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L2C : Lecture deuxième chance !

mis à jour le 01/02/2023


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Comment s'épanouir et réussir au collège lorsque la lecture, base de nombreux apprentissages, pose un véritable problème à l'élève de sixième ? Face à ce constat, l'atelier L2C, "lecture deuxième chance" a été mise en place. 

mots clés : français, lecture, difficultés, fluence, sixième, remédiation


Constat :
Quelques élèves arrivent en sixième sans les bases normalement acquises en primaire concernant la lecture (et l’écriture). Ces lacunes les empêchent de progresser dans toutes les matières, puisqu’ils n’ont pas accès aux textes, depuis les consignes jusqu’aux documents donnés.

Objectifs :
Il s'agit bien sûr d'améliorer la fluence, c’est-à-dire la vitesse de lecture, point sur lequel la direction de l’évaluation a mis l’accent à la rentrée 2022 en instaurant une passation individuelle pour chaque élève lors des évaluations nationales. En début de 6e, on attend 120 mots par minute.
Un deuxième objectif est aussi de renforcer la confiance en soi des élèves concernés, en leur proposant de travailler dans le cadre d’un petit groupe sans le regard des autres, avec des exercices à leur portée, une évolution positive sous forme de graphique et beaucoup de bienveillance.

Public concerné :
Il s’agit de prendre en charge un groupe de 5 élèves de 6e, volontaires, aux lacunes anciennes et pesantes en lecture, qui pourraient à terme tomber dans l’illettrisme sans soutien des adultes. Les élèves sont identifiés grâce aux tests de fluence de début d'année, à raison d'un par classe. On privilégie les élèves qui ne relèvent pas d'une pathologie traitée par un orthophoniste ou un autre professionnel, à la fois parce qu'ils sont déjà pris en charge et parce que cela relève d'autres compétences que celles de l'enseignant (caractère pédagogique et non médical de cette approche).
On s'assure de la collaboration de la famille par un mot dans le carnet des élèves.

Modalités de l’atelier :
Il a lieu les mardis en S3, sur un créneau où tous les élèves de 6e sont libérés (un élève est choisi par classe de 6e pour constituer l'atelier). C'est une contrainte importante pour la vie scolaire, mais nuancée par le fait que de nombreux parents peuvent venir chercher les élèves qui ont fini plus tôt. Ce créneau permet aussi à l'infirmière de travailler avec un autre groupe d'élèves de 6e au relationnel compliqué. En dehors des considérations pratiques propres à chaque établissement, il est primordial que les élèves perçoivent ce dispositif comme une plus-value et non comme une contrainte.
La première heure sert à dresser un bilan plus complet des élèves (outre le test de fluence), grâce au test ROC (Repérage orthographique collectif). Il permet de fixer un niveau de départ. A partir de ces positionnements, les élèves se voient attribuer certains ouvrages de préférence à d'autres (identifiés dans la fiche de travail autonome). Ils prennent donc les photocopies correspondantes, en autonomie.
Au début de chaque heure, un par un, ils vont lire un texte issu de Fluence CM, 3 à 4 fois. L'enseignant note le temps et calcule le nombre de mots correctement lus en une minute (MCLM). Chaque élève reporte ensuite ses scores sur un graphique lui permettant de visualiser ses progrès (dans un premier temps sur les trois ou quatre lectures du jour, puis d'une semaine sur l'autre).
Pendant qu'on est occupé à écouter un élève, les autres remplissent les fiches sélectionnées, en autonomie.

Bilan de l'atelier :
Le choix du groupe est important. Il est primordial que les élèves soient volontaires. Puisqu'on se limite à 5 (alors que les besoins réels pourraient être bien plus importants...), il convient de choisir des élèves motivés, rendant ainsi l'ambiance très sereine et constructive. Ils sont alors contents d'être en situation de réussite sans pression de camarades, sans jugement aucun de l'adulte. Les progrès sont visibles (graphique hebdomadaire du score MCLM) et les rendent très fiers. Ils reviennent régulièrement les années suivantes faire un passage à la porte de la salle dédiée, pleins d'émotion. Les enseignants les trouvent aussi apaisés durant l'année de 6e, puis plus sûrs d'eux par la suite.


 

 
auteur(s) :

Karen Le-Guern, Professeure de lettres modernes, collège Mona Ozouf

information(s) pédagogique(s)

niveau : 6ème, --- COLLÈGE ---, Collèges tous niveaux

type pédagogique : article, démarche pédagogique

public visé : enseignant

contexte d'usage : atelier

référence aux programmes :

- Lire à voix haute, avec fluidité, après préparation, un texte d’une demi-page.
- Lire et comprendre en autonomie des textes inconnus.
- Identifier des mots rapidement : décoder aisément des mots inconnus réguliers, reconnaître des mots fréquents et des mots irréguliers mémorisés.

 

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