Le
bilan de cette expérience semble d'ores et déjà globalement positif comme le montre une enquête réalisée par l'enseignante auprès de 80 élèves : 60 % des élèves se disent en effet satisfaits de la classe inversée et seuls 10 % préfèrent la classe classique : mais comme il s'agit souvent « des bons élèves qui se sentaient très bien avec la méthode classique », on peut penser que cela leur demande une adaptation sans nuire in fine à leur réussite scolaire. Une majorité d'élèves disent travailler davantage à la maison et 90 % des élèves s'avouent “moins stressés”, ce qui est notable. Par ailleurs, cette pratique, en favorisant l'entraide, les échanges et le travail à plusieurs, permet à chaque élève de se sentir valorisé à un moment. Pour les élèves plus en difficultés, l’accompagnement personnalisé de l’enseignante va permettre une progression pour chacun à son rythme, et pour les plus avancés la possibilité de soutenir leurs pairs par le travail en groupe et d’avancer à leur rythme est aussi source de valorisation. Tous acquièrent enfin des valeurs humaines et sociales transversales, bien au-delà du strict champ linguistique.
Quant à l'enseignante, malgré le fait de devoir gérer parfois quelques effets indésirables de cette méthode (gestion du bruit, de l'espace, de rares élèves ne jouant pas le jeu...) elle apprécie énormément de voir ses élèves progressivement gagner en autonomie, se responsabiliser. Elle gagne aussi à pouvoir davantage écouter, accompagner, connaître et évaluer chacun individuellement, et de sentir qu'un sens se dégage des cours jusqu'à l'aboutissement du projet final. Elle reconnaît juste que certaines conditions sont sinon nécessaires, du moins facilitatrices, comme celle de pouvoir disposer, comme c’est son cas, d’une petite salle attenante à sa propre salle de classe pour élargir l’espace de travail de ses élèves D'ailleurs, loin de s'arrêter là, V. Renou travaille désormais sur un projet de classe renversée qui irait encore plus loin puisque selon ses propres termes, “l'étudiant devient alors enseignant” et l'enseignant laisse encore davantage de place et d'initiatives à l'élève dans la construction des savoirs.
1. Aujourd’hui, avec la modification du règlement de passation du Baccalauréat, les élèves doivent passer des épreuves en fin d’année de terminale attestant leur niveau en compréhension orale, compréhension écrite, expression orale et expression écrite. Elles prendront la forme des anciennes épreuves communces, donc les entraînements existent toujours mais on ne les appelle plus “type bac”. Cette attestation est obligatoire pour l’obtention du bac.