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gérer son travail et son comportement

Hélène Guerrier a comme première préoccupation de responsabiliser chacun face à sa posture d’élève. De fait, en invitant chacun à travailler correctement et bien se comporter, elle permet de comprendre le sens de ces attendus par un retour motivant. A contrario, un travail non terminé ou non réalisé bloquera l’obtention de freines et donc rendra impossible tout nouvel achat. De même, un comportement critiquable compromettra l'évolution du projet : en réponse éducative à un comportement inapproprié, l’élève concerné devra tirer une carte qui lui fera perdre de l'argent ou du temps. Par cette carte, l'élève devra faire des dépenses imprévues (par exemple : frais médicaux ou frais de douane), des démarches administratives imposant une perte de temps, etc. "En fonction de leur comportement, ils piochent des cartes 'chance' ou 'malchance'. Par exemple, trois élèves ont joué avec le photocopieur dans la pièce qui jouxte la salle de classe. Rien de bien grave : encouragé par les autres, un élève a photocopié sa main. Après une petite morale sur la confiance, ils ont pioché chacun une carte : deux explorateurs ont mangé un plat typique du pays qu'ils explorent et ils sont tombés malades. Quinze freines à dépenser pour les soins. Le troisième explorateur s'est fait voler sa bourse en Suisse dans Berne (il a choisi la Suisse comme premier pays d'exploration). Il doit rédiger dès le lundi suivant sa déposition au commissariat de Berne en espérant qu'il la retrouve.
Ainsi, tout événement heureux ou malheureux ou l'obtention d'équipements est propice à écrire son aventure dans son carnet. Ceux qui ont eu une intoxication alimentaire devront raconter leur mésaventure : qu'ont-ils mangé ? où ? ...".

Lors du bilan de milieu d’année scolaire, ce choix de carte "malchance", en réponse à un comportement inadapté a été évoqué par les élèves : il en ressort que "ça ne fonctionne pas vraiment car nous n'avons plus de problème de comportement. Par contre les élèves souhaitent tout de même en obtenir. Donc ils en prennent lorsqu'ils veulent mettre un peu de piment dans leur aventure."

Outre les apprentissages disciplinaires, l'ensemble de ce projet permet donc de s'interroger collectivement sur le climat de classe : tout le monde y gagne si l'on construit un climat serein pour tous. L'autosanction que représente un retard pris dans son projet à cause d'un écart de comportement devient un acte éducatif : en agissant mal, on perturbe les autres et on se pénalise soi-même. Au contraire, le projet doit inciter chacun à agir en prenant en compte les autres, en partageant les responsabilités, en transformant la classe en petite communauté de chercheurs, en développant la solidarité. En plus de construire des savoirs disciplinaires, l'élève construit des savoirs pratiques : aider les autres, écouter, travailler dans le calme.

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