Contenu

innovation pédagogique

Recherche simple Vous recherchez ...

espace pédagogique > actions éducatives > innovation pédagogique > échanger > dossiers parus

modul'Europe

mis à jour le 01/12/2008


echanger-278c.gif

Dans ce lycée choletais, l'Europe dessine une véritable culture. Une telle appellation, Europe-Schuman, suffirait presque à définir les projets. Avec ce double patronyme, pas question d'attendre une "semaine de l'Europe" pour ouvrir ses horizons. En section professionnelle, des enseignants ont conçu un module d'enseignement spécifique pour accompagner les élèves bénéficiaires des projets Leonardo et Comenius.

mots clés : échanger, identité européenne, europe, leonardo, comenius, échanges, mobilité


Projets européens, voyages, échanges et stages se multiplient donc dans le lycée. Depuis cinq ans, la section professionnelle s'est particulièrement engagée dans une dynamique d'ouverture européenne fédérée autour de deux dispositifs : un projet Leonardo et un projet Comenius. Ils sont financés en grande partie par l'Union européenne et mis en place dans le cadre de deux PPCP. Ce cadre institutionnel permet de développer, sur une période longue, un ancrage pluridisciplinaire. Par ailleurs, l'engagement des élèves sur le long terme est renforcé par l'inscription des PPCP sur des horaires spécifiques. Une fois le choix effectué, la participation à ce module devient obligatoire et c'est le cadre qui régit tous les PPCP. Sa particularité est donc de se trouver proposé à toutes les classes du niveau bac professionnel quelle que soit la section retenue. Un PPCP transversal de fait !

Une "odyssée" Leonardo

Ce projet concerne les élèves de baccalauréat professionnel (bac pro) qui arrivent en première après une seconde indéterminée. Dès lors, ils peuvent tous choisir d'entrer dans la formule dite de l'odyssée. Terme séduisant mais quelque peu obscur, voire aventureux. De quoi s'agit-il ? Certes pas de les faire errer à l'aventure dans l'espace européen! Rien d'autre qu'un stage en entreprise, mais dans un pays européen : Irlande, Suède et, depuis cette année, Roumanie. Ainsi en octobre, ce sont cinq élèves de comptabilité qui sont partis à Cork. Tous, pour autant, n'ont pas vécu la même expérience : un lycée, une université, mais aussi un magasin de vêtements, un musée ou un "pub" ont été le théâtre de leur stage professionnel. En février, un élève de bac pro commerce et deux de bac pro service accueil découvriront leur lieu de stage, un hôtel suédois. L'an dernier, pour la première fois, ce sont sept Roumains qui sont venus, eux, faire leur stage dans des entreprises choletaises. On s'en doute, tous ces séjours ne se résument pas à une simple transplantation. L'engagement des enseignants se manifeste, de manière classique, par tout un travail en amont et par leur présence au début de chaque stage. Ensuite, ils procèdent à une veille active mais à distance, relayée par des contacts avec les correspondants locaux qui veillent sur ces jeunes qui continuent à être des lycéens. Pour autant, on imagine bien que ces séjours ne s'improvisent pas. Et c'est sur ce point que les modules viennent inscrire les projets dans la durée.

Une entrée en scène qui se prépare...

Dès le début de l'année, cette procédure de stage se trouve proposée à tous les élèves qui s'engagent en première professionnelle. Ce sont habituellement quinze à vingt élèves qui choisissent cette mobilité professionnelle européenne. Cette année, leur nombre a considérablement augmenté puisqu'ils sont, d'ores et déjà, trente à vouloir effectuer l'heure de module supplémentaire. Pourtant, il y a trop peu de demandes pour un projet ouvert à tous. Malheureusement, la mobilité professionnelle ne va pas de soi ! Environ un élève sur cinq, seulement, postule pour le projet Leonardo. Deux raisons : le manque d'ambition et la peur de ne pas réussir en situation de stage en entreprise. L'intérêt de ce module est donc de les convaincre de l'intérêt du projet et de leur donner envie de partir. Ils sont ainsi rassurés sur leurs compétences et préparés au plus près à chaque situation de stage.
En effet, l'engagement ne se réduit pas à la seule durée du stage en Europe, mais est assorti d'un engagement de deux ans d'inscription dans ce module. L'enseignement est organisé sur des heures alignées. Pour les élèves, c'est une forme de "prix à payer", de sésame : ils apportent ainsi la preuve de leur engagement et de leur sérieux. Ce temps d'enseignement est conduit par deux professeurs qui se répartissent le travail selon un plan prévisionnel précis (voir annexe). En enseignement professionnel, Maryvonne Giraud, est professeure en comptabilité, économie et droit des entreprises. À ce titre, elle les guide dans leurs recherches afin qu'ils appréhendent mieux le contexte dans lequel ils vont faire leurs premiers pas. Il lui revient aussi d'assurer la coordination éventuelle entre les différents champs professionnels. Les élèves effectuent, semaine après semaine, des recherches documentaires et culturelles sur le pays, la ville, l'environnement économique de ce qui pourrait être le lieu de leur futur stage (voir annexe).

