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paroles d'équipes - collège Condorcet - 44

Suite à un questionnaire distribué auprès des élèves, il en ressort

Qu’ont-ils aimé en 2019 ?

Contrairement à l’an passé, ce ne sont pas les rencontres qui ont remporté le plus gros succès. En effet les avis des élèves sont mitigés sur ces échanges avec des intervenants extérieurs, si beaucoup écrivent avoir trouvé cela enrichissant et “trop bien”, plusieurs ont perçu ces moments “trop longs”.
Ils sont en revanche unanimes sur l’organisation des événements hors heures Freinet qui semblent beaucoup leur plaire, notamment la préparation de la vente d’accessoires au foyer ou l’animation Thanksgiving. Ils semblent y voir une finalité “on peut remporter de l’argent pour le foyer” et du plaisir “c’est bien pour passer du bon temps”. Ils écrivent être ravis de préparer une sortie de fin d’année au plan d’eau, avec leurs mots bien à eux… “hyper bien”, “top x1000”, “trop génial”.
Ils ont apprécié ce qui a été mis en place en vie de classe, le ‘Quoi de neuf’ “on a plus de liberté”, le travail sur les bulletins avec objectifs “bien car c’est des défis pour le trimestre”, et le conseil de vie de classe (sorte de conseil coopératif).

… ou pas !

Aucune activité n’a été ressentie comme exclusivement négative par tous, leurs avis divergent réellement d’un élève à l’autre et ils ont souvent renseigné un aspect à la fois positif et négatif pour une même séance. Lorsqu’une activité ne leur plaît pas, c’est souvent parce que c’est “trop long”, “ennuyant”, “ça prend du temps”. Il est remarqué qu’un projet qui traîne en longueur ou leur en donne la sensation le rend nécessairement négatif. On sent qu’ils ont besoin d’une finalité rapide. Par exemple concernant la plantation de bulbes, un élève ressent comme négatif : “parfois ne fleurissent pas”. Le manque de résultat immédiat semble les gêner.
Ils ont besoin que leurs actions aient une utilité. En évoquant le conseil de vie de classe, un élève trouve positif de “dire les problèmes du collège”, mais il se désole “mais ils n’aboutissent pas”. Cela rejoint le constat de terrain fait en vie de classe où les solutions sur le long-terme n’ont souvent pas été entendues voire retenues lors des conseils de vie. Ils ont davantage penché vers des solutions rapides, pas toujours fructueuses pour autant.
Il est agréable de voir que cette recherche de l’utilité peut s’avérer pertinente. En effet, un élève écrit du livre de jardinage “il ne sert pas”. Il est tout à fait juste, l’achat de ce beau guide n’a pas été en somme rentabilisé, cela fait perdre du crédit au choix de cet ouvrage qui avait été assez longuement et sérieusement discuté. De même, un élève dit du conseil de vie qu’il apprécie que cela permette “l’ordre dans la classe” mais que certains rôles sont “inutiles (secrétaire alors que ce n’est jamais lu )”. Il leur est difficile de trouver la motivation d’écrire si ce n’est pour être lu dans un but précis. L’année passée les élèves se plaignaient d’écrire le journal Freinetitude que personne ne venait consulter à l’affichage. C’est pour cette raison que cette année cela a été abandonné au profit de correspondances avec Lyon et la Sicile. C’est une activité qui leur a d’ailleurs globalement plu : “j’ai bien aimé écrire à des gens”.

Quelques difficultés

Ce qui leur a paru difficile cette année, le jardinage arrive en tête, parfois parce que cette activité semble les sortir de leur confort : “c’est physique”, “trop sportif”, “trop froid”. Un élève semble prêt à surmonter cela au profit de la nécessité de l’effort (en parlant du désherbage) : “c’est ennuyant mais important”.
Plusieurs élèves écrivent sur leur difficulté à s’affirmer en groupe : “prendre la parole devant beaucoup de monde”, “participer”. D’autres ressentent un vrai défi à canaliser leur énergie et un élève écrit trouver difficile de “rester calme, pas agité”.

