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une orientation à la carte

mis à jour le 02/07/2012


echanger dossier 8

Dans ce lycée vendéen, on prend le temps de l'orientation: une semaine est réservée à des rencontres auxquelles s'inscrivent les lycéens. Organisée par deux assistantes d'éducation, cette semaine un peu particulière constitue l'un des jalons importants du Parcours de Découverte des Métiers et des Formations (PDMF), pour des élèves qui sont à l'heure des choix de l'après baccalauréat.

mots clés : échanger, parcours des métiers et des fromations, pdmf, assistant éducation, orientation lycée


Marie Jovet est Assistante d'Éducation (AE) au lycée Jean-Monnet, lycée polyvalent situé aux Herbiers. C'est elle, porte-parole de l'équipe qu'elle représente par ailleurs composée de Fabienne Ménard, Conseillère Principale d'Éducation, et de Fanny Renaudet, AE qui nous explique le fonctionnement de cette semaine de l'orientation, dont elle est responsable avec son homologue. Au lycée, font remarquer Christiane Muylaert, Proviseure, et Thierry Charcolin, Proviseur-adjoint, chaque assistant d'éducation a une mission spécifique, en plus des tâches traditionnelles. Il est essentiel de ne pas confiner les AE dans un rôle plus ou moins subalterne de surveillance. En pleine conformité avec les textes officiels aussi bien qu'avec leur nom, ces assistants d'éducation ont en effet pour mission d'exercer des fonctions d'assistance à l'équipe éducative, fonctions en lien avec le projet d'établissement. Dans la même perspective, chaque AE se voit confier une ou deux classes de seconde, dont il a plus spécifiquement la charge toute l'année. Il assure par exemple au moins une des heures d'étude de cette classe, effectue du soutien... Ce qui permet de tisser des liens plus étroits et d'engager une relation éducative personnalisée sur un plus long terme. Le fait que l'équipe des AE soit relativement stable facilite la mise en œuvre de tels projets.

Responsabilité et reconnaissance

C'est le cas pour Marie, qui était déjà là l'an dernier et a donc l'expérience de cette semaine de l'orientation dont l'organisation lui est intégralement confiée. C'est une façon concrète de valoriser leur fonction, notamment aux yeux des élèves, mais c'est aussi une manière de les intégrer pleinement à la communauté éducative dont ils sont membres à part entière, une manière aussi de leur permettre d'accomplir un travail plus intéressant et gratifiant. Ce que confirme Marie. C'est beaucoup de travail, mais cette mission est riche : elle et Fanny sont entièrement responsables, elles gèrent toute l'organisation et réalisent les différentes étapes, ce sont elles qui sont officiellement les référents de ce projet. Elles ne sont pas seules cependant, Fabienne Ménard, la CPE, les accompagne et les aide au besoin. Mais il n'empêche : la semaine de l'orientation, c'est leur affaire. À l'origine, explique l'équipe de direction, l'idée était de mettre en place une formule souple et modulable, de manière à répondre au mieux aux demandes des élèves de premières et de terminales générales et professionnelles. Ce qui représente au total 122 élèves environ. Dans ce domaine très personnel de l'avenir professionnel, on ne peut que préférer la carte au menu identique pour tous! La semaine de l'orientation est l'un des éléments essentiels du PDMF de ces jeunes qui en sont à l'heure des décisions concernant la poursuite d'étude. Qu'en est-il concrètement ?

Répondre aux besoins

Cette semaine, pour les organisatrices, n'est que la cerise d'un gâteau dont la confection les mobilise une bonne partie de l'année scolaire. Pour elles, l'affaire commence dès le mois d'octobre par un travail d'enquête. Par l'intermédiaire des professeurs principaux, elles procèdent à un inventaire des demandes : quels métiers, ou quels domaines les élèves envisagent-ils pour leur avenir, ou aimeraient-ils mieux connaître ? L'information à la source directe fonctionne bien également. L'avantage de leur situation est une certaine proximité avec les élèves, qui leur font très spontanément part de leurs souhaits. Il faut ensuite transformer les vœux en réalité, c'est-à-dire trouver les interlocuteurs et structures qui pourront présenter tel métier ou domaine, et les formations qui peuvent y conduire. La prospection puis la prise de contact commencent après les vacances de la Toussaint. C'est maintenant plus facile car les deux AE disposent d'un carnet d'adresses et tous les intervenants des années passées ne demandent pas mieux que de revenir. Certains prennent même les devants et appellent pour savoir quand aura lieu la semaine de l'orientation annuelle.

La carte plutôt que le menu

C'est ensuite la phase de préparation de la semaine elle-même qui commence. Celle-ci est placée en janvier : les vœux d'orientation doivent se faire tôt dans l'année. Les élèves sont informés des intervenants présents et s'inscrivent pour indiquer ceux qu'ils veulent rencontrer. Pas de limite, ni dans le nombre d'intervenants ni dans l'effectif des groupes d'élèves. Ce projet repose sur une confiance vigilante. Les élèves n'abusent pas d'un système qui pourrait leur permettre de "sécher des cours", ce qui apparaîtrait par ailleurs assez facilement aux deux organisatrices à la lecture de la feuille de vœux. Il faut ensuite établir un planning. Chaque journée de cette semaine commence par l'accueil des participants. Ils sont ensuite répartis dans des salles différentes, puis les petits groupes d'élèves, toutes classes confondues, viennent les rejoindre. En général, deux sessions par jour sont programmées, parfois plus quand la demande est importante (voir annexe). Tous les vœux des élèves ne peuvent être comblés évidemment, ne serait-ce qu'en raison de la nécessaire proximité géographique des intervenants. Durant la semaine, Marie et Fanny se chargent également du complexe suivi des absences, histoire de savoir précisément où sont tous les élèves, et d'éviter que quelques petits malins ne profitent de la situation pour s'évanouir dans la nature. Les cours ont lieu normalement pour ceux qui ne participent pas aux rencontres. Le contenu est évidemment adapté par les enseignants, qui savent qu'ils n'auront pas tout l'effectif de la classe durant cette semaine.

