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Cette année, 17 établissements ont concouru (1 lycée professionnel, 5 écoles, 11 collèges). Près de 200 élèves ont participé en 2025. Lors de la première édition, en 2022 (70 élèves engagés), 5 établissements participaient au concours, 10 en 2023, 12 en 2024 (125 élèves engagés).
Après l’écoute et le visionnage des productions filmées, les élèves ont reçu leur prix puis partagé un goûter.
Les lauréats de Loire-Atlantique et les lauréats d’un collège de Vendée qui ont pu se rendre sur site ont été accueillis par Mesdames Bluteau-Davy, Directrice de la Pédagogie, Valmalette, responsable académique du CASNAV et Goujard, coordinatrice CASNAV. Les lauréats du Maine et Loire, de la Mayenne et de la Vendée recevront leurs prix dans leurs établissements.
Les élèves qui ont participé cette année ont eu le choix entre deux productions, toutes les deux basées sur un projet collectif mettant en jeu des compétences orales. Dans les deux cas, le projet est une invite à faire travailler les élèves autrement, dans une démarche empreinte de sensibilité et de créativité :
La première vise à faire deviner au jury, par le biais d’une production collective, orale et sonore, un mot, une expression en délivrant des indices successifs conduisant au dévoilement de « l’élément mystère ». Il s’agit d’une invitation à jouer avec les mots, avec la langue (première et seconde), avec les sens des mots dont le réseau sémantique, polysémique, imagé peut être investi et travaillé de façon ludique. C’est aussi une façon une invitation à jouer avec les sons, la musique, le bruit et les bruitages, dans un processus de résolution d’une énigme.
La seconde production a été proposée pour l’édition 2025. Elle vise à faire travailler les élèves sur un « conte du monde ». Il s’agit ici de maintenir une ambition pour les élèves par la mise en œuvre d’un cadre pédagogique et ludique apte à développer une montée en compétences, à l’oral, en lecture, à l’écrit. Cette production a été filmée par les élèves et leurs enseignants.
Ceux-ci ont fait travailler leurs élèves sur un conte d’un des pays représentés dans la classe (approche interculturelle) et ont, dans un projet collectif, rendu compte de cette lecture sous la forme d’un kamishibaï, (« théâtre de papier »). Le kamishibaï est une technique de contage d’origine japonaise. Le conteur fait défiler des planches illustrées -représentant les épisodes de l’histoire - dans un butaï (théâtre en bois). Les élèves ont aussi la possibilité de jouer avec les sons, la musique, le bruit, les bruitages, la langue, première et seconde. Certains ont intégré des ombres chinoises et des effets lumineux dans une démarche pluridisciplinaire et sont allés au-delà des attentes (intégration de la langue des signes). L’approche collective et plurilingue - attendue pour cette production - a permis d’allier créativité (illustrations des planches, production sonore et orale) et cohésion du groupe.
Les productions des élèves révèlent de belles réussites : travail autour de la langue et de sa richesse sémantique : jeux polysémiques, idiomatismes dans plusieurs langues que l’on fait deviner avec humour et sensibilité, mise en activité au sein d’une classe qui fête la Chandeleur, réflexion sensible et évocatrice autour du concept de « la Paix ». On retient également la mise en voix et en espace (« butaï », théâtre en bois) de contes du monde : « Le Petit Chaperon rouge » dans ses versions plurilingues, « L’ogre Babborco », « Le Loup qui ne voulait plus marcher », « Nasreddine et les 10 ânes », « Le Chacal et le Hérisson ».
Les paroles des enseignants : « Ce projet a fédéré le groupe. Cela a aidé à les faire travailler ensemble et a permis à tous d’être impliqués dans le projet du début à la fin. » ; « Ce projet a permis d’enrôler les parents pour la traduction. » ; « Dimension interculturelle et inclusive : en travaillant sur un conte marocain, les élèves, issus de cultures diverses, ont pu se retrouver autour d’un récit universel. Ce projet a favorisé l’inclusion et le partage » ; « Ce projet a été l’occasion de beaucoup de beaucoup de coopération (entraide pour la lecture, les traductions, collaboration pour les illustrations) et de persévérance. Il a participé à la valorisation de la culture de chacun et a développé chez les élèves l’estime de soi et la fierté collective de parvenir ensemble au but fixé. » ; « Même si ce travail a été long, les élèves n’ont pas semblé se lasser et attendaient la séance avec impatience. Beaucoup s’entraînaient en dehors de la séance collective. Les élèves arrivés en janvier se sont facilement intégrés au travail, aidés par le texte aménagé et illustré et les dessins déjà réalisés. Le travail a constitué un élément fédérateur du groupe. » ; « Suite du travail par groupes de quatre élèves de différentes nationalités : français comme vecteur de communication. Moment d’interactions très intéressant durant lequel j’ai pu voir l’ensemble des élèves parler, même des élèves plus en difficulté. » ; « Les élèves étaient très contents de découvrir de nouvelles expressions, de partager des expressions similaires dans leur pays. La production orale et le dessin leur a permis de développer leur créativité et de participer quel que soit leur niveau. Ils réutilisaient de temps en temps les expressions apprises en cours. » ; « La reconnaissance de leur langue maternelle met en valeur une culture riche et métisse pour le groupe des allophones, mais aussi pour les groupes classes. » ; « Ce projet les a encouragés à s’exprimer à l’oral. »
Les paroles des élèves : « J’ai bien aimé écouter comment je parlais français. » ; « C’était génial de voir notre projet devenir concret ! » ; « J’ai aimé jouer les émotions des personnages : Furieux ! Malheur ! Bonheur ! » ; « La prise de sons avec le micro, ça faisait peur mais c’est « classe » : on est comme des professionnels de la radio ! » ; « On a aimé travailler tous ensemble et c’était drôle quand on ne parlait pas la même langue d’origine : on n’avait que le français pour se parler ! » ; « On va être fiers de présenter nos petites devinettes aux camarades du collège, aux professeurs et à nos familles. Tout le monde va voir qu’on peut parler français ! » ; « J’ai l’impression de mieux connaître les autres maintenant. » ; « Nous avons lu plusieurs versions du « Petit Chaperon rouge » et nous avons aimé écrire les phrases de notre kamishibaï. Nous avons aimé faire des voix différentes. »
Félicitations à l’ensemble des participants ! Bravo pour votre engagement, votre créativité, votre persévérance ! Merci à tous les enseignants qui ont accompagné ce projet !
CASNAV – NANTES – AVRIL 2025 – C. Valmalette
eleves allophones, enfants du voyage - Rectorat de l'Académie de Nantes