Et la coopération ?

Autant le travail en groupe posait problème l’an dernier, autant c’est un point fort de cette classe 2018-2019. À la question : “Au fil de l’année, as-tu trouvé le travail en groupe…”, 22 élèves ont coché “plus efficace”, “aucun changement” pour 7 élèves et pour finir 2 élèves ont répondu “moins efficace”, sans justifier pourquoi. Dans l’ensemble ils ont réellement apprécié travailler ensemble : “on a appris à se connaître”, “on a pu s’exprimer”, “on s’entraide plus qu’au début”, “parce qu’on s’habituait au fil de l’année” avec toujours cette envie d’efficacité : “ça va plus vite quand on fait en groupe”.
À noter qu’absolument aucune remarque n’est faite sur la coopération entre élève de l’ULIS et de 5e 2, alors que c’est ce qui revenait le plus l’an passé avec l’expression d’une vraie difficulté à se mélanger. Cela ne signifie pas pour autant que ça soit devenu facile cette année mais ce n’est en tout cas pas ce qui leur vient à l’esprit.

Ils aiment l’autonomie…

23 élèves pensent qu’il leur est plus aisé de travailler en autonomie qu’en début d’année, 3 élèves ne voient aucun changement et aucun élève ne trouve cela moins facile. C’est d’ailleurs ce qu’ils pensent qui leur servira le plus pour la suite pour la majorité d’entre eux (s’en suivent le jardinage et la découverte des métiers avec les rencontres). Pour certains élèves : “j’ai pu un peu m’améliorer”, “je trouve que j’ai bien évolué”, “j’ai appris à me débrouiller sans aide”. Ils apprécient la liberté que cela leur procure : “les profs nous font plus confiance” même si c’est une posture dans laquelle un élève trouve compliqué de “prendre des difficiles décisions”, une autre rappelle que cette autonomie est exigeante : “il faut bien écouter les consignes”.
21 d’entre eux se sentent “bien écoutés dans la classe Freinet”, 5 “encore plus écoutés que ce à quoi ils s’attendaient” et aucun “pas suffisamment écouté”. Beaucoup d’élèves se réjouissent de l’écoute : “il y a beaucoup d’attention”, “tout le monde s’écoute”. Cependant, un élève parle d’échange “bruyant”, “il y a quelques bavardages”. D’autres se félicitent de l’évolution positive du groupe : “car il y en a qui ont fait des efforts”. Ils ont en effet progressé sur certains points comme l’entrée en classe ou les échanges entre groupes.

Paroles d’enseignants

Parler du début : pourquoi ce projet à la base ?

“L'envie est de tâtonner pour répondre à l'objectif de notre projet d'établissement "Développer la formation de la personne et du futur citoyen" notamment en promouvant les compétences coopératives et en favorisant l'inclusion des élèves de l’Ulis”.

“C’est donc une nouvelle année qui s’achève avec son lot de tâtonnements et d’échanges, avec un groupe que nous avons l’impression de mieux connaître, après dix mois où nous avons l’impression d’avoir ‘pris le temps’ (d’en manquer aussi, souvent…). Nous notons dans leurs réponses aux questionnaires la capacité chez la majorité d’entre eux à prendre du recul, à se positionner en fonction de qui ils sont. Je souris encore de l’élève qui a retenu comme point négatif d’une activité que “ça donne faim et soif”, puis leur langage, toujours aussi franc avec le “pas ouf” et le plus décalé “pas fifou fifou”. Et puis bien sûr il y a les trois élèves qui pensent à nous remercier en tout petit, tout en bas de la page. Il y a des petites choses qui comptent beaucoup.”

Comment évaluer ce projet ?

“Il est difficile de trouver des indicateurs clairs, fixes, pragmatiques sur ce qui relève davantage d'un besoin d'amélioration du climat scolaire, d'une envie de formation de nos futurs jeunes adultes à apprendre et apprécier travailler à plusieurs, se risquer à mieux connaître l'autre pour mieux se connaître soi-même et inversement”.

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