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le conte et l'oralité

Même si les pratiques de l’oral dans le cadre scolaire se sont beaucoup diversifiées et si l’articulation oral-écrit a bien progressé à l’école, il arrive encore que l’oral ne soit pas d’abord perçu comme un savoir à maîtriser par lui-même, mais comme un préalable au service de la culture scolaire, et que l’oral à l’école reste excessivement codifié et formel.
Il peut donc être intéressant de développer des projets où l’oral est déconnecté de l’écrit car "l’oral est un objet complexe et multidimensionnel1".
C’est le cas dans le projet présenté ci-dessus, puisque les contes racontés au départ aux enfants le sont à l’oral, sans support écrit, puis que les élèves s’attachent ensuite à la construction de contes là encore sans support ou traces écrites.

La conteuse intervenant au collège Molière, Claire Guillermin, voit comme avantage à cette pratique qu’avec le conte de tradition orale on n’a pas besoin d’entrer dans l’inconscient d’un auteur, l’oral ne conservant que l’essentiel, ne gardant que l’universel. De plus, le conte nécessitant l’écoute, il va stimuler une participation et une attention active des élèves.
Cette pratique rejoint notamment les expériences menées par Suzy Platiel, ethnolinguiste africaniste et chercheuse au CNRS. Cette dernière propose des actions et outils pertinents qui utilisent l’oral et le conte de la maternelle au collège, tout en respectant les programmes et orientations officielles de l’Éducation nationale. Sans entrer dans les détails, Suzy Platiel trouve une double fonction au conte à travers la maîtrise de la parole orale que ces pratiques permettent : s’affirmer comme un individu et trouver sa place dans le groupe. Par la pratique du conte et de l’oralité, les enfants, selon elle, se forment l’esprit de manière implicite car il n’y a jamais d’explication ou de morale après le "racontage". Ils développent aussi leur lexique et leur vocabulaire, améliorent leur attention et concentration, prennent des distances par rapport à la fiction (ce que favorise l’emploi du passé simple), sans oublier les progrès qui peuvent être faits dans le domaine des relations interpersonnelles et de l’intelligence émotionnelle.










1. Rouba, Hassan. Didactique et enseignement de l’oral. Publibook des Écrivains, 2015.

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