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méthodologie des séances filmées

L’objectif et les modalités

“Comment regarder des enseignants ? Comment filmer ? Que chercher ? Ce sont les questions que je me suis posé en tant que formateur pour développer une méthode efficace”, explique B. Quéron. Il conçoit le film comme un outil support qui propose des pistes pour observer les élèves et l’enseignant afin de développer les capacités d’auto-analyse de ce dernier. “C’est comme si on essayait d’aller vers l’inconscient de l’enseignant, explique le formateur, en l’amenant à expliciter des mécanismes sur lesquels il n’a pas forcément mis de mots jusqu’à présent.”

Pour donner une vision la plus riche possible de la séance, le formateur se déplace, filme pendant 5 à 6 minutes selon différents angles de la salle de classe. Il filme intégralement tous les moments où le professeur parle et ceux où les élèves prennent des notes. Il se place également au milieu des élèves, prend des photos de leurs productions écrites, ou filme ces productions s’il questionne simultanément l’élève : Que fais-tu ? Que penses-tu apprendre ? Comment t’y prends-tu ? Ces extraits permettront par exemple à l’enseignant, de mettre au jour la ou les postures des élèves. B. Quéron conçoit le film comme un outil permettant au professeur de redécouvrir sa classe, en pointant le positif, sans jugement et dans la bienveillance.

Les points d’appui théoriques

• Dans le cadre de la formation, l’entretien est nourri des apports théoriques de D. Bucheton (voir “Les postures des enseignants et des élèves conceptualisées par Dominique Bucheton” et “Le modèle du multi-agenda”).
• Pour favoriser la qualité de l’échange, B. Quéron s’appuie notamment sur les travaux menés par le chercheur Pierre Vermersch autour de l’entretien d’explicitation (P. Vermersch. L’entretien d’explicitation, ESF, 1994).
 
Qui ?

B. Quéron a filmé quatorze professeurs différents sur la base du volontariat. L’enseignant choisissait la classe et la séance. Le film était susceptible, par courts extraits, de servir de support lors des temps de formation, avec l’accord de l’enseignant. Par exemple, l’observation de différentes postures d’élèves et d’enseignants en CM1, CM2 et 6e, le débat philosophique en 6e, des ateliers en mathématiques en 6e, une différentiation en lecture/compréhension en CM1/CM2, l’explicitation de la consigne, la disposition de la salle en 6e, l’explicitation en CM1/CM2 et parler moins en 6e.



L’entretien : un panel de questions pour expliciter la pratique

Le formateur a formalisé une série de questions qui structurent l’entretien :

Questions d’entrée dans l’échange :
1. Qu’est-ce que cela t’a fait d’être filmé ?
2. Quels sont les objectifs de la séance et les attentes des élèves ?
3. Quelle est l’activité de l’élève/du professeur pendant la séance ?

Le formateur propose ensuite le visionnage d’extraits de la séance. L’objectif est de développer les capacités d’auto-analyse de l’enseignant :
4. Les postures : laquelle as-tu le plus souvent adoptée ? et les élèves ?
5. Qu’est-ce que les élèves ont appris ?
6. Comment l’élève peut-il évaluer ce qu’il a appris ?

Suit un panel de questions sur l’explicitation :
7. La consigne était-elle claire ? Donnée à l’écrit ? à l’oral ?
8. Quelles étaient les modalités de travail ?
9. Les activités étaient-elles variées ?
10. As-tu adopté à un moment la posture de lâcher prise ? En es-tu capable ?
11. Quel a été temps de parole des élèves ? de l’enseignant ?
12. Quelle(s) aide(s) as-tu proposée(s) aux élèves ? Quelle(s) aide(s) pourrais-tu leur proposer ?
13. Quels sont les gestes professionnels conscientisés mis en œuvre dans ta séance ? Par exemple, à ce moment-là de ta séance…

Questions de sortie d’entretien :
14. Comment as-tu ressenti l’entretien ?
15. En quoi cela t’a-t-il été utile ?

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