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genèse de ce travail d’équipe

Initialement, chaque classe était composée d’un seul niveau. Puis deux enseignantes (Marie-Christine et Véronique) ont souhaité une autre organisation. "Le point de départ, explique Marie-Christine, c’est la lecture du livre de Céline Alvarez, Les Lois naturelles de l’enfant, qui correspondait à une remise en question de nos pratiques. On n’était pas satisfaites du système traditionnel qui nous semblait laisser trop d’enfants en marge (enfants en difficulté comme enfants plus avancés)." Dans sa classe de Gennevilliers (92) qui était initialement composée d’enfants de moyenne et de grande sections, Céline Alvarez explique qu’en septembre 2012 l’effectif de sa classe a été modifié : "Nous avons ajouté un troisième niveau en accueillant de nouveaux petits. La classe réunissait ainsi trois niveaux d’âges" de la maternelle (Les lois naturelles de l’enfant, Éditions de Noyelles, Paris, 2016, page 21).
La réflexion a été motivée à l’école de Martigné par "la volonté de développer plus d’autonomie chez les élèves, revenir à plus de manipulation, développer la coopération en mélangeant les âges" selon les enseignantes. Celles-ci souhaitaient une organisation permettant "d’être plus respectueux du rythme de chacun. Partir de leur motivation, de la plasticité du cerveau mise en évidence par les neurosciences." C’est en ces termes qu’elles expliquent la genèse de leur réflexion.

Sonia Lelièvre a rejoint ces prémices de réorganisation et a adhéré au projet de décloisonner et de répartir les niveaux scolaires, si bien qu’aujourd’hui chaque classe est composée des trois niveaux de la maternelle, et constitue donc ce que l’on appelle une classe enfantine.
Il a fallu ensuite s’interroger sur l’organisation de chaque salle de classe et sur le matériel à mettre à disposition. Sur ce point, l’aide de la municipalité et celle de l’association des parents d’élèves ont été précieuses car elles ont participé au réagencement des classes comme à l’achat de meubles de rangement et de matériel pédagogique. Il fallait trois classes semblables puisqu’il s’agit de suivre les mêmes finalités, d’autant plus que chaque classe a été équipée, entre autres, de matériel Montessori.
Simultanément, il a été nécessaire de rencontrer les parents pour expliquer cet inhabituel choix des enseignantes. La communication avec les familles est indispensable pour rassurer, lever toute inquiétude et obtenir l’adhésion de tous. Il a donc fallu argumenter en prenant appui sur tout ce qui peut rassurer les parents : pas d’injustice, équilibre des effectifs, mêmes objectifs et projets, classes construites comme des fratries, travail en équipe des enseignantes, prise en compte des besoins de chacun, etc. Comme pour toute nouveauté, la première année aura été hésitante, tâtonnante, mais, aujourd’hui, les parents ont complètement accepté cette organisation, à tel point qu’elle semble plébiscitée pour les classes de cycle 2.
Cette disposition nouvelle favorise par ailleurs les échanges entre enseignantes : plutôt que de travailler chacune de son côté, elles préfèrent constamment mutualiser et co-construire programmations, séquences et unités d’apprentissages. Lorsqu’une nouveauté (lecture, matériel, projet, activité, …) est proposée puis retenue pour ses intérêts pédagogiques, ce sont les trois classes qui en bénéficient. Cette organisation est finalement plus riche car trois enseignantes réfléchissent en même temps pour apporter du nouveau à tous les élèves de maternelle de l’école.

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