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2015

classe inversée : retour sur pratiques

journée numérique : atelier n°12

classe inv.jpg

Interrogations et réflexions à partir de deux exemples (anglais, S.E.S.)

 Programme de la journée académique sur le numérique


Les deux présentations décrivent des pratiques de classe inversée en anglais (collège) et en Sciences Economiques et Sociales (lycée) et s'attachent aux questionnements que ces expérimentations soulèvent.

Présentation introductive ( diaporama présentant l'apparition du concept de la classe inversée depuis le début du XXème siècle, une définition et  les objectifs de l'atelier)

 

Présentation de Moreau Audrey (anglais)


Après un usage récurrent des vidéos en situation classe et en salle multimédia, l'idée d'expérimenter la classe inversée a germé pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, ce principe offrait la possibilité de varier les exploitations pédagogiques des capsules vidéos grâce aux évolutions techniques liées au numérique et en particulier à la mise en place des ENT. Ensuite, en tant qu'enseignante d'anglais, il semblait à Mme Moreau que cette démarche pourrait répondre plus efficacement aux exigences de l'enseignement et de l'apprentissage d'une langue vivante étrangère. Elle  pourrait également offrir des possibles d'accompagnement individuel. Enfin, ce système proposerait un positionnement différent de l'enseignant et de l'élève.

En amont, la démarche de la classe inversée a été présentée aux parents et aux élèves. En classe, les élèves ont été entraînés à travailler en classe inversée.
En salle multimédia, les élèves de 6ème ont exploré l'ENT de l'établissement afin de découvrir l'espace blog de leur classe, le dossier, la messagerie et le cahier de texte : services de l'ENT utilisés lors des séances de classe inversée en hors classe.  Un rappel des règles de prise de parole en groupe a été fait car lors de la séance en classe suivant le travail en hors classe les élèves prennent la parole en groupe puis en classe entière pour échanger sur le thème à travailler. Aussi, il a été nécessaire d'attirer leur attention sur des points clés de l'usage responsable du numérique : non-divulgation des identifiants et mots de passe, rédaction des commentaires et messages dans une langue appropriée et respect des droits d'auteurs. Les élèves ont été également entraînés à l'utilisation des stratégies de compréhension audio et vidéo. Enfin, ils ont été sensibilisés aux méthodes de synthèse des notions comprises en vue de les partager à la classe par la suite.


Au fil de l'expérimentation, des questionnements sont apparus. Certains n'ont pas encore de réponse définie.
 
  • l'enseignant doit-il fabriquer ses propres vidéos ? quelle longueur et quel type de vidéo ? comment définir une bonne capsule ?

Les capsules vidéos déjà réalisées et n'excédant pas 5 minutes ont été privilégiées pour plusieurs raisons. Le temps de conception et de réalisation des capsules vidéos est conséquent pour qu'une réalisation personnelle de capsules vidéos soit envisageable. L'exposition des élèves à des locuteurs natifs et à des accents variés contribue à la progression des élèves en compréhension orale. 5 minutes paraît être une durée raisonnable et efficace concernant la concentration des élèves sur la capsule vidéo et le travail demandé.
 
  • quels types de tâches sont à proposer aux élèves : des activités de réception seulement ou assorties d'activités d'accompagnement à la compréhension ?

Le choix se fait en fonction des objectifs visés, des activités de retour en classe et en fonction du contenu de la capsule vidéo. Il est possible de proposer un accompagnement guidé à certains élèves et non guidé à d'autres. Cela reste à l'appréciation de l'enseignant en fonction de son projet et des élèves du groupe classe.
 
  • comment gérer le matériel disponible et accessible en établissement et celui des élèves hors-établissement ?

En début d'année, une enquête a été distribuée et complétée par les élèves afin de faire un état des lieux du matériel disponible dans les familles. L'utilisation de clé USB a été suggérée pour pallier le problème de matériel disponible hors établissement et l'utilisation des ordinateurs a été possible au CDI.
 
  • comment prendre en compte les pré-requis des élèves concernant leurs pratiques numériques?

Pour les élèves de 6ème, une séance en salle multimédia a été menée afin de les mettre en condition de classe inversée et de leur permettre de développer les compétences requises en matière de consultation de vidéo sur le blog de leur classe et d'ouverture de fichier joint dans l'article blog ou dans le cahier de texte de la classe.
 
  • comment évaluer les élèves qui font ou non le travail ?

La classe est organisée en îlots de 4 élèves. Lors des phases d'échanges au sein de chaque groupe  avant la restitution collective, il est possible de passer d'îlot en îlot et de consulter le cahier des élèves pour constater si le travail a été réalisé ou non. Il est également possible de leur soumettre un quiz individuel en début de séance pour vérifier s'ils ont pris connaissances de la vidéo.
 
  • comment mesurer le temps de réalisation de la tache demandée ainsi que le temps de préparation des séances de classe inversée ?

Le temps de préparation d'une séance en classe inversée est plus significatif. Toutefois, les capsules vidéos et activités associées pourront être exploitées l'année suivante après modifications et enrichissement selon les besoins. Le temps de travail des élèves est à mesurer en fonction de la longueur de la vidéo, du niveau cognitif de l'activité associée et du type d'activité demandée en retour en classe. Démarche qui s'apparente à l'évaluation du temps de travail pour un travail personnel classique.


  • quel choix de langue lors des phases de restitution ?

