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mis à jour le 28/05/2024
mots clés : TraAM, esprit critique
Cette activité a été testée dans 3 classes de 4e et 2 classes de 5e.
Un constat que nous faisons souvent lorsque nous donnons un calcul, un problème à résoudre, c’est qu’une fois le travail terminé, l’élève ne se pose que très rarement la question de la cohérence de son ou ses résultats.
Comment faire pour l’inciter à se poser des questions ? A-t-il des points de repère pour savoir que tel ou tel résultat est vraisemblable, cohérent ?
Utiliser les questions de début de cours (échauffement, activités rapides, questions flash…) me semblait une bonne première approche pour parler d’esprit critique. De plus, cela offre la possibilité d’entretenir régulièrement cette compétence sur de plus longues périodes qu’une activité d’une ou deux heures, qui elle, peut venir en complément pour des travaux plus complets.
L’expérimentation que j’en ai faite a été programmée sur différents thèmes.
La consigne pour ces activités de début de cours est précisée aux élèves :
Les débats entre pairs ont constitué certainement la partie la plus intéressante de cette expérimentation. Ceux-ci ont permis de libérer la paroles des élèves, mais pour cela je suis peu intervenu lors des échanges. Ma présence permettait juste de canaliser et de distribuer la parole.
Une fois les débats clos, mon rôle était de faire le point sur les justifications entendues pour en valider certaines et en commenter d’autres.
Il a été difficile dans cette expérimentation de recueillir des traces de réflexion des élèves, j’aurai surement du enregistrer les débats (à réfléchir pour une prochaine fois).
Cette phase consistait à établir les connaissances des élèves sur différentes grandeurs telles que des tailles, des vitesses, des masses…
Les réponses ont été données sous forme de sondage à main levée. Cette première phase a été proposée pour une mise en train. Le but n’était pas encore de prendre et de justifier sa réponse, mais plutôt de prendre l’habitude de proposer des réponses sans avoir peur du regard des autres.
Consigne donnée aux élèves : parmi les 3 calculs ci-dessous, 1 seul est faux. À votre avis, lequel ?
Voici quelques exemples de questions posées (les thèmes « ordres de grandeur », « partie décimale », n’étant bien évidemment pas annoncés aux élèves).
Pour vraiment parler d’ordre de grandeur, le dernier chiffre doit être convenable, seules les unités ou les dizaines doivent varier dans la réponse.
Je choisis de volontairement diminuer la dizaine de la troisième question pour que l’ordre de grandeur soit facilement repérable.
Argumentation entendue : 20,56×3,1 doit être plus grand que 20×3=60
Des retours
Comme précédemment, le dernier chiffre doit être convenable. Ici, on a une proposition qui est vraiment très loin de la réponse exacte.
Argumentation entendue : l’ordre de grandeur pour le troisième calcul est vraiment très différent de la proposition de réponse.
Des retours
Ici, le nombre de chiffres pour la partie décimale doit toujours être de 2 chiffres : des dixièmes multipliés par des dixièmes donnent des centièmes.
Argumentation entendue : tous les calculs doivent avoir 2 chiffres après la virgule et comme un seul calcul est faux, c’est forcément le deuxième qui doit se terminer par 9 (centièmes) car le troisième calcul doit se terminer par un 0, mais on peut ne pas l’écrire (21,8×65,5=1 427,90).
Des retours
Saurions-nous capables de retrouver l’unité ? Peut-être pas ! Le but était plutôt de ne pas donner d’unité improbable !
Voici deux exemples proposés aux élèves :
Le réflexe de la grande majorité des élèves consiste à éliminer les unités pas possibles : si c’était des secondes, même eux y arriveraient et pour les heures c’est impossible : c’est donc des minutes !
Le débat a continué sur 24 minutes, est-ce possible ? Comment vérifier cette information ? Ils ont plein d’idées et franchement de bonnes idées (sites officiels des fédérations sportives, sites officiels des records, sites des journaux…).
La réponse est 11,2 km/s (soit plus de 40 000 km/h). L’unité proposée ici des km/s est peu commun et le but n’était pas de la trouver, mais plutôt d’en éviter certaines comme les km/h ce qui a été le cas. Différentes autres propositions sont proposées, comme des km/min et des mach.
Consigne pour cette énigme, la calculatrice n’est pas autorisée…
Les explications des élèves ne sont pas toujours simples !
Heureusement que ce sont les élèves qui expliquent aux élèves…
Tout le monde n’y arrive pas, mais les élèves qui ont compris parviennent à bien expliquer et à persuader les autres.
Si les trois premiers thèmes semblent plus adaptés aux mathématiques, il me semble que le quatrième l'est également, car il a obligé certains élèves à se poser des questions sur les énoncés : qu'est-ce qui dans l'énoncé me pose problème et m'empêche de trouver la solution, qu'est-ce qui dans l'énoncé me fait répondre trop vite ?
Sur différentes notions, on peut leur poser des questions simples avec un indice de confiance pour une proposition donnée. L’indice de confiance que j’ai choisi va de 0 à 5.
Voici, ci-dessous, un exemple avec 3 propositions liées au théorème de Pythagore que j’ai proposé sur 3 débuts d’heure.
Dans ce type d’activité, il est évident pour nous, mais pas pour les élèves que pour avoir un indice de confiance de 4, ils doivent effectuer les calculs qui montreront si le résultat est juste ou non.
Certains finissent par le comprendre et comme ils ne doivent pas faire les calculs, ils se positionnent sur le 3 au maximum.
Emmanuel Malgras, enseignant au collège Pierre et Marie Curie - Le Pellerin (44)
niveau : tous niveaux
type pédagogique :
public visé : non précisé
contexte d'usage :
référence aux programmes :
mathématiques - Rectorat de l'Académie de Nantes