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éloge du métissage

mis à jour le 23/09/2013


echanger dossier 8

Combattre les stéréotypes qui cloisonnent et enferment filles et garçons dans des représentations figées a toujours été une mission propre au service éducatif. Valoriser l'image et l'offre des formations professionnelles également. Un projet artistique ambitieux est parvenu à faire voler en éclats les clichés, en cultivant une pépinière de talents.

mots clés : échanger, lycée professionnel, mixité, spectacle, scénographie, valorisation des métiers et des formations, projet d’établissement


e public pénètre dans les ateliers industriels du lycée, plongés dans la pénombre. Dans un premier hall technique, il découvre avec étonnement des jeunes vêtus d'un bleu de travail et coiffés d'un heaume de protection : que signifie cette incursion dans un univers rétro-futuriste ? Ces chevaliers des temps modernes, dont une damoiselle, manient le chalumeau au son d'une musique du groupe de rock metal industriel Rammstein. D'autres guident les spectateurs en leur évitant de trop s'approcher. On devine à peine un atelier tant cette mise en scène pyrotechnique enflamme le regard et l'imagination. Une heure plus tard, c'est dans ce même lieu que le visiteur savourera des cocktails de fruits de toutes les couleurs, accompagnés de toasts originaux servis sur un plateau par d'autres lycéens. Mais pour l'heure, le visiteur est conduit dans un second hall très vaste. Un podium est dressé. Autour de machines en mouvement, des garçons en tenue de travail, le visage maquillé par des motifs géométriques, évoluent comme des robots. Avec des gestes saccadés, ils manient des outils comme s'ils accomplissaient des rites ancestraux. Sur fond d'images de roues dentées, maquillés tels des androïdes, avec des motifs de circuits électriques imprimés sur le visage, ces élèves se déplacent mécaniquement au son de bruits de machines en manipulant des pièces métalliques. On se croirait dans Métropolis. Pendant vingt minutes, ces garçons fabriquent le costume de l'héroïne à venir (voir ci-contre). Les effets de lumière et les rythmes électro de Kraftwerk créent une atmosphère de science fiction. Ils s'activent ainsi pendant le temps nécessaire à l'installation des groupes successifs de spectateurs. Quand tout le monde a pris place, le spectacle peut débuter. Intitulé "Au fil... des ateliers", il a eu lieu le jeudi 5 avril 2012, en deux représentations données à chaque fois devant deux cent trente invités.

Un événement exceptionnel

L'idée de réaliser une telle scénographie a germé dans l'esprit de la direction. Certaines circonstances particulières ont fait sentir le besoin de concevoir et d'organiser un événement exceptionnel. Certes, à chaque printemps, un défilé de mode permet de montrer les réalisations des élèves en matière de vêtements, coiffure et maquillage. Mais, cette année, le proviseur Denis Schenker souhaitait que se déroule un spectacle mixte qui réunisse les élèves de toutes les sections du lycée. En effet, on y dispense des formations industrielles, majoritairement masculines, des formations aux métiers de la mode, de l'esthétique et de la cosmétique, majoritairement féminines, et des formations aux services à la personne, plus mixtes. Élargir cet événement à l'ensemble de l'établissement et représenter la palette des métiers préparés, telle était son ambition. Par ailleurs, les métiers de l'usinage, de la chaudronnerie et de l'électrotechnique font moins rêver que ceux qui touchent à la mode. Il était souhaitable de révéler leur spécificité en les montrant sous un jour plus attractif, susceptible de susciter des vocations pour des sections dont les effectifs ne correspondent pas aux emplois potentiels. On a donc cherché à promouvoir ces filières. C'était aussi l'occasion de favoriser la rencontre entre des sections qui ne se fréquentent guère et, par conséquent, d'encourager la mixité en impliquant les membres de sections majoritairement féminines ou quasi exclusivement masculines. Le carton d'invitation et l'affiche du spectacle (voir ci-dessous) conçus par Frédéric Masson, professeur de lettres-histoire-géographie, représentent toutes les formations dispensées dans cet établissement.


À l'image d'une séquence filmique, une série de visuels illustre chacune d'elles. Machines, robes, métal usiné, brushing, plateaux de repas, aide à la personne, circuits électriques, palettes de maquillage, étoffes chamarrées, rayons laser y défilent, telle la bande annonce du spectacle "Au fil... des ateliers". Il s'agit bien d'honorer tous les métiers et de les valoriser grâce à une scénographie qui en révèle les spécificités.

