innovation pédagogique

Jusque-là, Marie-Christine Gallard proposait à ses élèves une préparation classique de sujets à présenter à l’oral (liberté d’expression, citoyenneté, …), mais les productions des lycéens étaient souvent jugées trop expéditives, montrant peu d’enthousiasme, et devant un auditoire difficile à passionner. Bien qu’a priori intéressant (réaliser par exemple l’étude critique d’une caricature), le support laissait une certaine insatisfaction à cette enseignante. Par ailleurs, après les prestations entendues, les élèves restaient sur leur première impression. Par exemple, les élèves avaient du mal à critiquer une prestation ayant fait sensation : “c’était parfait !”. L’enseignante devait alors démontrer que si la forme convenait, le fond pouvait faire apparaître des manques. De fait, cette enseignante s’est mise à la recherche d’un nouveau souffle pour ce type de travail oral.
Différentes questions se sont posées : comment motiver davantage pour cette épreuve du bac ? Comment aider les élèves à se détacher d’une logique évaluative : faire un exposé pour une évaluation ? Comment le regard des autres peut-il être mis à profit afin sortir d’une évaluation dans laquelle tous les auditeurs se forgent une opinion sur une prestation, mais avec in fine un retour insuffisamment étoffé et souvent porté uniquement par l’enseignante ? Quels outils construire pour aider chacun à développer son esprit critique ?
C’est finalement le confinement qui apportera un déclic : suite aux vacances d’octobre 2020, la classe concernée par cette expérience s’est retrouvée face à un décalage des contenus du fait d’un décalage des cours en présentiel. Marie-Christine Gallard a donc choisi de proposer aux élèves qui avaient cinq heures d’avance de prendre en charge les élèves qui n’avaient pas suivi tous les cours. L’enseignante a aussi souhaité tester une évaluation par les pairs pour prolonger ce dispositif inédit pour elle.

Lors de ces nouveaux échanges entre pairs, qui ont constitué une véritable “révélation” comme elle le reconnait elle-même, cette enseignante a constaté que les élèves ont davantage coopéré, davantage parlé, se sont montrés nettement plus actifs. D’où l’idée de prendre appui sur cette expérience pour d’autres temps de préparation au grand oral du bac. Elle a donc imaginé un dispositif plus élaboré s’appuyant sur la co-évaluation entre pairs.