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écrire en technologie

Patrick Richard propose à ses élèves deux principaux supports : un petit cahier d’une centaine de pages et un classeur numérique.
Le support de travail habituel que les élèves utilisent de manière traditionnelle est le classeur. Or, parce que peu pratique selon lui, ou parce que souvent mal géré par les élèves, l’enseignant a souhaité partiellement dématérialiser ce support. "J’ai réintroduit ce qu’on appelle habituellement le cahier de brouillon et supprimé le classeur" ajoute-t-il en précisant que ce petit cahier s’accorde avec la linéarité du temps et permet de conserver des traces du travail. Il s’agit d’un modeste petit cahier bleu sur lequel les élèves prennent des notes, inscrivent leurs premières réflexions. Ce cahier, qui reste un support personnel d’écrits intermédiaires essentiels, doit être utilisé par les élèves ; c’est une contrainte. Cependant, l’enseignant a renommé ce cahier, lui préférant volontairement le nom provocateur de "tablette" pour retirer à ce support son nom péjoratif de "brouillon", dotant finalement d’un nom moderne cet objet presque suranné, mais résistant pour des motifs pédagogiques. Le collège offre à chaque élève ce cahier qui doit servir de trace durant les trois années du cycle quatre, dès la classe de cinquième. Incités à être économes dans l’usage de ce cahier sur lequel ils écrivent uniquement avec un crayon-papier selon l’exigence de leur enseignant, les élèves ne doivent pas, malgré la tentation, gommer leurs écrits. Il faut ainsi laisser authentique la trace, l’écrit personnel de l’élève.
À ce cahier est associé un "classeur numérique". Au contraire du cahier, le classeur numérique est un espace numérique d’échanges. Chaque élève le remplit pour y noter les avancées de son groupe. C’est la phase de "médiatisation" de chaque séance.

Chaque cours est en effet médiatisé. Le smartphone peut faciliter cette étape car, plurifonctionnel, il permet d’enregistrer, de visualiser, de chercher… Par ailleurs, les élèves peuvent recourir à plusieurs médias : le mode texte, certes, mais aussi d’autres modes : image, vidéo, son, "objet 3D". La dématérialisation du classeur de technologique donne la possibilité de modifier le rapport à l’écriture lors des séances de technologie. Objet média, le classeur numérique permet de construire une trace toujours disponible, qui est la mémoire du travail effectué. Il s’agit d’"enlever les outils de script classiques pour les substituer par des outils de script numériques" selon Patrick Richard. Les traces écrites de l’enseignant sont, elles, reportées sur l’Espace Numérique de Travail d’e-lyco ; l’objectif pour l’enseignant étant de limiter ses écrits lors de ses séances.

L’évaluation s’effectue collectivement, associant l’évaluation de l’enseignant et celle des élèves. Le produit final est présenté au vidéoprojecteur. Au cours des trente minutes de présentation allouées à chaque équipe, chaque élève de l’équipe doit prendre la parole. Tous ceux qui écoutent disposent d’un tableau contenant les critères d’évaluation. Ils doivent renseigner ce tableau.
Tous les avis recueillis sont ensuite synthétisés dans un nouveau tableau reprenant les moyennes, y compris l’évaluation de l’enseignant. La classe participe ensuite à un débat sur les résultats obtenus pour commenter, affiner et valider les notes. Le socle commun trouve tout naturellement sa place dans cette organisation réflexive.

Le classeur numérique entre également dans le projet classe-presse. Les élèves sont invités à entrer dans la peau d’un reporter en quête d’informations : "Vous êtes journalistes et vous devez réaliser un reportage". Par exemple, les élèves vont devoir enquêter sur les gaz à effet de serre.
En cours d’année scolaire, ils ont pu rencontrer un journaliste et échanger avec lui sur la construction d’un article de presse. Le journaliste a même relu et commenté certains des articles élaborés par les élèves, offrant ainsi la possibilité d’entendre les commentaires d’un professionnel tant sur le fond que sur la forme. Dans cet exercice les élèves prennent conscience qu’écrire peut paraître facile, mais que la réécriture est un acte difficile. Pour rendre plus concrète cette réflexion, il a été proposé aux mêmes élèves de découvrir Ouest-France à Rennes.
En groupe, les élèves construisent un article qui sera présenté à toute la classe. Si la rédaction d’un article pose problème, il  leur est demandé de construire une brève. Ils doivent respecter une obligation d’écriture de quarante-cinq minutes, par mimétisme.
Lorsque tous les articles sont terminés, cinq minutes de lecture à voix haute  sont consacrées à la découverte de chaque article. S’ensuivent cinq minutes d’échange.

Les élèves consacreront une séance de deux heures à discuter puis à voter afin de répondre à la question : "Tel article peut-il être retenu pour la classe-presse ?". Au final, seulement un article sera retenu, conforme aux contraintes initiales, puis publié sur le forum.
Ce vote entre dans les modalités d’évaluation et dans la validation des compétences du socle commun. Les groupes viennent présenter leur projet, avec micro qu'ils se passent, car chacun doit intervenir. Les élèves parviennent ainsi à s'évaluer et évaluer les autres.
Par ces activités, les élèves découvrent que l’acte de communiquer exige rigueur, précision, clarté et donc effort personnel. La reconnaissance des pairs est sans doute pour ces adolescents une réelle fierté.

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