innovation pédagogique

La pédagogie de projet est un principe fort de la méthode ANL dans la mesure où l’objectif est de concentrer les efforts sur la tâche à accomplir plutôt que sur la langue en elle-même, en avançant l’idée d’une « grammaire non consciente » construite par l’écoute (modélisation de l’enseignant), puis la répétition. Le pari est que les élèves vont construire des pratiques langagières en lien direct avec les projets. Ainsi, à propos d’un projet photo-expo à partir d’une photo d’un lieu aimé choisi par chaque élève et légendée d’un mot à quelques phrases selon leurs capacités. C’est en écoutant le professeur présenter sa propre photo, puis en essayant de décrire leur photo, en tentant de rédiger une légende, puis en réfléchissant au lieu de l’exposition et en calculant éventuellement le budget nécessaire que chaque élève va apprendre du vocabulaire, travailler sa syntaxe, s’exercer à poser une question et à y répondre.
Certes, la pédagogie de projets est bien antérieure à la méthode ANL et d’un usage bien plus large, néanmoins, la spécificité de la méthode ANL dans ce domaine est de construire toutes les séquences didactiques à partir du projet final. C’est du projet lui-même que vont découler les apprentissages langagiers à mettre en œuvre pour y parvenir, et non l’inverse.

Concernant les situations authentiques de communication, la méthode ANL invite à partir d’objectifs, de projets qui vont permettre et induire une expression personnelle des élèves et de l’enseignant qui, dans son rôle de modélisateur va lui aussi, en début de séquence le plus souvent, être amené à produire une expression inspirée de son expérience. Autrement dit on ne fait pas de jeux de rôle, on n’apprend pas que my tailor is rich mais on s’exprime sur ses goûts, son vécu, ses projets. L’ANL repose donc sur l’expérience des apprenants.

On peut certes trouver des limites (voir les spécificités de la méthode ANL) à cette pratique systématique, son intérêt réside néanmoins aussi dans ses corollaires, à savoir la stimulation de l’écoute à chaque phase et les interactions permanentes entre les élèves et l’enseignant tout au long de la séquence : questionnements mutuels, travail en dyade, tutorat entre élèves…