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le regard des enseignants sur le projet "À vélo pour les châteaux" du collège Rosa-Parks

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Extrait du bilan rédigé par l'équipe enseignante

'L’ensemble de nos objectifs a été atteint, plus ou moins complètement bien sûr. Nous voulions en faire un projet annuel complet, associant les différents acteurs éducatifs qui accompagnent nos élèves, articulant les différents objectifs de l’école, et notamment de l’Éducation prioritaire.
 
• Notre premier axe était de construire un projet fédérateur associant différents acteurs. De ce point de vue le bilan est très positif. Ce projet a en effet permis de fédérer nombre d’acteurs locaux et de créer un réseau que nous voulons pérenniser, ce qui a été grandement facilité grâce aux conseils et au soutien actif d'Alexandre Guérémy, agent de développement local à Nantes, quartier du Breil. L’objectif était d’inscrire ce projet d’élèves à l’échelle du quartier et de la ville, levier efficace pour valoriser les travaux des élèves et y donner un sens plus concret. Leur motivation et leur implication s’en sont trouvées vraiment approfondies.

Cela s’est traduit par :

- des ateliers pour constituer les menus avec Anne Béreaud de l’association Du pain sur la planche, qui ont fait grandement sens en permettant des échanges et des débats au sein de la classe ;
- des articles publiés dans les journaux de quartier En Breil et Couleur locale et une matinée de distribution avec les élèves de Couleur locale pour financer une partie du projet ;
- une présence régulière et très constructive des éducateurs de l'ADPS lors des sorties et lors d'une journée du voyage – cela a donné lieu à un atelier de remise en état des vélos des élèves par un éducateur spécialisé  ;
- des ateliers menés par des bénévoles de Place au vélo ;
- la présence d'une réalisatrice professionnelle, Florence Mary, lors du voyage – l'objectif étant de réaliser un film pour partager un moment à la rentrée 2016 et valoriser l'expérience des élèves dans le quartier ;
- l'honneur d'une réception à la Mairie de Nantes ;
- le financement d’une grosse partie du projet par le député de la circonscription, Jean-Marc Ayrault ;
- partenariat avec des établissements scolaires l’hébergement ( accueil très satisfaisant et constructif au lycée viticole d’Amboise ) et avec les ETAPS de Nantes ( prêt des vélos ).
 

En outre, l’étude du site du projet 20 000 lieux sur la Terre a débouché sur une rencontre avec les trois jeunes Nantais qui font le tour du monde à vélo. L’occasion de s’intéresser à une aventure exceptionnelle, de lire et d’écrire dans un contexte concret et très motivant. De ce point de vue, la rencontre fut très riche et a donné lieu a beaucoup de questions – élèves comme voyageurs passant un très bon moment.

Le lien avec les parents était aussi un des objectifs importants de ce premier axe. Nous avons organisé deux réunions d’information, auxquelles ont assisté de très nombreux parents. De même, le jour du départ comme le jour du retour, presque tous les parents étaient là pour accompagner leurs enfants et ont fait part de leur satisfaction. Sachant que pour beaucoup de parents, il était vraiment difficile de “lâcher” leur enfant, le lien de confiance, souvent difficile à consolider, s’en est trouvé renforcé. La twittclasse a d'ailleurs été bien suivie par les parents, plusieurs d'entre eux nous confirmant qu'il était intéressant pour eux de pouvoir suivre le parcours de leur enfant et de lire leurs remarques.

Nous envisageons de débuter la prochaine année scolaire par un temps fort pour se remémorer le voyage avec projection de films et de photos, l’objectif étant de renouer dès le début d’année avec la dynamique très positive créée par le voyage.
 
• Notre deuxième axe était de construire un projet interdisciplinaire et culturel riche et varié.  De ce point de vue encore, nos objectifs ont globalement été atteints.

- les élèves ont produit et lu différents types d’écrits complets ou courts ;
- les élèves ont abordé dans différentes disciplines les enjeux d’un tel voyage : lecture de cartes, étude de la faune, préparation physique... ;
- les élèves ont vécu différents types de situations orales : lecture collective, exposés, débat très riche pour la constitution des menus car l’objectif d’un consensus sur une question aussi cruciale que la nourriture a permis de mettre en œuvre des stratégies argumentatives pointues, a provoqué des compte-rendus d'expérience motivés (certains élèves étant déjà partis en voyage scolaire ) et a nécessité une qualité d’écoute véritable ;
- les élèves se sont vraiment impliqués dans les visites et ateliers proposés, posant des questions, s’intéressant et retenant des informations précises. Leur attitude au cours du séjour a de ce point de vue été exemplaire et louée par les différents guides qui nous ont accueillis. Nous-mêmes avons été surpris par leur capacité à retenir d’un jour sur l’autre des informations, surtout historiques, nouvelles. Ceci était renforcé par le plaisir de découvrir in situ ce sur quoi ils avaient travaillé lors de leur exposé – chaque château et lieu ayant son binôme d'"experts" ;
- tout le long du parcours, les élèves se sont intéressés aux différents paysages (forêt, bords de Loire, vignes, villages, champs de céréales…), à tout ce qui les entourait.
 

• Notre dernier axe était de construire un projet permettant aux élèves de s’exercer au métier d’élèves et de permettre aux élèves d’UPEAA de vivre une expérience collective et culturelle riche. Là encore, les objectifs ont été largement atteints :

- l’implication des élèves dans tous les ateliers de préparation a été régulière ;
- les progrès linguistiques et l'intégration des élèves de la classe UPEAA ont été remarquables, ces élèves s'impliquant dans toutes les visites et faisant montre d'enthousiasme ;
- la relation à l’effort, au dépassement de soi, fondamentale pour que le projet puisse aboutir et enjeu central compte tenu des difficultés de nos élèves à aller au bout de leurs objectifs, à accepter la difficulté et à s’efforcer de la traverser pour la dépasser. Les 47 kilomètres du mardi ont été un test très probant pour tous car malgré la fatigue, pas un des élèves n’a abandonné. Pour l’élève qui ne savait faire du vélo que depuis quelques semaines, ce fut même un véritable exploit !
- l’apprentissage de la vie collective a été effectif lors des repas, des visites et des moments de vie plus libres. Nous avons pu constater l’absence de conflits majeurs, l’implication des élèves dans le service à table et le ménage le dernier jour, le respect des règles édictées. Nos élèves ont d’ailleurs été félicités par tous les intervenants rencontrés.
- le respect des règles de sécurité routière n’a jamais été remis en cause, tout comme les règles de circulation en groupe. Les progrès des élèves, de ce point de vue, ont été manifestes lors de notre dernière sortie à Nantes. Apprendre à être vigilant à soi et aux autres, à suivre le rythme des autres même quand il est trop lent ou trop rapide, pose des bases solides mais qu’il faudra transférer pour le respect des règles de classe.
- Néanmoins nous nous sommes rendu compte des inégalités face à l'utilisation du vélo. De nombreux élèves n'ont pu venir aux sorties d'entraînement qu'avec des vélos trop petits ou en mauvais état. Ceci est d'autant plus important que ce projet a clairement favorisé le développement des déplacements à vélo, pour venir au collège, ou en sortie familiale ou entre copains.

Anne-Claude Mortier (professeure documentaliste)
Morgane Le Grand (professeure de mathématiques)
Floriane Guérin (professeure de SVT)
Benjamin Gauthier (professeur d'EPS)
Pierre Berger (professeur de la classe UPEAA)
Anthony Vergneau (professeur de français)
 


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