Les cours de 45 minutes
Les enseignants se sont malheureusement peu exprimés sur cette question. Seul, l'enseignant d'histoire-géographie nous livre son point de vue.
Les problèmes soulevés par la réduction des horaires demeurent en ce qui concerne l'application des programmes d'histoire géographie et d'éducation civique. Les solutions imaginées n'ont pas pu être toutes mises en place : les difficultés ressenties ne sont donc pas totalement surmontées. En 6ème, 5ème et 4ème, le choix est fait d'insister essentiellement sur des notions-clefs (notion de développement, construction d'un vocabulaire politique de base, repères religieux...) qui s'inscrivent dans une continuité d'exploitation pédagogique sur tout le collège ainsi que sur l'acquisition de méthodes et de techniques (cartographie, revue de presse, argumentation, synthèse de documents, identification des documents...) propres à l'histoire géographie et à l'éducation civique. Cette approche n'est pas exhaustive et écarte volontairement un certain nombre de thématiques pourtant exigées dans les programmes. Une séance hebdomadaire a été ajoutée en troisième ce qui permet de donner plus de confort pour traiter le programme dans l'optique de l'examen de fin d'année. Cette bouffée d'air semble absolument indispensable pour envisager sereinement la préparation des élèves au DNB.
Certains projets transversaux (IDD, atelier, sorties culturelles...) permettent ponctuellement de compléter la mise en œuvre des programmes d'histoire géographie et d'éducation civique : cela a pu être le cas cette année pour certaines sorties cinéma, pour le dispositif éco-école qui permet d'initier à l'éducation à l'environnement et au développement durable, pour les IDD et atelier ("eau" et "patrimoine")...
La réduction des durées des séances peut être plus aisément surmontée dans le cas des classes peu nombreuses (< 20) où les pertes de temps organisationnelles et disciplinaires sont moindres. Dans les classes à effectifs plus lourds (exemple des 4ème), la réduction des séances a plus d'impact sur l'année.
Le créneau spécifique du vendredi, pour les devoirs surveillés, est plébiscité par les enseignants et les élèves. Il permet d'externaliser le temps des devoirs hors des séquences de cours, apportent plus de souplesse à l'enseignement et de donner des repères précis pour l'évaluation.
Les créneaux d'études, articulés au CDI sont stabilisés
Depuis la rentrée 2008, les études ont lieu par classe de 14 h à 15 h du lundi au jeudi. La modalité de groupement par classe est maintenant stabilisée.
- La présence d'un parent d'élève est fort appréciée surtout en 6ème, car cela permet que l'enseignant puisse s'investir davantage auprès des élèves demandeurs.
- La possibilité d'aller au CDI ou en salles multimédia sur inscription, uniquement pour effectuer des recherches documentaires (pas de devoir, pas de lecture, pas d'emprunt de livre) est confirmée selon les modalités suivantes : les élèves doivent s'inscrire sur la porte du CDI (nom, classe et discipline concernée). À 13 h 55, la documentaliste dépose les feuilles d'inscriptions par classe sur la table en salle des professeurs. Les enseignants concernés prennent les feuilles avant d'aller en étude dirigée. Depuis que les élèves ne sont plus autorisés à venir emprunter un livre durant cette heure d'étude dirigée (un créneau ayant été crée pour chaque classe dans les emplois du temps), beaucoup moins d'élèves traînent au CDI, le travail à effectuer est plus facile à contrôler et de meilleure qualité, l'aide est plus efficace.
Définition du protocole de déroulement communLe protocole de déroulement d'une étude (hors CDI) comprend 3 temps spécifiques s'appliquant à tous les niveaux de classe :
- l'apprentissage des leçons (15 minutes) avec vérification par une interrogation orale ou écrite de quelques élèves,
- l'analyse des consignes (5 à 10 minutes),
- la résolution des exercices.
En 6ème, le protocole commun ne commence qu'au second trimestre. Les deux professeurs principaux choisissent de faire un travail spécifique au premier trimestre en méthodologie et en vie de classe. Ils travaillent en partenariat sur un planning d'ateliers sur l'organisation personnelle et les règles de vie au collège (temps de discussion et d'écoute...).
Le travail porte au premier trimestre sur l'organisation au collège (agenda, cartable, emploi du temps, travail personnel), les modes d'apprentissage (visuel, auditif), l'apprentissage d'une leçon, la 7 compréhension des consignes et des énoncés, la compréhension des erreurs et leur correction, la préparation du conseil de classe et l'apprentissage de la lecture du bulletin scolaire. Ces séances sont nécessaires pour une entrée réussie au collège et permettent à une majorité d'élèves de 6ème de mieux s'organiser.
