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pourquoi fluidifier le passage de la GS vers le CP ?

Certains élèves arrivent au CP sans savoir ce qu’ils vont y faire et découvrir. Ils ne parviennent pas à se projeter, à imaginer leurs nouvelles compétences, alors que d’autres les identifient et savent à quoi elles vont leur servir. Or, la mise en projection est fondamentale pour l’apprentissage, notamment de la lecture. Il convient donc de se demander comment les aider à se mettre en projection et rendre visible la continuité entre la maternelle et l’école élémentaire. Cette réflexion entre dans l’exigence d’un enseignement explicite aidant les élèves à percevoir les intérêts du travail scolaire.
Le programme de l’école maternelle précise la nécessité d’un lien intercycle : l’école maternelle « travaille en concertation […] avec le cycle 2 pour mettre en œuvre une véritable continuité des apprentissages, un suivi individuel des enfants ». Plus encore, le travail effectué en maternelle va être repris en cycle 2 : "En fin de cycle, les enfants peuvent montrer tous ces acquis dans leurs premières écritures autonomes. Ce seront des tracés tâtonnants sur lesquels s’appuieront les enseignants de cycle 2." [Bulletin Officiel spécial numéro 2 du 26 mars 2015].
Pour que l’enfant de maternelle entre dans une dynamique de planification, il convient de l’accompagner, de le rassurer sur la logique curriculaire des apprentissages, de le conduire à expliciter les apprentissages à venir. Cette explicitation par l’enfant lui-même est essentielle car elle repose sur une prise de conscience et sur le projet de devenir lecteur. L’entrée au CP ne va pas être vécue comme un nouveau départ, mais comme un cheminement dont on connaît le début et que l’on prolonge. Les élèves sont donc à impliquer dans la construction de leur parcours scolaire, que l’on souhaite logique, cohérent et sécurisant. Kristell Troussicot souligne toute "l’importance du aller vers, de la projection, de la mise en perspective" dans la réussite de chacun.
Réfléchir sur la liaison GS-CP, c’est donc s’interroger sur la continuité des apprentissages pour éviter les ruptures qui pourraient mettre certains élèves en difficultés dès leur entrée au CP. Ces ruptures sont liées aux changements d’une école élémentaire résolument orientée vers des apprentissages fondamentaux, mais également vers une autonomisation de l’élève (gestion de son matériel, gestion du temps, gestion de l’espace, évolution des besoins physiologiques et affectifs) au risque d’oublier le passé de chacun. C’est aussi donner de la considération aux travaux et acquis de la maternelle en les regardant comme les soubassements indispensables d’apprentissages à venir. Les élèves ont besoin d’un accompagnement sécurisant afin d’imaginer plus sereinement leur départ vers la grande école.
Depuis cinq ans, l’école du Moulin Rouge de La Roche-sur-Yon tente de dédramatiser la transition vers le CP sous forme d’ateliers autour du lire-écrire pendant les mois de mai et juin. La proximité des deux classes (moins de dix mètres séparent ces deux salles) permet d’organiser aisément ces ateliers. Des parents volontaires sont même conviés à y participer. Cependant, les enseignants ont dû affiner ce dispositif plutôt ludique pour éviter que "les élèves ne se fassent une représentation erronée du CP. Il nous a donc fallu trouver un autre dispositif" reconnaît Kristell Troussicot. D’où l’idée d’un grand bagage collectif contenant des éléments bien connus et porteurs de sens.

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