innovation pédagogique

Après un temps de verbalisation au coin regroupement de la classe de CP, les élèves de GS sont invités à un double temps de travail réalisé assis à la place des élèves de CP. C’est "une matinée d’intégration, un avant-goût de ce qui sera effectué dès septembre au CP, explique Kristell Troussicot, cette nouveauté a pour objectif de travailler l’autonomie affective et cognitive : écrire, calculer". Les élèves de GS vont pouvoir s’imaginer déjà au CP : ils travaillent dans la classe des CP, utilisent le matériel des CP, et vont effectuer les mêmes activités que des CP. Ils ne jouent pas les grands, mais ils apprennent à devenir grands.

Mise en situation d’apprentissages
Sur un temps d’environ une heure, les élèves de GS vont découvrir et comprendre comment on travaille au CP. Ainsi vont-ils ressentir l’ambiance d’une classe qui sera la leur dans quelques semaines.Une première phase (observation de la classe) permet de constater la présence de casiers sous les bureaux et de cartables au pied des bureaux. Commenté par Kristell Troussicot, ce constat aide chacun à identifier des différences de fonctionnement par rapport à leur classe. Suivent l’installation de chacun à un bureau et la manipulation d’un matériel qu’ils n’utilisent pas en maternelle (ardoise, feutre, brosse, stylo à bille). Et l’enseignante de préciser : "C’est du matériel prêté par vos copains de CP : la classe a été préparée par les CP".
La deuxième phase (activité en demi-classe) est une nouveauté pour les élèves : "Je vais vous présenter une façon de travailler : votre groupe va être divisé en deux. Pendant que je travaillerai avec quelques-uns, les autres travailleront seuls, en autonomie". Sur le cahier orange d’écriture, qui vient d’être extrait de la valise, les élèves sont invités à écrire quatre fois leur prénom. Ce cahier a été entamé récemment : seules deux pages ont été utilisées mais il sera rempli dès les douze premiers jours au CP. C’est donc un support personnel connu, qui plus est sur lequel sera effectuée une activité maîtrisée : "Nicolas m’a dit que vous savez écrire dans le chemin" ajoute l’enseignante. À chacun est distribuée une étiquette de son prénom que l’on va prendre le soin de décorer : cette étiquette sera utilisée dès la rentrée pour identifier son portemanteau. Et pendant qu’un groupe travaille en autonomie, l’enseignante propose deux défis mathématiques aux élèves de l’autre groupe. Quelques minutes plus tard, les rôles sont inversés.

Visite de l’école élémentaire
À la suite de ce travail, les élèves vont aller découvrir l’école élémentaire. Mais avant de quitter la classe de CP, il faut tout remettre en place : "Au CP, on range sa chaise sous son bureau !" demande l’enseignante. La visite de l’école élémentaire offre à l’enseignante l’opportunité de donner quelques informations sur le fonctionnement différent de l’école élémentaire : "Quand on vient au CP, on vient tout seul, sans papa maman". Mais cette différence est rapidement gommée par l’observation des portemanteaux décorés des CP : "À la rentrée, vous mettrez les jolies étiquettes que vous avez coloriées tout à l’heure."
S’ensuit la découverte des classes, de l’entrée de l’école et du bureau du directeur, Monsieur Gaubert. Ce dernier accueille les élèves et leur donne quelques informations. Enfin, les élèves découvrent la cour de récréation avant de retourner dans leur classe pour un bilan de cette riche aventure.
Journée d’accueil pour les familles : En prolongement, dans la même semaine est proposée une journée d’accueil pour les familles de GS, afin de répondre à leurs questions et de rassurer aussi les parents sur une continuité co-construite entre GS et CP. Lorsque cela est possible, les parents assistent à l’acheminement de la valise jusqu’à la classe de CP et peuvent ainsi prolonger à la maison cette grande réflexion qui vise à lisser les ruptures entre la maternelle et l’entrée au CP.