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Goncourt des lycéens 2009

mis à jour le 14/01/2009


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Le lycée La Colinière de Nantes dresse le bilan de leur participation

mots clés : Goncourt, lecture, concours


 


Catherine Cusset, la lauréate du prix 2008 pour son livre Un brillant avenir
répond à une interview.

La classe de 1°L2 de 33 élèves a participé à l'extraordinaire expérience du Goncourt des Lycéens. Voici un bilan de ce travail mené sur environ trois mois et dont les retombées se feront sentir jusqu'au baccalauréat...
 

Un bref délai, un défi

Cette année la liste du Goncourt est de quinze titres. C'est très important, d'autant qu'il faut les lire rapidement, en sept semaines : on reçoit les premiers livres le 11 septembre, il faut voter le 6 novembre, à la rentrée de la Toussaint pour que notre délégué défende notre choix le 7 novembre à Angers.
Ce délai bref constitue un défi et une motivation nécessaire pour créer l'envie de lire : loin d'être négatif, c'est finalement un atout que de devoir aller VITE et d'enchaîner, ce qui est aussi important pour faire des comparaisons sérieuses, resserrées dans le temps. On retiendra l'idée pour notre « défi lecture » de seconde : un temps relativement court pour motiver la lecture !

Un ancrage dans l'actualité...qui permet un retour aux « classiques »

C'est une expérience riche et variée, qui a pour mérite essentielle de nous faire découvrir la littérature contemporaine ; en effet, tout en nous plongeant dans l'actualité, le Goncourt nous permet de participer directement à l'événement de la rentrée 2008, dont nous sommes les acteurs et non les observateurs comme le plus souvent. Les élèves ont le sentiment de « faire l'histoire » en quelque sorte en participant à la nomination d'un prix, en pouvant donner leur avis « pour de vrai » sur une série de livres lus.
C'est aussi une expérience qui permet de passer par la littérature contemporaine pour remonter à la littérature classique dont certains écrivains contemporains sont imprégnés (ce n'est pas une surprise !) : ainsi, en lisant
  •     Catherine Millet, on a pu remonter à Proust
  •     Pluyette, à Rabelais et Voltaire (Candide en particulier)
  •     JB Del Amo à Laclos, Marivaux, Sade ; Rousseau, ou encore « Dom Juan » et Süskind
Le premier constant est donc qu'on peut à travers cette littérature contemporaine découvrir toute une intertextualité, et on peut le faire rapidement en classe par la lecture d'extraits choisis par le professeur, çà et là dans les 8 semaines du Goncourt mais aussi APRES.

 

Une source d'activités pédagogiques


La participation au Goncourt enrichit et oriente les activités en classe, c'est une autre évidence !
Pour en mesurer l'importance, il suffit de se reporter au tableau ci-joint, qui est le calendrier des activités pédagogiques liées au Goncourt sur la première partie de l'année.

On constate que près de la moitié des cours de 1°L2 ont été consacrés à l'événement. Mais une partie de ces cours sont ancrés dans le programme de première, et cela ne constitue donc pas seulement du « retard » sur le programme de BAC (qui souffre forcément un peu tout de même) !

Il est très possible en effet d'enrichir le cours sur l'argumentation avec des corpus BAC en rapport avec le Goncourt, de façon directe ou indirecte. C'est en effet le choix que j'ai fait, de partir sur une séquence ARGUMENTATION et non pas sur le roman : travailler le roman d'emblée ne m'aurait pas permis d'exploiter assez les romans du Goncourt par manque de recul. A l'inverse, la séquence sur l'argumentation se prête bien aux exercices liés au Goncourt, qui sont tous des activités argumentatives :

  •     Les activités d'écriture : établir une grille de lecture d'un roman, faire des critiques littéraires, préparer une intervention orale minutée pour un compte-rendu de lecture enregistré, etc...

  •     Les activités d'analyse et de relevé : à partir de textes d'auteurs contemporains ou classiques, commentant les livres et l'acte de lecture, à partir aussi de corpus BAC sur la censure, sur la réception des livres par le public...

  •     Les activités orales : dans des situations variées
  •  soit en classe entière (mais à 33 ce fut difficile),
  •  soit par groupe constitué de lecteurs ayant lu un même livre et devant le défendre,
  •  soit à tour de rôle, individuellement en répondant aux questions des journalistes ou de leurs camarades de seconde venus s'informer
Les élèves ont été sollicités aussi pour des interventions en PUBLIC, à un café littéraire à Nantes, deux élèves ont présenté en dix minutes leur lecture de Del Amo, Une éducation libertine, et une dizaine d'entre eux se sont retrouvés sur scène lors des journées de Rennes pour poser des questions aux auteurs présents.

