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mis à jour le 23/06/2010


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L'introduction de l'apprentissage des langues vivantes à l'école primaire a nécessité un dispositif d'accompagnement. Un maître animateur en langues vivantes dresse le bilan de cette expérience et rend compte de son évolution au cours des dix dernières années. Puis il expose deux projets d'échanges scolaires en anglais, de nature à rendre les langues encore plus vivantes.

mots clés : langues, langues vivantes, langues étrangères, enseignement des langues, communication, etwinning


Depuis l'année 2000, les langues vivantes ont leur place dans le premier degré. Une évolution s'est produite, menant de l'initiation à l'enseignement des langues avec programmes et évaluations. Ginou Perron est maître animateur en langues vivantes sur le secteur Saint-Brévin - Pays de Retz. Elle intervient dans des classes de CE2 (cours élémentaire deuxième année), CM1 et CM2 (cours moyen première et deuxième année) et assure des formations au sein du groupe départemental des Malv (maîtres animateurs en langues vivantes), qui se réunissent régulièrement pour mutualiser leurs pratiques, mais aussi pour produire, par exemple, un CD sur la civilisation anglaise. En 2008-2009, ils ont élaboré et diffusé des évaluations de début de CM1 et de CM2 à partir de pratiques expérimentées, mises en commun et standardisées. Ils répondent régulièrement à des demandes de ressources concernant les programmations annuelles, l'élaboration de séquences et de séances. Depuis deux ans, Ginou Perron anime régulièrement des sessions d'anglais qui réunissent des intervenants extérieurs en langues, des enseignants habilités à pratiquer l'enseignement des langues dans leurs classes, ainsi que des professeurs de sixième.

Formation

Longtemps, l'enseignement des langues dans le primaire a reposé sur le volontariat. D'ailleurs, la présence conjuguée des intervenants extérieurs, des assistants en langues, des professeurs de collège et des animateurs en langues vivantes a permis de constituer un contingent d'intervenants conséquent. Mais la formation en langues vivantes des professeurs des écoles a nettement évolué depuis dix ans. Désormais, tous les néotitulaires issus de la formation initiale sont habilités à les enseigner. En Loire-Atlantique, ceux qui exercent déjà peuvent recevoir une habilitation qui se déroule en deux temps. La préhabilitation consiste en un entretien, puis l'habilitation véritable se déroule en situation pédagogique. À compter de la rentrée 2009, les intervenants en langues ont disparu, sauf en allemand. L'enseignement des langues sera donc uniquement réalisé par des professeurs habilités. Par ailleurs, les maîtres animateurs en langues vivantes verront leur statut évoluer. Ils ne seront plus devant les élèves, mais deviendront des accompagnateurs et formateurs. En effet, un effort est réalisé quant à la formation des nouveaux professeurs des écoles dans le domaine de l'enseignement des langues, qui conduit à multiplier les stages. Les maîtres animateurs seront donc amenés à circuler dans les écoles pour participer à la programmation, au suivi et au soutien de projets.
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Savoir-faire langagiers

Dans le pays de Retz, 50 % des élèves de CE1 sont déjà initiés à l'anglais. On privilégie une approche ludique qui met l'accent sur la pratique de l'oral. Mais on introduit progressivement de l'écrit. Selon le Cadre européen des langues, le niveau A1 de compétences en compréhension et production correspond à la sortie de l'école primaire. Auparavant, les élèves découvraient l'anglais via des champs lexicaux, par exemple, le vocabulaire des animaux domestiques ou des sports et loisirs. Désormais, l'apprentissage est fondé sur des savoir-faire langagiers. Ainsi, pour se présenter, les élèves apprennent des structures langagières telles que I like... My name is. Il s'agit donc d'une approche actionnelle du langage. Il n'en reste pas moins qu'à l'école primaire, débute l'observation raisonnée de la langue à propos, par exemple, de la place de l'adjectif ou de la distinction entre a et an. Sont également abordés les possessifs his et her, le cas possessif et, grande nouveauté, la forme en -ing, qui était auparavant proscrite, mais s'avère indispensable pour exprimer ce que l'on est en train de faire. La plupart des méthodes d'apprentissage ont recours à des supports audio, des chansons notamment. Les maîtres animateurs en langues vivantes ont réalisé une étude critique et comparée de divers manuels. Par exemple, Bingo, j'apprends l'anglais, publié aux éditions Didier, ne comporte pas d'exercices de phonologie ni d'approche de civilisation que l'on trouvera en revanche dans Happy English paru chez Magnard. Il faut donc combiner deux manuels afin d'aboutir à une méthode complète d'apprentissage. Une demande récurrente adressée par les professeurs des écoles aux maîtres animateurs en langues vivantes porte sur la programmation annuelle, la construction d'une séquence consacrée à l'acquisition d'un savoir-faire langagier. Chaque séance comportera les mêmes étapes, soit l'accueil avec des rituels, des rappels de connaissances antérieures et l'introduction d'éléments nouveaux.