De fil en aiguille

La proviseure adjointe Julie Choëmet et les chefs de travaux du lycée Goussier, Jean-Michel Raymond et Xavier Priou, se sont emparés de cette opportunité avec une belle énergie. Dès le mois de novembre, lorsque le projet a germé, s'est posée la question de la sécurité, dans la mesure où le spectacle se déroule dans l'atelier de productique et de chaudronnerie. Isabelle Moreau, gestionnaire, a pris l'affaire en main et, en janvier, l'accord a été donné par les pompiers et la police pour accueillir deux cents personnes, ce qui nécessitait une reconfiguration des lieux. Il est vrai que, lors du spectacle, on a peine à imaginer où l'on se trouve. Méconnaissable, l'atelier a été en partie déménagé ; les Agents techniques territoriaux du lycée ont installé sur les verrières pas moins de trois cents mètres carrés de bâches afin d'obtenir une obscurité indispensable à la scénographie. Quatorze écrans plats diffusaient des images du monde industriel, animant ainsi les vitres des salles de classe. En un temps record, soit de fin février à début avril, la proviseure adjointe et les chefs de travaux, qui ont coordonné ce projet, ont mobilisé les enseignants avec une remarquable synergie, à raison d'une réunion hebdomadaire. Une "tempête de cerveaux" a permis d'accoucher du synopsis qui, au départ, s'intitulait "Des fils... aux ateliers", mais le premier terme pouvait prêter à confusion. Il s'agissait de concevoir un fil conducteur qui entremêle toutes les filières en un écheveau spectaculaire et crée du lien au sein de la communauté scolaire. Ainsi est née l'idée d'une femme-robot qui allie mode et industrie sur le thème de la science-fiction avec la volonté de surprendre le public, de le séduire et de l'enthousiasmer.

Des pros pour un lycée pro

Afin de conférer un aspect plus professionnel au projet, la collaboration de spécialistes de la scénographie a été recherchée, le proviseur allouant un budget sur la taxe professionnelle. Au fil d'heureuses coïncidences, c'est le métal qui a donné le la. En effet, à l'unisson des sections de chaudronnerie et d'usinage qui travaillent ce matériau, c'est le régisseur général du Hellfest, un festival de rock metal de grande envergure qui se déroule à Clisson, qui a été choisi pour assister les professeurs dans la mise en scène et diriger les élèves. Didier Molitor a déjà organisé des défilés hauts en couleurs à l'Olympic, une ancienne salle de concerts nantaise célèbre. Il fallait aussi du matériel et des techniciens du son et de la lumière. On s'est tournés vers une jeune entreprise de Sion-les-Mines, Diazzo, pour encadrer les élèves du bac électrotechnique en matière d'éclairage. Cette société, qui avait été repérée pour ses jeux de lumière, entre autres, au festival estival Les Escales de Saint-Nazaire, a apporté un appui considérable à la réalisation du spectacle. En effet, l'une des techniques employées pour sublimer les ateliers a consisté à l'habiller d'images projetées. Enfin, la mairie de Rezé a prêté du matériel : scène, éclairage et son. Un élève s'est chargé des platines et d'autres de la mise en lumière, sous la direction de Didier Molitor et de Diazzo. On a donc mis à contribution tous les talents de la communauté éducative.

Théâtre au masculin

Le spectacle a intégré et fédéré les actions culturelles préexistantes. Le défi a été de faire adhérer les garçons au projet : l'idée de se maquiller ou de se montrer en tenue de travail ne les séduisait pas d'emblée. Pourtant, c'est dans les ateliers où ils pratiquent la soudure, la chaudronnerie et l'usinage de pièces métalliques que le spectacle va se dérouler. Les chefs de travaux et Didier Molitor ont réussi à exploiter l'atmosphère industrielle de ces lieux. Là résident précisément l'originalité et la force de la scénographie fondée sur l'art brut et futuriste. Le professeur de français a conçu pour les Techniciens en usinage (TU) un travail sur le thème de la mixité, l'une des priorités du projet d'établissement. En section de Techniciens en chaudronnerie industrielle (TCI), par exemple, il n'y a qu'une seule fille. En français, les élèves ont étudié des textes classiques sur le féminisme et la parité avant de les mettre en pratique sous forme dramatique. Il faut dire que ce professeur de lettres-histoire-géographie possède de nombreuses cordes à son arc pédagogique, puisqu'il est également doué en graphisme, maquillage professionnel et théâtre. Il a su relever le défi de faire adhérer ses élèves masculins à ce qu'ils appelaient dédaigneusement au départ un spectacle de profs, c'est-à-dire pour les profs. Il s'est donc employé à leur donner le goût du spectacle. Il s'est notamment chargé de la scène de la fabrication du costume de la femme-robot qui inaugure le spectacle. Pour ce faire, il a fait appel à sa collègue de maquillage pour initier les jeunes à cet art à travers des photos de rock et de théâtre. Puis, en lien avec le thème du synopsis, ceux-ci ont choisi les motifs qui orneraient leur visage. De même, en arts appliqués, les TCI ont réalisé des éléments de décor métalliques en s'inspirant de films futuristes. Si les garçons ont d'abord rechigné à porter leur blouse en scène, ils ont ensuite admis que leur tenue de travail, loin de les stigmatiser, prenait une autre dimension dans l'univers de la science-fiction. Portés par eux devenus personnages, les casques de protection deviennent presque effrayants, du moins étranges ; intégrées dans un scénario et sublimées par le maquillage, leurs tenues évoquent des robots. Cette valorisation des formations professionnelles n'est pas sans rappeler le travail photographique d'Arnaud Théval qui revisite les signes extérieurs d'un métier en les réinterprétant comme vecteurs identitaires, tout en métamorphosant les techniciens par le biais de l'art (cf. Échanger n° 83 : Les métiers, d'autres regards).