  •     Les activités de recherches au CDI, en vue de mini exposés oraux sur les frères Goncourt, l'Académie, les prix littéraires, les principales maisons d'édition


L'exploitation des quinze romans s'est faite dans un deuxième temps, lors de la séquence sur le ROMAN, quand ils eurent fini de tout lire (ou presque !) : lecture et exploitation d'un corpus d'incipits descriptifs, inscription sur la liste des romans en lecture cursive, travail de dissertation s'appuyant entre autre sur cette liste si riche de romans.



Dans la première partie de l'année, les élèves ont donc eu à accomplir des travaux notés écrits, dans le cadre du Goncourt : rédiger des critiques littéraires complètes, un devoir de type BAC sur la censure, et autres activités. La participation au Goncourt est intégrée au déroulement habituel du cours ; il ne faut pas en faire une activité secondaire, trop à part, les élèves ayant besoin aussi d'être cadrés et stimulés au fil des semaines, l'effet enthousiasme de départ s'estompant peu à peu sinon.


Une souce de rencontres et d'échanges


Une source de rencontres et d'échanges, riches et tous tournés vers la littérature, qui en devient un matière contemporaine et VIVANTE !
Il y a eu en effet, dans ce cadre, un certain nombre d'intervenants extérieurs : Mme Bittmann, représentante de la FNAC, venue régulièrement prendre le « température » et nous inviter à divers événements, dont la rencontre avec les écrivains du 16 octobre, ou encore le déplacement à Angers pour les délégués. C'est elle aussi qui nous a offert les 7 exemplaires de chaque titre pour nous permettre des lectures rapides... et gratuites !
Ajoutons le journaliste « parrain » Michel Sourget de Radio Alternantes, venu au moins trois fois parler de son métier et nous enregistrer pour une émission radio.
Egalement, la collaboration avec la documentaliste Catherine Courraud a été très étroite et quasi quotidienne, l'échange des livres se faisant au CDI, où ont eu lieu de nombreuses rencontres, mais aussi de nombreux travaux de recherches ou d'échanges. Ainsi, des élèves de seconde ont préparé des interviews et sont venus rencontrer leurs aînés afin de les faire parler sur leur expérience du Goncourt ; il en est résulté une série d'articles de presse.
Enfin, d'autres adultes se sont intéressés au Goncourt, par l'emprunt de livres, par leur présence à un café littéraire organisé le 14 octobre au lycée, par aussi leur participation à la sortie des 11 et 12 décembre 2008 à Rennes (3 professeurs accompagnateurs).

 

Une ouverture sur le monde extérieur


De fait, le Goncourt ce fut aussi une série de sorties :
  •  16 octobre après midi : rencontre FNAC, avec 6 auteurs...qui fut un succès !
  •  13 novembre après-midi, café littéraire au CCO sur invitation de Mme Decours, écrivaine nantaise : présentation d'un ouvrage de la liste par deux élèves devant un public nombreux.
  • 11 et 12 décembre : les rencontres de Rennes. Le voyage fut intégralement pris en charge par l'association Bruit de lire et par l'établissement. Des rencontres se sont déroulées sur deux jours avec des Académiciens, des écrivains du Goncourt, des journalistes, des éditeurs, dans une alternance de séances plénières et d'ateliers. On a pu ainsi découvrir le monde vivant et contemporain de la littérature, mais aussi des acteurs de la diffusion du savoir et de l'information.


Un bilan forcément positif pour les élèves et la classe


Une grande quantité de lecture, y compris pour des élèves peu habitués à lire comme les nôtres. Les résultats ne sont pas tous extraordinaires dans l'absolu, les plus lentsn'ayant lu que 4 livres en tout. Mais pour eux, c'est déjà un record !



 Le bilan chiffré au 6 novembre, jour de l'élection, est le suivant (il a évolué ensuite, les élèves ayant continué à lire un à deux livres de plus en moyenne sur les deux mois suivants) :
-5 élèves ont lu les 15 livres
-12 en ont lu de 7 à 12
-A peu près autant en on lu 5 ou 6
-4 en ont lu 5 ou moins (3 pour deux élèves arrivés un mois après la rentrée)


Des situations où il a fallu s'exprimer oralement devant du public : celui de la classe, mais aussi devant des journalistes et même un public de café littéraire : pour certains ce fut une véritable épreuve, la classe étant plutôt timide, voire timorée !
Des travaux écrits spécifiques, qu'on n'a pas toujours l'occasion de mener encours, la participation à un concours de critiques littéraires ou chroniques, la constitution d'un journal de bord, des comptes-rendus de lectures pour des articles de journaux, etc...


C'est donc une expérience enthousiasmante, ne donnant pas tant de travail supplémentaire finalement, si on l'intègre bien au reste du cours.


 
contributeur(s) :

SERFASS AC

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée tous niveaux

type pédagogique :

public visé : non précisé

contexte d'usage :

référence aux programmes :

fichier joint

information(s) technique(s) : consulter le calendrier pédagogique des séquences.

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