les programmes de maternelle de 2015, on relève une seule occurrence du mot autonomie : le jeu “permet aux enfants d'exercer leur autonomie” (p.2). Par ailleurs, ces programmes évoquent la nécessité de rendre les élèves “autonomes intellectuellement” (p.2) par des activités cognitives et de faire aboutir les apprentissages sur des “premières écritures autonomes” (p.7-8). Concernant la construction de l’autonomie, la maternelle a donc une grande responsabilité. L’étape exploratoire que constitue la maternelle assoit progressivement les bases d’une attitude conscientisée que l’enfant adopte pour devenir élève dans un système régulé qui le maintient entre sa liberté et les attendus de ce système.
Pour plagier une expression notoire, on ne naît pas élève, mais on le devient. Cette construction d’identité d’élève ne peut se réaliser sans accéder à l’autonomie, car l’élève de 2017 est une personne et non un simple apprenant obéissant aux consignes magistrales.
Le travail en ateliers est parfois regardé comme une modalité spécifique à la maternelle qu’il faut reproduire dès que l’on enseigne en maternelle. Considérer l’organisation en ateliers uniquement comme une organisation sociale et spatiale ne permet pas de s’interroger sur les bénéfices que cette organisation apporte au développement individuel et collectif de l’autonomie. La maternelle doit pouvoir développer l’autonomie par cet agencement en ateliers. La répartition des élèves en petits groupes lors des ateliers procède donc d'une logique pédagogique raisonnée et motivée par cette finalité et non par la simple mise au travail des élèves. On voit aussi se multiplier parmi les tâtonnements personnels de certains enseignants des ateliers libres de type Montessori. C’est sans doute révélateur d’une volonté de modifier sa posture d’enseignant, en tentant de répondre à la demande d’élève exposée ainsi par Montessori : « Apprends-moi à faire seul. » Julien Morillon reconnaît que la disposition en ateliers favorise le changement de statut de l’enseignant car celui-ci « doit apprendre à laisser-faire, à laisser se tromper, à guider plus que diriger ».

Si pendant longtemps l'autonomie a été considérée comme un état, atteint ou en cours d'acquisition, elle est regardée aujourd'hui comme un apprentissage. 
De fait, nombreux sont les enseignants qui construisent des outils permettant aux élèves d'identifier les attendus dans ce domaine transversal. Nombreux sont aussi ceux qui partagent leurs documents. Ainsi, cahiers d'autonomie, fiches de pictogrammes, liste de défis pour devenir plus autonome, brevets d'autonomie, cartes de “Superautonome”, ceintures de couleurs, contrat d'accès à l'autonomie… constituent autant d'innovations intéressantes disponibles sur internet montrant la diversité d’outils élaborés par des enseignants et matérialisant pour les élèves les progrès constatés. Les affichages de classe complètent cette palette d’outils notamment s’il s’agit d’affichages favorisant la familiarisation avec les consignes pour mieux identifier ce qu'il faut faire et comment le faire efficacement.
Cette partie évaluation est largement développée dans la conférence de Viviane Bouysse sur les programmes de la maternelle. L’évaluation positive repose sur la bienveillance de l’enseignant, sur l’observation continue et experte, sur la manipulation et aussi sur la construction d’outils participatifs d’évaluation. Cependant, un accent est mis sur la personnalisation des parcours de réussite afin de s’adapter plus finement aux besoins de chaque élève, en évitant les comparaisons entre élèves. Julien Morillon conclut : “Prendre conscience que l’on est moins bon qu’un autre, ce n’est pas la même chose que de percevoir ses progrès et de comprendre les attentes inhérentes à sa tranche d’âge. Sur ce point, je suis donc vigilant à personnaliser mes interactions avec les élèves. Par conséquent, tous les outils que l’on trouve sur Internet ne se valent pas.”

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