numérique et enseignement

Programme de la journée académique sur le numérique 11 mars 2015

Comment favoriser la collaboration chez les élèves via l’utilisation du numérique ? Voici deux façons de procéder : l’une présente une approche dans le premier degré grâce à l’utilisation de l'ENT e-primo, l’autre consiste à utiliser un fablab pour aboutir à un projet complexe dans le second degré.

Intervenants : Sophie Brothier, conseillère pédagogique 1^er degré, Philippe Mocquard et Thierry Allirol, enseignants de sciences industrielles de l’ingénieur et d’arts appliqués (Lycée Livet, Nantes)

Présentation de Sophie Brothier

A travers l’action intitulée  « le club de lecture » mis en place sur e-primo, les élèves peuvent communiquer, publier et créer des ressources numériques.

Ici, il s'agit d'une activité de production écrite : les élèves du CP au CM2 discutent autour d'oeuvres littéraires dans un forum.  Pour mettre en place cette action, les enseignants ont accès à des documents ressources : définition de ce qu'est un club de lecture, lettre-type pour expliquer le fonctionnement de cette rubrique aux utilisateurs, précision sur les compétences visées et proposition de mise en oeuvre…Ce projet, commencé en novembre, a été rapidement investi par les élèves. En effet, 26 oeuvres sont déjà présentées dans des articles et des commentaires. Ils ont donné naissance à 179 contributions.  25 classes sont actuellement inscrites à ce projet. Il y a donc une forte adhésion.

Ecrire dans un forum permet de donner un intérêt à l’acte d’écrire : les élèves cherchent à donner envie de lire  à leurs camarades et doivent donc trouver des accroches pour leurs camarades. Ils se questionnent les uns les autres pour savoir si tel ou tel livre leur conviendrait. La coopération permet de faire progresser les élèves. Ainsi, on note des évolutions dans les contributions : au début les élèves commentaient uniquement les contributions des camarades de leur classe puis très vite, ils s'autorisent à communiquer avec des élèves qu'ils ne connaissent pas. Autre fait remarquable : au début, les échanges sont plutôt d'ordre amical puis progressivement les élèves commentent davantage le livre que la personne qui dépose. L'enjeu pour l'enseignant est d'améliorer les contributions des élèves. Il peut intervenir progressivement pour améliorer les contributions (demande de précisions...). Des élèves ont pris ce relais (pourquoi tu n'as pas fait cela ?). Cela permet à l'enseignant de s'effacer progressivement et les élèves dialoguent entre pairs  pour se corriger.

Néanmoins, des dérives sont possibles dans l’usage d’un forum pédagogique. Mais, il est justement indispensable de se servir de ces situations problématiques pour en faire de véritables situations d'apprentissage sur l'Internet responsable. Ainsi, en réponse à des propos injurieux, une personne insultée s'est déplacée physiquement pour montrer que derrière l'écran, il y a de véritables personnes. L’élève en cause a pu ainsi comprendre que les conséquences n’avaient rien de virtuel. Ces dérives possibles montrent qu’il est nécessaire de sécuriser l’espace numérique de travail afin de permettre aux enfants de se lancer dans l'écriture de manière sereine.

En ce qui concerne l'orthographe, l'idée est de laisser aux élèves l'envie d'écrire sur des livres de manière spontanée. Le forum permet aux élèves d'interagir : ils se corrigent mutuellement. Par exemple, un jeune élève constate qu'il y a des fautes et les autres essaient d'expliquer les erreurs. Cela permet à l'enseignant de montrer qu'il est indispensable d'avoir un même code orthographique afin de se comprendre. Une des solutions envisagées peut être de résumer le fil de discussion avec les élèves et de travailler l’orthographe sur cette synthèse uniquement.

Présentation de Thierry Allirol

Ce type de projet suscite plus de curiosité envers des technologies innovantes qui sont souvent perçues par les étudiants comme lointaines et a priori peu nécessaires dans leur domaine professionnel.
On assiste à plus  d'échanges et de démarches vers des personnes-ressources qui possèdent l'expertise dans un domaine précis. Cela développe ainsi un esprit de débrouillardise et d’autonomie.
Les élèves osent expérimenter et un véritable questionnement naît autour des nouveaux outils : comment exploiter les différentes potentialités de la machine ou du logiciel ? On peut dire que la fonction de levier créatif est pleinement remplie.




Présentation de Philippe Mocquart

Utilisation d’un fablab dans le cadre d’un projet devant aboutir à un prototype. Le fablab met à disposition des outils mais aussi permet le partage de connaissances et de pratiques.


Bilan sur l'usage :

• pratique nouvelle, interlocuteurs différents, élèves en position « d’experts »

• réalisations concrètes, accès à plus de machines qu'en établissement

• entraide, liberté d’activité (dans le cadre du projet)

• approche moins scolaire : les élèves ont le sentiment de se rapprocher d'une situation plus professionnelle

Vers le programme de la journée académique sur le numérique 11 mars 2015