Le protocole commun est difficile à maintenir
Le premier ? d'heure réservé à l'apprentissage des leçons est délicat à mettre en œuvre et est loin de recueillir l'assentiment de tous les élèves ou de certains niveaux. Ce n'est qu'en 3ème qu'il commence à porter ses fruits !
Au début de ce quart d'heure les élèves demandent souvent que leçons et devoirs pour les cours suivants soient inscrits au tableau. En effet certains d'entre eux ne copient pas correctement ce qu'ils ont à faire dans leur agenda (étourderie, manque de temps, écriture illisible, mauvaises références, absence...).
En 6ème et 5ème, surtout en début d'année, ce moment silencieux est difficile à faire respecter. Certains élèves essaient de contourner ce moment pénible vécu comme une perte de temps. Ils se plongent alors de longues minutes dans leur agenda. En effet, pour eux, faire leurs devoirs, c'est essentiellement s'acquitter plus ou moins bien d'un travail écrit.
Le plus efficace pour cette phase est d'imposer le silence total et d'interdire les coopérations et les entraides entre élèves.
En 4ème, les élèves commencent à intégrer ce temps d'apprentissage silencieux et il ne reste plus que quelques irréductibles qui rejettent toujours l'idée de lire les leçons pendant le quart d'heure silencieux et regardent toujours leur montre en se disant que c'est du temps perdu !!! Pour ces derniers, il est de plus en plus difficile de leur imposer en fin d'année scolaire. Le top départ et la fin de ce temps imparti restent aléatoires (souvent interrompu pour diverses raisons). Ils ne profitent pas de ce calme de courte durée ! Peut-être sentent-ils une certaine pression imposant ce défi ?
En 3ème, les quinze minutes semblent intégrées. Peut-être parce qu'en 3ème, les élèves choisissent ce qu'ils veulent réviser ou apprendre, alors que dans les niveaux précédents, les professeurs imposent de revoir les leçons en rapport avec les exercices à faire.
Il s'avère nécessaire, sur les 3 premières années au moins, de contrôler les leçons en interrogeant un ou deux élèves à la fin de ce temps imparti. Il est toutefois impossible de vérifier ce travail silencieux pour tous les élèves.
Le 2ème temps de réflexion (5 à 10 minutes) sur l'analyse des consignes est également bien délicat à manager
Ce temps de réflexion, sans écrire, est, lui aussi, très contraignant et semble bien difficile à mettre en place et à imposer. En 3ème, une fois que les élèves ont choisi les exercices qu'ils allaient faire, le professeur leur donne 2 minutes de réflexion seul ou en groupe (souvent par 2) sans autorisation d'utiliser le crayon.
Pour améliorer ce 2ème temps, deux des préconisations faites en 2008 restent toujours d'actualité
Instaurer un moment de réflexion personnelle sur l'exercice à effectuer. L'élève pourrait alors matérialiser sa réflexion en écrivant dans son cahier quels sont les problèmes qu'il rencontre et l'empêchent d'accomplir sa tâche seul. Cette étape permettrait à l'élève de voir effectivement, de verbaliser ce qui lui manque pour atteindre son objectif (problème de consigne, connaissances pures du cours, méthode), elle permettrait d'engager le débat avec les camarades sur la ou les méthodes à suivre et serait un indice précieux pendant la correction pour le professeur.
> Il est cependant encore difficile de faire comprendre aux élèves qu'un moment d'échange verbal sans écrire est important. Si cet échange est fructueux, il doit permettre à chacun de travailler ensuite de manière indépendante quitte à se retrouver pour confronter les résultats obtenus et/ou poser et réfléchir à de nouveaux problèmes qui se sont posés.
> Mettre en place un système de fiche que chaque élève devrait remplir précisant quelle(s) leçons il a étudiées en silence, si, ensuite il a travaillé seul ou à plusieurs, sur quels matières et exercices et avec quel(le)s camarades ? Il pourrait aussi auto-évaluer le travail accompli pendant l'étude dirigée en s'attribuant par exemple un chiffre de 1 à 5 soit pour la séance globale, soit pour des parties de séances ou des matières ou exercices différents. Ces fiches ont été testées mais se sont avérées, à l'usage, trop longues à remplir et ont été abandonnées.