innovation pédagogique

Les sept heures hebdomadaires dédiées au dispositif sont partagées entre les trois enseignantes. Elles se répartissent les tâches et chacune est plus particulièrement chargée de l’accompagnement et du suivi d’un groupe d’élèves (groupe des collégiens allophones / groupe des collégiens ex-allophones / élèves scolarisés en cours d’année). Elles planifient des entretiens individuels et des séances de soutien avec un élève ou par petits groupes, sur le temps scolaire (le collégien quitte sa classe). "Il y a un vrai lien de confiance à tisser avec ces élèves qui se placent souvent en retrait, expliquent-elles. Quand ils ont rendez-vous avec nous, en général ils ne viennent pas, il nous faut aller les chercher dans leur classe. Notre démarche première vise à les sécuriser pour favoriser leur intégration". C’est pourquoi l’équipe fait le choix de ne jamais solliciter l’élève sur les cours d’une heure hebdomadaire (arts plastiques, éducation musicale) ou en éducation physique et sportive (EPS), discipline où ils s’intègrent plus facilement. Pour les entretiens individuels, les enseignantes proposent parfois à l’élève d’être accompagné par un camarade traducteur, ou de mener l’échange en anglais. Face à la multiplicité des profils, la durée de la prise en charge est variable. Parfois un accompagnement d’un an suffit, mais le plus souvent le suivi se poursuit plusieurs années avec des rendez-vous qui s’espacent progressivement. En 2014-2015, trente élèves ont été accueillis et accompagnés tout au long de l’année.

Accueillir et connaître les élèves

Chaque élève allophone est accueilli par l’équipe de direction pour un premier contact et une visite de l’établissement ; c’est aussi l’occasion d’identifier les éventuels besoins du nouveau collégien. Ensuite, dès la première semaine de scolarisation, l’une des professeures référentes du dispositif le reçoit pour un entretien individuel d’accueil qui vise à établir le contact, connaître le pays d’origine de l’élève, les circonstances de son arrivée en France, sa scolarisation antérieure, ses conditions de vie (famille, logement). Cet échange permet d’établir un diagnostic initial quant au niveau de maîtrise de la langue française de l’élève et de prendre en considération son vécu, en tant que facteur influent sur sa motivation à apprendre la langue. Le projet familial de rester en France ou celui de retourner dans le pays d’origine a un impact très net sur les progrès de l’élève dans sa maîtrise du français. En début d’année scolaire, toujours dans le souci d’accueillir de manière sécurisante ces élèves allophones, les trois enseignantes organisent une visite du quartier et du centre social notamment, dans le but de leur faire découvrir les activités auxquelles ils ont accès sur leur temps de loisir. Quelques semaines après son arrivée au collège, si l’élève n’a pas sollicité de lui-même un second rendez-vous, l’une des professeures référentes lui en propose un. Ces rencontres de suivi sont ensuite régulières, mais parfois très brèves. Dans une démarche de prévention du décrochage, et en parallèle de ces entretiens individuels, les professeures coordonnatrices sont en contact régulier avec les enseignants d’UPE2A (unité pédagogique pour élève allophone arrivant). Ainsi, un élève absentéiste par exemple en UPE2A, est rapidement pris en charge au collège, dans le cadre du dispositif.

Accompagner et aider les élèves

L’accompagnement scolaire des élèves est réalisé sous deux formes. Sur la demande d’un élève ou d’un professeur, l’enseignante référente met en place une séance de travail individuel avec le collégien pour l’aider à organiser son travail personnel, reprendre un cours, préparer une évaluation, réfléchir et se documenter pour son orientation etc. Les points de vigilance, de progrès, les objectifs définis avec l’élève au cours de ces séances sont toujours par la suite transmis à l’ensemble des professeurs. Par ailleurs, des séances par petits groupes sont organisées pour aider les élèves à certaines étapes : la recherche d’un stage, la rédaction du rapport de stage, la préparation de l’oral d’histoire des arts ou du certificat de formation générale (CFG - http://eduscol.education.fr/cid46764/certificat-formation-generale.html ) par exemple. Ces séances sont encadrées par deux enseignantes  référentes pour un groupe de cinq à sept élèves.