... Et se poursuit

Ils doivent, en année de terminale, présenter leurs recherches à leurs camarades de première année. À la suite de leur stage de trois semaines, le travail ne s'arrête pas, puisqu'ils ont à rendre compte de leur expérience par l'intermédiaire d'un blog ou d'un diaporama. Toujours dans le cadre du module, ils bénéficient aussi d'une préparation active en anglais. Ce sont les compétences orales qui sont visées, en compréhension comme en expression. Mais ils rédigent aussi une lettre de motivation et un curriculum vitae (CV) en anglais. Tout cela les aide à surmonter la peur de partir. En fait, ce module représente une aide, un étayage. Au retour, ils doivent aussi impérativement présenter un rapport de stage en anglais (voir annexe) dont ils devront assurer la soutenance, en anglais toujours, au cours du mois de mai. Ainsi, ils obtiendront le certificat Europro, sorte de mention européenne pour leur baccalauréat. Le chef de travaux, monsieur Allais, intervient aussi dans ce module. Il aide davantage à la mise en place et au suivi de la partie financière du projet.

My town, my Europe

La professeur d'anglais, coordinatrice des projets européens, travaille aussi, avec d'autres élèves, avec d'autres enseignants, sur un autre projet intitulé My town, my Europe. Le lycée Europe est, à ce titre, jumelé avec trois établissements européens : l'un à Cassino en Italie, l'autre à Riga en Lettonie, un troisième à Wroclaw en Pologne. Ce projet Comenius, financé pour une durée de trois ans, a pour objectif de lancer une dynamique d'échanges pédagogiques entre quatre équipes d'établissements européens. Le thème du travail commun est celui de l'Europe des régions et repose sur la connaissance mutuelle du tourisme local et sa valorisation. Pour travailler sur ce thème, ce sont donc les deux sections de bac pro service-accueil et commerce qui ont été retenues à Cholet. Le cadre d'un enseignement en PPCP a, là aussi, servi de cadre pédagogique, toujours parce qu'il offre la possibilité d'associer disciplines professionnelles et générales. À ce titre, Laurence Adrien intervient dans le cadre des techniques de communication, Laurent Lambert pour le secrétariat et Fabrice Moizeau pour les techniques de vente. Toujours la même volonté d'utiliser le cadre des PPCP parce qu'il favorise le travail des élèves en petits groupes et qu'il a une dimension concrète (voir annexe).

Module Leonardo

Ainsi, pour faire découvrir le patrimoine touristique local, l'équipe choletaise a tenté d'analyser la possibilité d'ouverture de chambres d'hôtes autour de la ville. Ce thème permet aux élèves de mettre en pratique leurs connaissances professionnelles : étude de marché et de faisabilité pour les uns, mise en place d'une stratégie de communication et d'accueil pour les autres. Cela nécessite, là encore et l'on s'en doute, une solide organisation et un plan d'action détaillé. Pour pouvoir valoriser leur région aux yeux des autres, il faut d'abord qu'ils la découvrent eux-mêmes. Un premier temps est donc consacré à la découverte du patrimoine régional touristique et à sa présentation aux partenaires des autres régions européennes. Dans ce cadre, ils conçoivent des diaporamas, des repas multiculturels. Puis dans un second temps, ils réalisent une étude du tissu économique régional et de ses équipements touristiques pour faire des propositions d'amélioration de l'offre touristique. Enfin, ils se penchent sur l'ouverture d'un gîte rural en périphérie de Cholet : comment faire ? Ils sont donc conduits à rencontrer des propriétaires de gîtes, des responsables d'organisation spécialisée, visitent un chantier de restauration, destiné à cet usage. Les activités ne manquent pas. Ils en sont à réaliser une étude de marché. Toutes ces étapes sont orientées par la rencontre avec les partenaires européens. En effet, dans ce dispositif, des professeurs se rencontrent trois fois par an pour échanger sur leurs projets respectifs. Ils apprennent ainsi à connaître la manière dont ces collègues européens gèrent le travail de leurs élèves. En même temps qu'ils rendent explicite leur projet respectif, ils donnent à voir la façon dont ils appréhendent leur région. À chaque étape, ils sont accompagnés d'élèves sélectionnés en fonction de leur implication dans le projet. C'est ainsi la moitié des élèves qui ont, sur la durée des deux années du projet, l'occasion d'accomplir un déplacement européen.