Immersion linguistique

Un autre type d'interrogations porte sur le fait d'enseigner uniquement en anglais. Une valise pédagogique avec des vidéos est disponible à cet effet. Forcément, au début, les élèves ne comprennent pas tout. Les pièges dans lesquels tombent souvent les enseignants sont alors de traduire en français ou de réexpliquer en compliquant les choses. Mieux vaut au contraire sectionner les informations, les répéter en les accompagnant de gestes ou de dessins et surtout ne pas vouloir que les élèves comprennent tout ! Ainsi, lorsque Ginou Perron arrive dans une nouvelle classe, elle ne s'exprime qu'en anglais pendant dix à quinze minutes, faisant croire qu'elle est anglaise. Puis, la semaine suivante, elle poursuit et, à partir de la formule fatidique Break in French !, s'exprime en français à la surprise générale. Le langage est de plus mis en parallèle avec le jeu du handicap. Ginou Perron demande aux élèves quels sont les points communs entre l'apprentissage d'une langue et celui d'un instrument de musique : la répétition, l'entraînement, l'écoute, etc. Puis elle propose d'expérimenter deux handicaps en jouant au non-voyant et au non-entendant. Il en résulte que le second aura plus de mal à communiquer que le premier. Il s'agit donc de prendre conscience de l'importance du sens de l'ouïe dans l'apprentissage d'une langue, et de développer le sens de l'écoute.
 


Portrait d'enfant français

Portrait d'enfant français

Cluedo

Pour rendre plus vivant l'apprentissage des langues vivantes, rien ne vaut des projets tels qu'un concours d'écriture de bande dessinée ou de marionnettes entre deux classes. Mais on peut aussi envisager une correspondance numérique comme eTwinning, site européen de jumelage électronique. Afin de favoriser les échanges pédagogiques, ce portail offre des outils et des ressources pour mettre en relation des établissements scolaires (1). Des enseignants lancent des appels à collaboration en formulant leur demande précise et une fois qu'ils ont trouvé des partenaires, le site leur dédie un espace virtuel d'échanges. L'initiateur du projet est maître d'œuvre, dans la mesure où ses modalités ne sont pas négociables. Ceux qui veulent y adhérer doivent l'accepter tel quel. En 2007-2008, l'école Pierre-Attelée et, en 2008-2009, l'école Paul-Fort, toutes deux sises à Saint-Brévin, se sont ainsi associées à deux écoles, polonaise et roumaine, autour d'un projet intitulé Le jeu des portraits. Dans les trois pays réunis, la langue anglaise constitue une langue d'apprentissage. La première étape consiste à échanger par voie électronique des portraits-devinettes. Chaque élève réalise une silhouette dessinée, numérotée et accompagnée de son prénom avec des vêtements inventés (voir ci-contre). La seconde étape réside dans l'élaboration écrite ou audio d'un autoportrait en langue anglaise. Les Polonais ont transmis des descriptifs audio tandis que les Français et les Roumains ont fait parvenir des devinettes en mots. Voici par exemple deux autoportraits écrits par deux élèves français à partir de dessins incluant une photographie les représentant (voir annexe). Le jeu entre les trois écoles consiste à associer chaque descriptif en anglais au dessin correspondant. Il s'agit donc, comme au Cluedo, de résoudre des énigmes en prélevant des indices afin de trouver le bon numéro. Dans le cas des autoportraits sonores et non visuels envoyés par les Polonais, les élèves français en ont décrypté le contenu à l'aide de notes. Très personnalisée, la prise de notes s'est imposée d'elle-même car il s'est avéré assez difficile pour eux de garder en mémoire ce qu'ils avaient compris et de s'appliquer en même temps à comprendre les informations complémentaires. À chacun sa stratégie pour reconnaître, à l'écoute, le dessin décrit. Par exemple, des silhouettes accompagnées de mots ont pu constituer une étape graphique vers la résolution des énigmes (voir ci-dessous). Enfin, chaque élève a choisi un correspondant par affinité. Ainsi, Adrian a opté pour Hadrien en raison de la proximité de leurs prénoms.
 
Prise de notes à partir d'enregistrement
Prise de notes à partir d'enregistrement

Here is my school...

En 2008-2009, l'école Paul-Fort de Saint-Brévin s'est associée à deux écoles, slovène et finlandaise, dans le cadre d'un autre projet intitulé Individual and collective exchange auquel a été décerné le eTwinning label, diplôme accordé par le site. Sur eTwinning, Ginou Perron a lancé un double appel à candidature pour la correspondance, au niveau individuel et de classe à classe. Il s'agit de présenter son école en posant des questions aux destinataires afin d'instaurer un dialogue. Les élèves ont réalisé un montage photographique montrant plusieurs salles légendées, dont deux photos-mystères. Les photos échangées ont également porté sur les moyens de transport qu'ils utilisent. Ainsi, les élèves ont envoyé un cliché du local à vélos, accompagné d'un commentaire et de la question How do you get to school ?. Les Français leur ont, en retour, fait découvrir le vélibus, soit un mixte de bicyclette et de bus (voir annexe). Ils ont aussi échangé des photos culinaires afin de comparer les usages alimentaires de leurs pays respectifs. Tout en pratiquant l'anglais avec de réels destinataires, les élèves se rendent compte de l'intérêt de cette langue pour communiquer entre enfants de tous pays. Les projets de classes apparaissent donc comme tout à fait bénéfiques pour rendre plus vivant l'enseignement des langues. Très motivants, ils mettent en jeu de multiples compétences relatives à la civilisation, à la communication, ainsi qu'à l'informatique dans le cadre du B2i.

1. Cf. Qu'est-ce que l'action eTwinning ? dans Échanger hors série n°3 : Construire l'identité européenne à l'école, p. 10.
 
auteur(s) :

J. Perru

contributeur(s) :

G. Perron, École Pierre-Attelée - Saint-Brévin [44]

fichier joint

information(s) technique(s) : pdf

taille : 340 ko ;

ressource(s) principale(s)

echanger-211c.gif des langues bien vivantes ! - échanger Hs n° 4 23/06/2010
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