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bilan de l'expérience de classe inversée pour les élèves et pour l’enseignante

V. Renou a mené une enquête l'année dernière auprès de 80 de ses élèves. Il en ressort que 60 % des élèves sont contents de la classe inversée et se sentent plus motivés, souvent les élèves les plus en difficultés dans la discipline. 30 % sont neutres et disent ne préférer ni la méthode classique ni la classe inversée, et ils ne sont que 10 %, en majorité de bons élèves, à préférer la méthode classique qui leur convenait et avec laquelle ils étaient en réussite. Mais avec leurs capacités, ils s'adaptent progressivement sans que leurs résultats s'en ressentent in fine.

Une information importante de ce sondage est que 90 % des élèves se disent moins stressés avec cette pratique de classe inversée, et les deux tiers des élèves ont le sentiment de travailler ainsi davantage à la maison, ce qui était un des buts recherchés par l'enseignante dans sa quête d'autonomie et de responsabilisation des élèves.

Dans les retours, les remarques les plus fréquentes des élèves sont : “J'apprécie le fait d'avoir une aide individuelle/personnelle.” “Je suis plus motivé pour progresser”, “je suis moins stressé car c'est moi qui décide quand je veux me faire évaluer“, “je suis plus libre en cours, je peux me déplacer, parler, travailler avec les autres.”

Enfin, au-delà des compétences disciplinaires, cette pratique de classe inversée et les échanges que cela induit entre pairs, pendant et en dehors du cours, ne peut que contribuer à former des adultes et citoyens structurés, solidaires et plus confiants en eux.

Concernant l'enseignante, V. Renou insiste sur le fait qu'une pratique de classe inversée ne s'improvise pas : “le professeur doit bien être préparé pour être en mesure de répondre à toutes les demandes. Savoir jongler d'un document à l'autre n'est pas si facile.” Par ailleurs l’enseignante est amenée à modifier assez radicalement sa posture et sa façon d’être professeur auprès des élèves : plus de face à face, plus de bureau du professeur. V. Renou va passer son heure à observer et à se déplacer pour aider et conseiller, à la demande des élèves ou de son propre chef. Elle va aussi gérer le niveau sonore par quelques rappels. L’enseignante n’utilise plus non plus de cahier de bord pour la classe car il n’y a quasiment plus rien à remplir sur le groupe. En revanche, chaque élève a sa feuille de route qui reste en classe et qui sert de trace écrite de la progression de l’élève, avec ses points forts et ses points faibles.

Bien entendu, on peut trouver aussi certaines limites à cette pratique de classe inversée : outre le fait que quelques bons élèves aient pu perdre leurs repères, voire se désinvestir un peu, V. Renou insiste essentiellement sur les contraintes et limites matérielles : risque de bruit lié aux déplacements et échanges entre une trentaine d'élèves, ce qui peut en gêner certains ; le problème de l'espace peut aussi se poser si l'on ne dispose que d'une petite salle par exemple. Enfin, limite propre à sa discipline, V. Renou trouve qu'avec la classe inversée l'absence de frontal induit une participation orale moindre.

On notera pour conclure que cette pratique de classe inversée ne doit pas devenir forcément exclusive. V. Renou elle-même estime qu'elle n'utilisera pas la classe inversée de manière systématique mais “une fois sur deux, avec l'objectif d'amener les élèves sur la voie de l'autonomie et du travail en groupe”.

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