L'Europe, un passeport pour le bonheur ?

On peut l'imaginer, de telles expériences sont riches pour les individus qui les vivent, enseignants ou élèves, mais aussi, parents qui accueillent et personnel de direction. Les retours des élèves sont nombreux et souvent positifs. Les contacts avec les partenaires et collègues se multiplient. Lettres et courriels arrivent de partout. Alors est-ce à dire que, dans ce petit coin de France, on aurait découvert la panacée à la lumière de la déesse Europe ? Certes, il y a l'enthousiasme, des projets continuent à germer et se préparer, s'étoffer. Mais souvent aussi, l'envie, pour la coordinatrice notamment, de vouloir ralentir le cours du temps, sinon des échanges. En effet, pour que chaque projet se développe, il faut trouver le temps de la coordination interne et externe, le temps de monter les projets et d'entretenir les contacts. Le temps de faire bien son métier et le temps de vivre. De plus, si l'on veut que les retombées de tels projets ne génèrent pas de frustrations, il faut aussi que chacun se sente bénéficiaire des projets de l'autre, que l'on veille à ne pas exclure. Alors, s'ajoute le temps de prendre des images pour faire vivre la mémoire à travers diaporamas ou autres blogs. Certes, il y a le travail des élèves, des collègues, mais il faut prendre le temps de l'infléchir, de le cadrer. Si l'on a l'occasion de partir dans des pays européens, cela signifie aussi que l'on accueille. Et chacun se doit alors de présenter un cadre respectable et de donner à ses hôtes le meilleur de notre accueil. Là encore, diaporama, présentation de l'établissement, de la ville ou de la région. Le cadre diurne n'y suffit souvent pas ! Il faut aussi organiser des conférences pour que chacun sorte enrichi de ces expériences d'où naissent aussi des questions. Des simples ou des complexes comme "comment définir la citoyenneté européenne ?". C'est ainsi qu'en avril dernier, des conférences ont été présentées par Marylène Hamard, intervenante Europe, missionnée par le Conseil régional des Pays de la Loire. Mais, pour autant, des projets continuent à germer, aiguillonnés par l'enthousiasme et une culture commune. La section professionnelle a déposé une demande d'ouverture de section européenne. Elle est en très bonne voie et pourrait se matérialiser dès la rentrée 2009. Un autre projet concerne l'ouverture de cet espace de mobilité européenne à des personnels qui en sont souvent exclus, les personnels de service. Et pourtant, c'est souvent sur eux que repose, aussi, le sentiment d'un accueil et de conditions de vie chaleureuses. Les techniciens et les secrétaires pourraient, si le projet était accepté, partir deux semaines à Cork tandis que leurs homologues viendraient, eux, à Cholet. L'Europe à l'École, un espace de citoyenneté à construire et à partager !
 
auteur(s) :

C. Riou

contributeur(s) :

O. Whittaker, M. Giraud, Lycée Europe-Schuman, Cholet [49]

fichier joint

information(s) technique(s) : pdf

taille : 231 Ko ;

ressource(s) principale(s)

echanger-278c.gif fonder l'identité européenne à l'école - échanger Hs n° 3 01/12/2008
Selon l'historien Gérard Bossuat, le fait que l'Europe unie n'ait pas de lieu de mémoire est significatif de la difficulté à poser la question d'une identité européenne.
Pourtant, l'Europe génère ...
échanger, citoynneté, identité européenne, communication

haut de page

innovation pédagogique - Rectorat de l'Académie de Nantes