Jacquot de Nantes

Un autre projet culturel pluridisciplinaire s'est cousu au spectacle. Il a débouché sur une séquence brodant, autour de Peau d'âne, des robes couleur de soleil, de lune, de temps et "too much" (voir ci-contre) ! Réalisés en atelier de couture, ces modèles ont été présentés sur fond de projection d'images et d'extraits sonores des films de Jacques Demy. Impliquant les élèves de CAP Métiers de la mode et du vêtement (MMV), cette action d'ouverture culturelle a réuni lettres-histoire-géographie, arts appliqués et mode sur le thème d'un Nantais nommé Jacques Demy, en lien avec une exposition organisée à la médiathèque du même nom, d'octobre 2010 à février 2011, pour célébrer le quarantième anniversaire de sa disparition. Les élèves ont visionné Jacquot de Nantes, film réalisé par Agnès Varda sur la vie de son époux. Ils ont parcouru Nantes sur les traces de l'enfance du cinéaste, de l'allée des Tanneurs au cours Saint-Pierre. Leur flânerie s'est poursuivie sur les lieux de tournage de Lola, du passage Pommeraye à la brasserie La Cigale, jusqu'à la rue du Roi-Albert et à la place du Bouffay où a été filmée Une Chambre en ville. Puis ils ont travaillé sur Peau d'âne, ont étudié le conte de Perrault et son adaptation avant de visiter le château de Chambord où a été tourné le film. En histoire des arts, les élèves se sont intéressés à la représentation de la femme, de la Vénus de Villendorf à celles de Botticelli. En histoire de la mode, ils ont parcouru les défilés de Worth à Courrèges en passant par Cardin. De l'impressionnisme au fauvisme, ils ont retracé les sources d'inspiration des décors de Bernard Evein. Puis ils ont essayé de trouver les influences vestimentaires du personnage joué par Catherine Deneuve : les élèves des sections métiers de la mode ont d'abord démontré leur capacité créatrice avant de faire ronronner les machines à coudre pour faire naître des robes de princesse. Ces réalisations ont d'abord été exposées lors des Portes ouvertes du lycée, en mars.
 

Au fil du défilé des métiers

Au fil... des ateliers est un spectacle d'environ quarante minutes. Sa date a été choisie à la veille des congés de Pâques en se faufilant entre les périodes de Contrôle en cours de formation (CCF) et celles de stages des diverses sections. Il a été répété de six à huit heures selon les classes, et a occasionné des bouleversements d'emplois du temps. Deux représentations ont eu lieu le même jour à 17 h 30 et 20 h 30. Afin de filtrer l'accueil, les spectateurs, accueillis dans le hall par des élèves de bac pro Accompagnement soins et services à la personne (ASSP), sont conduits par groupes dans l'atelier de chaudronnerie. Là, se déroulent, durant une minute trente, des performances réalisées par les Techniciens en chaudronnerie industrielle sous forme de pyrotechnie. Puis, le public s'installe dans la salle de spectacle qui est en pleine effervescence. Le noir complet se fait. On découvre alors le décor réalisé par les élèves de TCI et leur professeur d'atelier, Philippe Rouillard : une porte métallique et quatre bidons perforés laissent apparaître le titre du spectacle en bout de scène. La femme-robot est amenée sur scène par un chariot élévateur mû par des élèves tandis que Thierry Vigneron, magasinier du lycée, conduit en bout de scène le transpalette contenant des caisses où se trouvent les éléments de son costume métallique. Avec une minutie glaciale, les habilleurs équipent méthodiquement l'héroïne de jambières, d'un haut et d'un casque. Puis la porte métallique est découpée au plasma par les élèves de TCI, laissant jaillir des gerbes d'étincelles. La porte tombe. Le spectacle se transforme alors en défilé de mode avec l'intervention des élèves des métiers de la mode et du vêtement, d'esthétique, de cosmétique et de parfumerie, selon quatre séquences. Les modèles "ville" habillent douze working girls auxquelles on pratique un raccord de coiffure et de maquillage à chaque extrémité de la scène.
 
