Contenu

innovation pédagogique

Recherche simple Vous recherchez ...

espace pédagogique > actions éducatives > innovation pédagogique > échanger

une nouvelle méthode d’apprentissage du vocabulaire par la mémorisation

Avant d’utiliser Narramus, les enseignants de l’école G. Philipe utilisaient le plus souvent le récit d’albums. Ils pouvaient mettre en parallèle et en simultané texte et image afin que spontanément le lien se fasse du mot à l’image (à la "chose") ou plutôt choisir l’image comme point de départ afin de laisser aux élèves le soin de mobiliser le vocabulaire déjà acquis, d’exprimer des hypothèses de sens et de questionner sur les mots inconnus.
La méthode Narramus modifie la démarche en travaillant prioritairement et longuement l’apprentissage du vocabulaire par la mémorisation. Avant même de découvrir le conte, les élèves de maternelle sont soumis à des séances où le mot, le son, apparaît d’abord (apparition sonore bien entendu pour des enfants non lecteurs), puis disparaît remplacé par l’image du mot ; et cela plusieurs fois jusqu’à ce que les enfants puissent d’eux-mêmes nommer sans aide l’objet apparaissant sans aide. Ce n’est que dans un second temps, lors de la découverte par partie de l’histoire, là encore sans les illustrations de l’album au départ, que les enfants découvriront le mot en contexte, dans l’histoire.

Pour le vocabulaire concret un objet, un animal, on peut estimer qu’une fois l’association mentale faite entre l’image et le mot le réinvestissement dans un autre contexte sera assez aisé, (comme par exemple, dans le conte Le Machin, pour les mots chien, chat, lion éléphant, souris, lit ou fenêtre). En revanche, pour des notions plus abstraites et complexes, il va falloir s’assurer une fois la mémorisation immédiate acquise, s’assurer de la capacité des enfants à réinvestir le mot dans un autre contexte, et donc à le connaître et le maîtriser vraiment. En effet, nous avons été surpris de la complexité de certains mots soumis à l’apprentissage des petites sections par exemple. Pour en témoigner, nous joignons à ce feuillet la liste lexicale qui a servi d’évaluation sur ce conte. Ainsi, on trouve dans ce document les mots "se carapater", "se poster à l’entrée", "la terreur" ou "décamper", mots et notions que de jeunes élèves auraient pour certains sans doute des difficultés à définir clairement. Pour ces notions, la compréhension des mots va être évaluée (évaluation diagnostique puis évaluation finale) en demandant aux enfants de mimer au choix les notions, de les exprimer à l’aide des marionnettes, de la maquette ou de retrouver une image correspondant au mot. Pour les élèves les plus à l’aise, on peut aller jusqu’à leur proposer d’inventer eux-mêmes une situation et une phrase où le mot pourra être réemployé. Pour ces élèves plus avancés, une enseignante suggérait aussi d’ajouter progressivement le mot écrit sous l’image pour commencer progressivement à mémoriser l’orthographe de ces mots.

Visiblement, tant par l’expérience à l’école G. Philipe que par les premières évaluations nationales, il semble que cette méthode, alliant souplesse et exigence, concourt à l’apprentissage de la langue et à la maîtrise du langage oral par les élèves de maternelle, en difficulté ou non. Quant aux enseignants, ils ont été amenés à repenser et réfléchir à leur manière d’aborder l’activité lecture et l’apprentissage de la langue en général, en veillant, même sur d’autres séquences et sous d’autres formes, au travail spécifique sur le vocabulaire, même si celui-ci peut paraître dans un premier temps répétitif, voire fastidieux.

haut de page

innovation pédagogique - Rectorat de l'Académie de Nantes