Le choix de la langue de restitution dépend de la compétence travaillée et des objectifs visés.


une expérience en 6ème

capture écran expérience 6A la suite d'une séance autour du temps passé simple anglais, les élèves ont eu à visionner deux vidéos en langue anglaise sur ce temps en hors classe. Ils avaient pour tâche de réaliser une carte mentale autour de ce temps. En classe, chaque groupe d'élève a créé et présenté sa carte mentale. Un modèle a été retenu et consigné sur le cahier. A la suite de cette activité, les élèves sont entrés dans une phase de réinvestissement de la notion grammaticale en créant un interview sur des vacances passées.





une expérience en 4ème

capture écran expérience 4En introduction d'un projet portant sur New York et Londres, chaque groupe d'élèves (constitué de 4 élèves) a eu à visionner une vidéo différente. Un document d'accompagnement était à compléter sur les éléments principaux de la vidéo - éléments à réutiliser en phase de restitution en classe (constituer une liste de monuments à visiter et  répondre à un quiz culturel).






bilan


Selon le témoignage de 5 élèves de 4ème, le dispositif de la classe inversée semble les aider à prendre la parole en classe plus facilement et plus fréquemment. Ils sont plus motivés à faire le travail personnel en hors classe car le travail à faire est au format numérique. Selon eux, les capsules vidéos au contenu grammatical représentent des aides en dehors de la classe lors des phases de révision. Le support vidéo paraît plus motivant et il leurs semble qu'ils apprennent plus rapidement.


Du côté de l'enseignante, la participation orale des élèves est plus homogène car la phase d'échanges et de concertation du groupe permet aux plus fragiles d'avoir plus confiance en leur intervention, les rassure et les incite à participer. Le rythme de travail est personnalisable en fonction des élèves et des groupes. Les activités et le type d'accompagnement peuvent être différenciés selon les besoins des élèves et/ou les objectifs du projet. Le travail collaboratif commence à devenir un mode de travail efficace car la mise au travail est plus rapide et plus systématique.

Enfin, le gain de temps en classe reste à démontrer.

Une pratique au lycée Pierre et Marie Curie de Menton
Un webdocumentaire en plusieurs épisodes sur la classe inversée à l'ESPE de Strasbourg




Présentation de Pascal Vandergucht (SES, lycée)

 


Cette pratique est née d'un bilan d'insatisfaction partielle tant sur la réussite des élèves que sur le mode de fonctionnement de la « séquence classique » d'enseignement.

Le mode de fonctionnement en classe inversée ici présenté est classique (contenu en amont souvent sous forme de capsules vidéo, mise en activité en configuration en îlots) et bénéficie de la souplesse permise par l'ENT e-lyco.


Résultats de la classe à la première série de questions-test après la vidéo (formulaire e-lyco)


Après 4 mois d'expérimentation, le bilan en est positif, en terme d'implication des élèves, de la dynamique de cours. 
L'activité demandée en amont du cours est effectuée plus systématiquement d'une part parce que la forme vidéo est plus attractive et de courte durée et que le questionnaire d'accompagnement (identification de points importants) relève d'une activité à la portée de tous.

La mise en activité en classe se fait naturellement : mise  en groupe immédiate, autonomie dans la réalisation de la tâche... quitte à ce que l'enseignant, plus disponible de fait, accompagne ceux pour qui c'est plus difficile. La charge de préparation reste lourde pour l'enseignant même si le vécu de la phase en présentiel est plus agréable et porteuse. Plus précisément, l'enseignant est libéré du face à face avec la classe et peut intervenir de manière différente auprès de chaque îlot, à leur demande ou en anticipant grâce aux informations individuelles fourniées par le questionnaire complété en amont .

Il faut cependant rester prudent par rapport à une évaluation quantitative objective du dispositif. La réussite des élèves doit s'apprécier en longue période et est pluricausale. Le ressenti des élèves reste un élément intéressant mais subjectif. Enfin, le simple fait qu'ils se sentent l'objet d'une attention particulière, en l'occurrence un mode de fonctionnement présenté comme innovant, peut induire plus d'implication de leur part en retour.


L'objectif de cette présentation est de soulever quelques interrogations.

  • Faute d'en créer soi même, comment choisir parmi la diversité des capsules vidéo existant sur les réseaux
    (voir le diaporama) et que doit-on attendre de l'institution en la matière ? (illustration : extrait de JT de France 2)
     
  • Selon quelles logiques créer les îlots ? Regrouper en fonction de l'affinité (pas forcément synonyme d'ardeur au travail), d'une diversité de niveau (avec l'espoir que la dynamique entre les élèves soit positive pédagogiquement) ou d'une homogénéité de niveau (mais n'est-ce pas tomber dans les effets pervers des groupes de niveau) ?
     
  • Comment adapter l'évaluation à cette pratique ? Faut-il évaluer chacun des stades (amont, travail en groupe) ?
     
  • Systématiser un fonctionnement en classe inversée ne remet-il pas en cause à terme la démarche inductive qui reste un fondement pour l'enseignement des SES ? Comment alors adapter la mise en activité ?

Autant de pistes de réflexion qui, mises en perspective avec la présentation en langue en collège, pourraient inspirer des pratiques semblables enrichies.



Descriptif détaillé accompagnant la présentation.





D'autres pratiques :

 Une expérience très en pointe en série ES : le lycée Jean Monnet de Franconville et le lycée Jacques Prévert de Taverny

Une pratique déjà confirmée en S.E.S. : Jay SES Blogs Terminale

 

 

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