 

Durant cette présentation, des images urbaines sont projetées, issues de Playtime de Jacques Tati. Viennent ensuite les modèles personnels portés par seize élèves conduites sur scène par les garçons sur des objets industriels roulants. En arrière-plan, les machines fonctionnent, et les mannequins ont pour accessoires un outil ou une lampe-torche. Voici la séquence des créatures marines. Huit élèves maquillées en poissons et portant des chapeaux à thème marin - méduse, algues - se positionnent derrière le podium de telle sorte que l'on n'aperçoive que leur tête sur fond océanique. Le spectacle se conclut sur un hommage à Jacques Demy. Quatre robes inspirées de Peau d'âne défilent après une projection de photos de films du réalisateur et d'extraits sonores de ceux-ci. À l'issue d'"Au fil... des ateliers", un cocktail est mis en place par les Assistants techniques en milieux familial et collectif (ATMFC), leurs professeurs et le personnel de cuisine du lycée : l'atelier de chaudronnerie, que les invités ont découvert une heure auparavant, a entre-temps été transformé en restaurant.

Contrastes et métamorphoses

La scénographie dont le déroulement a été minutieusement élaboré (voir annexe) repose sur une esthétique du contrepoint. Contraste entre la délicatesse des mannequins et la rudesse des métallos. Contraste entre la féérie des contes et le réalisme des machines. Contraste entre la septième symphonie de Beethoven et les rythmes électroniques de Vitalic et rock de Shaka Ponk. Contraste entre la destination originelle des ateliers et leur usage comme lieu de spectacle. Sur le plan formel, il reflète parfaitement le message véhiculé, soit l'hybridation, le mélange des genres, le choc et l'union des différences, le métissage. Participer à ce spectacle a constitué une expérience incroyable qui a mobilisé pas moins de cent soixante lycéens. Les élèves étaient fiers d'accueillir des visiteurs auprès desquels ils ont obtenu, en montrant leurs talents, une reconnaissance gratifiante. Certains élèves particulièrement réservés se sont mis à parler. Les enseignants et les parents ont découvert les lycéens dans des situations inhabituelles et sous un jour nouveau et ceux-ci ont de même eu la révélation d'autres métiers que ceux auxquels ils se préparent. La créativité des jeunes a été développée, et le cloisonnement existant entre les diverses formations s'est estompé. Ce projet artistique a permis de fédérer et de synthétiser toutes les sections en une pépinière de talents, faisant germer par ailleurs une remise en cause des stéréotypes.

Graines de projets

Une mini-révolution s'est ainsi opérée dans les mentalités. De ce fait, l'incitation à la mixité au sein de la population du groupe scolaire a trouvé un aboutissement, tandis qu'ont été assurées la promotion et la valorisation des métiers, de nature à susciter des vocations chez les jeunes spectateurs. Quelle plus belle vitrine que ce carrousel ! "Au fil... des ateliers" a fait forte impression auprès du public et des représentants du rectorat et de la Région qui, de même que le proviseur et la proviseure-adjointe, sont intervenus sur scène au final. La mise en scène est si minutieusement réglée et si inventive que l'on se croirait devant un spectacle professionnel. Il permettra au lycée professionnel d'acquérir une crédibilité susceptible de lui octroyer des subventions pour d'autres projets artistiques à venir. Selon une belle réciprocité, la collaboration avec l'événement culturel Hellfest est appelée à se poursuivre. Pour sa prochaine édition qui se déroulera à la mi-juin 2013, le festival a, en effet, commandé aux sections de TU et de TCI la transformation et la décoration d'un container en guichet, ainsi que des palettes pour ranger les barrières métalliques destinées à délimiter le site. On a par ailleurs demandé aux élèves de la section Électrotechnique, énergie, équipements communicants (ELEEC) d'électrifier le nouveau site. Enfin, quatre lycéens vont accomplir deux semaines de stage sur le festival ! Ainsi, cette superbe scénographie a-t-elle permis de donner ses lettres de noblesse à la culture industrielle.
 
auteur(s) :

J. Perru

contributeur(s) :

J. Choëmet, J.-M. Raymond, X. Priou, F. Epié, Lycée professionnel Louis-Jacques-Goussier, Rezé [44]

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information(s) technique(s) : pdf

taille : 450 Ko ;

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