On peut l'imaginer, de telles expériences sont riches pour les individus qui les vivent, enseignants ou élèves, mais aussi, parents qui accueillent et personnel de direction. Les retours des élèves sont nombreux et souvent positifs. Les contacts avec les partenaires et collègues se multiplient. Lettres et courriels arrivent de partout. Alors est-ce à dire que, dans ce petit coin de France, on aurait découvert la panacée à la lumière de la déesse Europe ? Certes, il y a l'enthousiasme, des projets continuent à germer et se préparer, s'étoffer. Mais souvent aussi, l'envie, pour la coordinatrice notamment, de vouloir ralentir le cours du temps, sinon des échanges. En effet, pour que chaque projet se développe, il faut trouver le temps de la coordination interne et externe, le temps de monter les projets et d'entretenir les contacts. Le temps de faire bien son métier et le temps de vivre. De plus, si l'on veut que les retombées de tels projets ne génèrent pas de frustrations, il faut aussi que chacun se sente bénéficiaire des projets de l'autre, que l'on veille à ne pas exclure. Alors, s'ajoute le temps de prendre des images pour faire vivre la mémoire à travers diaporamas ou autres blogs. Certes, il y a le travail des élèves, des collègues, mais il faut prendre le temps de l'infléchir, de le cadrer. Si l'on a l'occasion de partir dans des pays européens, cela signifie aussi que l'on accueille. Et chacun se doit alors de présenter un cadre respectable et de donner à ses hôtes le meilleur de notre accueil. Là encore, diaporama, présentation de l'établissement, de la ville ou de la région. Le cadre diurne n'y suffit souvent pas ! Il faut aussi organiser des conférences pour que chacun sorte enrichi de ces expériences d'où naissent aussi des questions. Des simples ou des complexes comme "comment définir la citoyenneté européenne ?". C'est ainsi qu'en avril dernier, des conférences ont été présentées par Marylène Hamard, intervenante Europe, missionnée par le Conseil régional des Pays de la Loire. Mais, pour autant, des projets continuent à germer, aiguillonnés par l'enthousiasme et une culture commune. La section professionnelle a déposé une demande d'ouverture de section européenne. Elle est en très bonne voie et pourrait se matérialiser dès la rentrée 2009. Un autre projet concerne l'ouverture de cet espace de mobilité européenne à des personnels qui en sont souvent exclus, les personnels de service. Et pourtant, c'est souvent sur eux que repose, aussi, le sentiment d'un accueil et de conditions de vie chaleureuses. Les techniciens et les secrétaires pourraient, si le projet était accepté, partir deux semaines à Cork tandis que leurs homologues viendraient, eux, à Cholet. L'Europe à l'École, un espace de citoyenneté à construire et à partager !