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mise en œuvre - lycée polyvalent Le Mans Sud - 72

De la salle flexible (Une salle et du matériel pour se sentir bien) 
L’aménagement de la salle flexible vient donc soutenir et prolonger la démarche collective de l’équipe attachée à améliorer la qualité des apprentissages en cherchant à apporter du bien-être aux élèves. L’équipe a souhaité que ce soit une salle attitrée “CAPméca”. Elle a choisi de la localiser au sein des ateliers, pour faciliter les repères des élèves de 1ère année dans l’établissement. Attribuée en priorité aux enseignants de la section, il s’agissait de familiariser les élèves aux possibilités du nouvel espace, en espérant favoriser ainsi de nouvelles postures.

La salle flexible a d’abord été pensée comme une solution pour les difficultés d’attention des élèves : l’équipe a ainsi fait acheter des assises variées (4 ballons, 4 galettes), ainsi qu’un mange debout, un tableau mobile et des tablettes.
Le matériel a été présenté à la classe par tous les enseignants qui ont incité leurs élèves à les utiliser librement. Et les débuts sont encourageants : les élèves utilisent ballons et galettes avec entrain ; ils se déplacent spontanément pour utiliser le tableau, ils ont visiblement à cœur d’expérimenter une nouvelle posture en classe. Les enseignants constatent dès lors de premiers progrès dans l’attention. Ils ne jugent pas nécessaire de rédiger une charte d’utilisation car les élèves se répartissent sereinement le matériel et le rangent en fin de séance. Mais très vite la curiosité des élèves s’émousse et l’apport du matériel reste en-deçà des attentes des professeurs, au point que le matériel se trouve souvent remisé au fond de la salle, et de moins en moins utilisé.

Les raisons de cet abandon progressif ont été analysées par l’équipe des professeurs : tout d’abord la salle, de belle taille, mais encore encombrée de moteurs ou d’objets mécaniques n’a pas permis d’aménager un espace véritablement convivial. Le manque de luminosité du fait de sa localisation au centre des ateliers, n’a pas non plus favorisé la création d’un lieu attractif. Jamais véritablement identifiée comme telle, la salle flexible ne s’est pas avérée un lieu assez stimulant pour inciter les enseignants à inventer des dispositifs pédagogiques impliquant l’exploitation d’un matériel modulable. Par exemple les tables en ilots mises en place par certains pouvaient être, au cours suivant, replacées en rangées par d’autres enseignants. Avec le recul, l’équipe en est arrivée au constat que le choix de départ d’inscrire la classe flexible dans l’emploi du temps des enseignants n’était pas judicieux.

Toutefois le bilan reste positif pour l’équipe qui s’est parallèlement engagée, lors de cette première année d’expérimentation, dans une réflexion collective sur les débuts et fins de séance, ainsi que sur le travail en groupes. Or ce qui a émergé des séances de travail, c’est la nécessité d’expliciter ou de faire expliciter les objectifs du travail aux élèves, ainsi que les compétences en jeu dans les activités. Les enseignants ont donc ré-ajusté progressivement leurs attentes concernant la salle flexible : au-delà du bien-être apporté et de la stimulation de l’attention des élèves, cibler plutôt le développement de l’implication et de l’autonomie de leurs élèves.

Après un an d’expérimentation, il fallait faire des choix : L’équipe aurait aimé pouvoir finaliser l’aménagement de cette salle, l’identifier “flexible”, et la réserver à la section méca, mais la gestion des salles de classes dans l’établissement n’a pas permis la mise en place de cette solution. Impossible également de faire une salle flexible avec réservation dans un autre endroit de l’établissement, du moins à court terme. Un petit groupe d’enseignants a souhaité néanmoins poursuivre la réflexion entamée sur les possibilités de favoriser l’implication et s’engager sur les pédagogies flexibles, c’est-à-dire sur les pratiques les invitant à faire des choix, et à se déplacer dans la classe.

À l’enseignement flexible (des pratiques qui impliquent dans les apprentissages)
Dans le prolongement du travail de la première année, autour de la pédagogie explicite, un chantier sur l’auto-évaluation a été mené pour impliquer les élèves dans les apprentissages, pour les sensibiliser aux attentes en termes de posture. Cela n’a pas été un chantier facile avec des élèves qui peuvent refuser l’écrit. L’équipe a opté pour des échelles descriptives simples, pour des outils visuellement attractifs afin de solliciter les retours. Ces temps d’auto-évaluation –où l’élève effectue un bilan personnel, sur ce qu’il apprend et comment il l’apprend– a nécessité un changement dans la posture des enseignants : celui d’accepter de passer du temps sur un aspect qui ne fait apparemment pas avancer le programme, qui en outre peut générer des perturbations, si les élèves ne le prennent pas au sérieux, ou trouvent des stratégies pour éviter une introspection potentiellement angoissante pour certains. Il a fallu construire –expliciter, sécuriser, installer régulièrement– ce temps de travail inhabituel au départ pour la classe, habituée à attendre passivement le retour du professeur.

L’équipe s’est aussi attelée à une réflexion collective sur les pratiques de coopération en classe . La classe flexible trouve en effet son fondement dans la possibilité de pouvoir partager et mutualiser. Attachés à développer également la coopération entre professeurs, plusieurs enseignants ont partagé des activités menées en classe, comme diverses propositions de travaux de groupe, ou de classe puzzle. Ces expériences ont fait surgir le besoin de développer les compétences psycho-sociales des élèves, dont le mode de relation semble souvent se réduire à l’invective.

Histoire d’une aventure pédagogique à partir de l’espace de travail des élèves

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