"Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme"Dans le cadre de l’objet d’étude en 1ère "Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme", les élèves étudient Gargantua de François Rabelais. Ils explorent ainsi la réflexion menée par l’auteur humaniste sur l’homme et la société.
Le projet vise, dans la perspective de l’histoire des arts au lycée, à susciter, chez l’élève, le désir de construire une culture personnelle, développer chez lui une créativité nourrie de la rencontre avec des œuvres, de lui fournir des outils d’analyse de son environnement économique, social et culturel et de l’informer des parcours de formation et des métiers liés aux différents domaines artistiques et culturels.
L’abbaye de Thélème, point d’orgue du parcours humaniste de GargantuaLa séquence les conduit ainsi à s’intéresser à l’éducation de Gargantua et aux idéaux humanistes qu’il incarne dans ses aventures. Les élèves travaillent notamment les chapitres qui concernent l’utopie de l’abbaye de Thélème, présentée comme un aboutissement de ce parcours de formation humaniste : les principes philosophiques qui sous-tendent sa fondation, l’architecture et l’aménagement intérieur, le mode de vie, l’organisation sociale et l’éducation reposant sur une règle : "Fais ce que voudras". Ils observent ainsi comment la formation, individuelle et collective, et la conception de l’espace peuvent être étroitement liées.
Des documents et des recherches complémentaires sur l’éducation, l’utopie et l’architecture Pour élargir l’horizon culturel des élèves et alimenter leur réflexion, différents travaux sont menés.
Un premier corpus qui réunit des textes d’Erasme, Rabelais, Montaigne présente les grands principes de l’éducation humaniste.
Un deuxième corpus, plus diachronique, conduit à s’interroger plus spécifiquement sur les liens entre l’architecture et l’épanouissement humain, à travers des œuvres littéraires, picturales et architecturales : le panneau d’Urbino "La cité idéale" ; des extraits de
L’Utopie de Thomas More,
La Cité du soleil de Campanella,
Candide de Voltaire ; le projet "Paris Smart City 2050" de Vincent Callebaut.
Enfin, une recherche sur l’architecture et les idéaux humanistes permet, par groupes, de s’intéresser aux architectes Andrea Palladio, Leon Battista Alberti, Léonard De Vinci, Étienne-Louis Boullée, Le Corbusier, Vincent Callebaut. Ce panorama est complété par deux sujets, Auroreville en Inde et la représentation de la ville et l’architecture dans les dystopies au cinéma ("Metropolis" de Fritz Lang, "Blade Runner" de Ridley Scott, "Brazil" de T. Gilliam, "Bienvenue à Gattaca" d’Andrew Niccol).
Le projet : l’utopie d’un lycée humaniste idéal, défense et illustration numérique Les élèves, par groupes, vont donc concevoir une cité scolaire idéale. Ils définissent un programme éducatif et imaginent l’architecture des lieux par des présentations 3D réalisées avec des logiciels d’architecture comme Sweet home 3D ou Sketchup : ils peuvent ainsi créer virtuellement cet espace parfait. En parallèle, ils fournissent un écrit qui explique et argumente leurs choix architecturaux (implantation, formes, matières, dispositions, espaces de vie collective favorisant le vivre-ensemble...) ainsi que les grandes orientations de leur système éducatif : emploi du temps,
règlement intérieur, matières enseignées, modalités d’enseignement ou de travail des élèves, vie commune… Ils doivent également marquer l’identité de leur école en lui donnant un nom et une devise.
Les élèves doivent réinvestir les valeurs et principes de l’humanisme qu’ils ont étudiés : accomplissement personnel et collectif ; idéaux de d’harmonie, d’universalité, de tolérance, d’art et de culture ; dimensions cosmopolite, citoyenne et aujourd’hui environnementale.
Il leur est demandé également de faire des références aux artistes humanistes qu’ils ont abordés.
Les outils numériquesLes élèves ont déjà été familiarisés aux outils numériques utilisés. L’activité va permettre de consolider ces connaissances, notamment en s’appuyant sur l’entraide entre pairs.
Les logiciels d’architecture 3D ont déjà été utilisés par les élèves au collège, dans les cours de technologie. Ils sont de toute façon très intuitifs et simples à prendre en main.
- Sweet home 3D, logiciel libre, peut être téléchargé ou utilisé en ligne sur le navigateur. Téléchargement, guides, didacticiels : http://www.sweethome3d.com/fr/
- Sketchup dans sa version gratuite, est utilisable à partir d’un navigateur.Téléchargement, guides, didacticiels : https://www.sketchup.com/fr
- Plusieurs sites en ligne permettent de produire des projets 3D gratuitement et simplement : une recherche sur internet permet de les trouver.
Productions écrites et oralesLa production comprend donc une partie visuelle et une partie écrite justifiant les choix architecturaux et définissant le programme éducatif.
Les élèves présentent leur projet à l’oral à l’aide d’un support visuel numérique (type Padlet ou Prezi) qui intègre textes, vidéo, images, sons, liens...). Ils doivent argumenter leurs choix, comme s’ils soutenaient leur projet dans le cadre d’un appel d’offre face à un jury.
La maquette, qui doit contenir une partie en 3D, est présentée sur le site à l’aide de captures d’écran ou d’une vidéo, afin d’en permettre une visite virtuelle. Les commentaires peuvent être enregistrés.
Les projets donnent lieu à une exposition au CDI ou sur l’ENT du lycée.
Une mise en situation au service des apprentissagesCe travail permet de réinvestir le travail effectué sur les textes de la séquence, de s’approprier les questionnements, les réflexions et les valeurs découvertes mais aussi de les transférer à notre époque et aux enjeux contemporains, permettant de développer l’esprit critique et la réflexion : quelle place accorder à la nature, quel équilibre trouver entre le loisir et le travail, quels moyens employer pour développer le bien-être, comment préparer au monde du travail, comment favoriser les énergies renouvelables et le respect de l’environnement, comment les arts peuvent-ils être valorisés, etc. ?
Les élèves repensent également l’organisation de leur quotidien scolaire et exercent ainsi un esprit critique. Lors des présentations orales, ils réagissent aux propositions parfois utopiques : lorsqu’il est proposé par exemple de laisser la liberté complète aux élèves de choisir leurs enseignements, les problèmes d’organisation ou de progressivité des apprentissages sont soulevés. Ainsi, un va-et-vient s’opère entre utopie et approche pragmatique.
Le projet conduit les élèves à s’intéresser à un domaine professionnel, l’architecture, et à comprendre ses liens avec la réflexion sur l’organisation de la société et sur le développement individuel et collectif.
Enfin, la situation de projet favorise l’implication des élèves et donne du sens aux apprentissages, contenus abordés et compétences littéraires exercées : lecture littéraire, écriture argumentative, recherches culturelles, expression orale. Elle permet de développer également des compétences transversales : travail collaboratif, utilisation des outils numériques, autonomie et investissement.
Elle établit du lien entre les disciplines. Certains élèves, en filière littéraire, ont tous choisi un enseignement artistique, facultatif ou obligatoire : arts plastiques, musique, théâtre. Ils doivent donc mettre en lien cet enseignement avec leur projet.