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mis à jour le 02/04/2023
Une fois le texte long lu par les élèves, ils éprouvent souvent une certaine lassitude à y revenir pour sélectionner des passages. Comment les inciter à feuilleter à nouveau une œuvre, à retrouver des passages clés ?
mots clés : oral, appropriation, lecture longue, oeuvre intégrale, lycée, numérique
Période de l’année : 1er trimestre – mois de septembre
Niveau concerné : classe de 2nde
Supports :
• Bitna sous le ciel de Séoul, JMG Le Clézio
• L’application canva avec le compte enseignant (compte classe créé)
• Compte instagram de la classe : @honorebouquine
Pourquoi le choix de cette œuvre ? :
• roman contemporain écrit par un auteur reconnu dans notre patrimoine littéraire (Prix Nobel de Le Clézio en 2008) ;
• structure du roman en récit-cadre et récits enchâssés. Structure intéressante à étudier avec les élèves dans le cadre de l’objet d‘étude du récit en seconde ;
• roman permettant la projection avec une héroïne de l’âge de nos élèves ;
• altérité avec l’univers de la Corée du Sud qui a du succès en ce moment auprès des jeunes (notamment pour les groupes de musique).
Objectifs :
• apprendre aux élèves à extraire des informations précises dans un roman, à sélectionner des passages pertinents ;
• prendre plaisir à créer du contenu numérique (visuel et sonore) et à le partager sur un réseau social (compte instagram de la classe : @honorebouquine) ;
• travailler la lecture expressive.
Production attendue : réaliser la déambulation sonore de Bitna dans Séoul sous la forme d’une story instagram.
Pourquoi cette production ?
Bitna, comme toutes les filles de son âge, possède un smartphone. Elle s’en sert dans le roman pour faire des selfies avec son amoureux. Il semblait alors naturel de demander aux élèves de se mettre dans sa peau et d’imaginer qu’elle publie sous la forme d’une story son parcours dans la ville, d’autant plus que le récit de Le Clézio recèle un nombre important de lieux qui l’ancrent dans le réel. En réalisant ce travail, les élèves devaient donc se replonger dans le roman, à la recherche de ces noms, de passages descriptifs, de moments-clés du récit-cadre. Je leur ai aussi proposé de mettre en voix certains passages. Les élèves ont donc dû choisir un ou plusieurs extraits formant une unité de sens pour illustrer leur story. Chaque élève devait lire une minute. Il s’agissait de leur première lecture expressive. Ce premier travail de lecture à voix haute est toujours difficile pour les élèves car ils ne supportent pas d’entendre leur propre voix et réalisent dans la grande majorité une lecture blanche, sans grande implication, ce qui traduit leur désintérêt pour cet exercice. Je leur diffuse alors un extrait d’une lecture faite par un lycéen dans le cadre du concours « Si on lisait à voix haute » organisé par François Busnel. Les élèves sont souvent étonnés des prestations des candidats. Ils prennent conscience que le visage, le regard du lecteur traduisent les émotions du texte, ils remarquent aussi les silences, les pauses qui, paradoxalement, font retentir les mots. J’aime prendre l’exemple d’un finaliste de 2020 qui lit un extrait du roman de Céline, Voyage au bout de la nuit car les élèves repèrent l’ironie et l’arrogance du narrateur grâce à l’interprétation du lycéen. La première lecture proposée par les élèves en septembre reste encore timide et maladroite mais elle permet d’amorcer un travail d’interprétation qui continue sur l’année.
Organisation des séances de travail :
Pourquoi une production numérique et une publication sur instagram ?
Les élèves sont souvent des consommateurs de contenus or j’avais envie qu’ils entrent dans une démarche créative, qu’ils soient eux-mêmes créateurs de contenus. Le compte instagram de la classe permet de diffuser à des comptes amis des productions. Ainsi, après plusieurs projets menés en classe (critiques littéraires, théâtrales, productions autour de livres …), les créations des élèves ont pu recevoir des commentaires de partenaires institutionnels (théâtre, musée) ou de comédiens ou auteurs. Les élèves se rendent alors compte que leurs textes peuvent rencontrer un véritable public hors des murs du lycée.
Toutes les productions ne sont pas publiées. Seules, celles qui ont répondu aux consignes, celles qui sont pertinentes et qui ont reçu l’approbation des autres élèves, le sont. Il faut évidemment demander l’autorisation des élèves.
Christelle Guillot, Lycée Honoré d'Estienne d'Orves (Carquefou,44)
niveau : Lycée tous niveaux, --- LYCÉE ---
type pédagogique : scénario, séquence, activité de découverte
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe, atelier, AP
référence aux programmes :
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Lettres - Rectorat de l'Académie de Nantes