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des choix initiaux aux premiers réajustements

Sophie Deroo et Myriam Antoni souhaitaient modifier leur pédagogie pour améliorer le climat de classe et la concentration de chacun. Elles voulaient aussi développer l’entraide dans leur classe, l’autonomie et l’écoute, autrement dit, adopter une organisation permettant à tous d’y gagner : la classe dans son ensemble, et chacun des élèves. Trois choix singularisent le fonctionnement de leur classe : la place du coin-regroupement, le regard porté sur les évaluations, la coopération entre élèves.

L’espace-regroupement
s’apparente à ce que l’on observe dans toute classe de maternelle et pourtant il s’agit ici de classes de fin d’école élémentaire. "Les élèves adorent s’y rendre" constate Myriam, mais pas seulement pour qu’y soient effectués des rituels (le "quoi de neuf ?", rituels en anglais, lecture de la carte du jour, le contrat de travail pour la journée, etc.). Les élèves peuvent s’y rendre pour des exposés, pour des discussions d’EMC, pour des temps de lecture individuelle, etc. Dans ce lieu différent du reste de la salle, la classe retrouve son unité. C’est un coin convivial où l’on travaille différemment. Unanimement, les élèves reconnaissent que cet espace leur plaît.
 
Les évaluations, peut-être trop souvent vécues comme des moments de stress, sont regardées différemment par les élèves, non seulement parce qu’elles permettent prioritairement de faire apparaitre les réussites sur un cahier bilan personnel (d’abord appelé "cahier de réussites", et maintenant "cahier de progrès"), mais aussi parce qu’en choisissant leur posture, les élèves les vivent comme un temps de travail et moins comme une activité possiblement insécurisante. Pour effectuer les petits tests de ceinture du vendredi, certains élèves choisissent de s’isoler mais en adoptant l’assise qui leur convient le mieux pour ce temps. On le voit : leur réflexion sur l’évaluation se poursuit au fil de l’expérimentation.
L’entraide est une condition fondamentale du vivre ensemble qui repose sur des compétences mises au service des autres. La classe est organisée de manière à favoriser les échanges : mobilité acceptée du mobilier et déplacements des élèves. La configuration la plus utilisée est celle de groupe de trois élèves avec l’exigence de chuchoter. La mobilité des assises permet en quelques secondes de moduler l’organisation des groupes, de varier la taille des groupes, ou encore d’isoler certains groupes, ce que n’autorise pas le mobilier traditionnel.
Le matériel mis à disposition des élèves est varié : chaises, ballons de stabilité, galettes (utilisées comme coussins ou comme objets de relaxation massant les pieds), élastiques aux tables, tabourets, tables basses. Les élèves qui le souhaitent peuvent aussi s’isoler grâce à un masque de sommeil ou se rendre dans le couloir. Il serait possible de s’isoler des bruits de la classe par un arceau antibruit ou des bouchons d’oreilles.

Les enseignantes souhaiteraient obtenir d’autres éléments de mobilier : des tables hautes dans chaque classe pour y travailler debout, des nouveaux sièges (type luges avec tablettes), des sièges avec pédaliers.
Il est aussi envisagé de demander aux parents de fournir des mouchoirs en tissu que les élèves manipuleraient à l’envi : le mouchoir est un objet malléable silencieux, avec les vertus affectives du lange d’un bébé.
À l’image de ce qu’elle est au quotidien, la classe est en évolution. Effectivement, la configuration de la classe ne cesse de changer, séance après séance, au gré des déplacements des élèves : c’est le changement d’activité qui occasionne le changement de posture. De la même manière, au fil des périodes de l’année, les deux enseignantes modifient le mobilier mis à disposition. Ainsi, en septembre 2018, la classe de CM1-CM2 a été équipée d’une table haute.
Attentives au bien-être scolaire de leurs élèves, ces deux enseignantes sont en constante recherche de nouveautés adaptées aux besoins de chacun. "Notre préoccupation première a été le bien-être des élèves avant tout : se sentir mieux pour mieux apprendre en leur permettant de s'approprier l'espace-classe et de se créer leurs propres bonnes conditions d'apprentissage" conclut Myriam.

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