Satisfecit

Tous les professionnels sont enchantés de ces moments de rencontre. Ils le disent et le prouvent, en revenant avec plaisir d'une année sur l'autre. Certains sont venus pour seulement deux élèves, constate Marie. Une satisfaction que les organisatrices expliquent par le volontariat et la convivialité de ces rencontres. Tous les élèves présents ont demandé à venir, les échanges se font en petits groupes, dans une relative durée. C'est moins impersonnel et passager que les immenses forums des métiers. Même réactions positives du côté des élèves. Là encore, ils disent spontanément ce qu'ils pensent aux assistantes d'éducation, et quand ça ne leur plait pas, ils le font savoir immédiatement. Outre leurs réactions verbales, l'importance de la participation est un indice significatif. Deux types de motivation transparaissent. Certains élèves ont déjà une idée précise de la formation et du métier et souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet. Pour d'autres, il s'agit d'une simple curiosité, d'une envie de découvrir un métier qui les attire. Tout le monde voudrait bénéficier de cette fameuse semaine. L'an dernier, seuls les élèves de terminale y participaient. Cette année, les premières sont également concernés. Et ce sont maintenant les secondes qui manifestent le désir d'être intégrés eux-aussi au dispositif. Quant aux échanges avec les professeurs principaux, ils sont assez variables. Ces derniers servent de relais pour la circulation des informations, mais les assistantes n'ont pas beaucoup de retour sur la manière dont est exploitée cette semaine dans les heures de vie de classe consacrées à l'orientation.

Les co-spécialistes de l'orientation

Outre l'organisation de cette semaine, Marie et Fanny apportent une permanence dans l'établissement pour ce qui concerne le domaine de l'orientation. Pas question de remplacer le COPsy évidemment mais le travail en équipe bénéficie à tous, à commencer par les élèves. Mathieu Teillet n'est présent au lycée qu'un jour par semaine. Pour des questions simples, Marie ou Fanny peuvent répondre à la demande. Elles sont en contact régulier avec le COPsy, qui leur donne la réponse qu'elles transmettront ensuite à l'élève demandeur sans qu'il ait à prendre un rendez-vous. Il leur a également fourni de la documentation (questionnaires et logiciels) pour les aider dans leur tâche. Elles interviennent aussi en soutien du travail effectué par Mireille Férial, responsable de la Mission Générale d'Insertion1, en accompagnant les élèves qui sont pris en charge. Elles les aident à écrire une lettre de motivation ou de demande de stage, leur apprennent à passer un coup de téléphone, les guident dans leur recherche de stage... Elles ont également en charge l'affichage dédié à l'orientation. Elles centralisent la documentation qui arrive au lycée, en effectuent une sélection, procèdent à l'affichage... Un vrai travail en équipe donc, dans lequel interviennent pleinement ces jeunes professionnelles qui remplissent pleinement leur rôle d'assistantes d'éducation. C'est finalement la communication avec les professeurs principaux qui gagnerait le plus à être développée. C'est variable bien entendu mais dans certains cas, il y a un cloisonnement entre le travail des uns et celui des autres.

De simples pions ? Sûrement pas !

Rien n'est bouclé, verrouillé. Au contraire, tout doit être remis en question chaque année pour perfectionner et adapter le dispositif. Ainsi, pour améliorer cette communication, l'équipe de direction envisage une réunion de cadrage, qui officialiserait plus nettement la mission et les tâches de Marie et Fanny. Celles-ci apprécient ce travail mais la charge est énorme durant la semaine dédiée à l'orientation. Elles souhaiteraient être totalement déchargées de leurs autres missions durant cette période. La question de l'intégration éventuelle des secondes va être soulevée. Il faudrait dans ce cas, souligne Marie, organiser des rencontres plus autour des secteurs et des métiers que des formations proprement dites. Les élèves de seconde ne sont pas au même stade de leur parcours que les terminales. Inviter des professionnels, ou bien des anciens élèves entrés dans la vie active, mais ce serait davantage la CPE qui pourrait s'en occuper, puisqu'elle les connaît mieux... Et puis, il faudrait aussi réfléchir au contenu de cette semaine, conclut Madame Muylaert. Quitte à banaliser, pourquoi ne pas banaliser complètement ? Les cours sont perturbés puisqu'il manque des élèves dans les classes, pourquoi ne pas les remplacer par des activités différentes, sportives ou culturelles... Là encore, tout cela est à discuter avec toute l'équipe. Autant de pistes à creuser, et la discussion qui s'engage déjà montre bien ce souci de ne pas fixer les choses et de toujours chercher à les faire évoluer vers un meilleur fonctionnement. Et, dans ce dispositif, on l'aura compris, les assistants d'éducation sont bien loin de n'être que de simples pions : ce sont des pièces maîtresses, dans un jeu d'équipe !

1. MGI: La MGI veille sur les sorties sans qualification (de toutes origines), coordonne et gère ces sorties au niveau académique, et décide des structures à mettre en place dans les établissements, avec leur collaboration. C'est la MGI qui dispose des moyens et qui implante les structures. Et ce sont les établissements qui se chargent de la mise en œuvre des actions.
 
auteur(s) :

D. Grégoire

contributeur(s) :

lycée Jean-Monnet, Les Herbiers [85], T. Charcolin, M. Jovet , C. Muylaert

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information(s) technique(s) : pdf

taille : 139 Ko ;

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