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bilan de l'expérimentation classe renversée via un EPI sur le développement durable en 5e

Au départ, l’un des objectifs du projet consiste à essayer d’intéresser et de mobiliser davantage les élèves les plus en difficultés ou en retrait. Au final, M. Loiseau constate avec ses collègues que ce sont d’abord "les bons élèves (qui) 's’éclatent'" ; quant aux élèves les plus fragiles, "soit ils profitent du groupe pour travailler et progresser, soit ils se démobilisent". Par ailleurs, les deux classes avec lesquelles il s’avère le plus laborieux d’aller au terme du projet sont celles qui regroupent un certain nombre d’élèves plus en difficultés dans les apprentissages. Les élèves qui décrochent trouvent le projet "trop long, […] font le projet parce qu’il le faut, sans entrain".

Il semble donc qu’on ne puisse pas faire de cette pédagogie un outil de lutte contre l’échec ou la démobilisation scolaire, comme d’ailleurs Jean-Charles Cailliez le mentionne : "D’un point de vue purement 'académique', la classe renversée n’entraîne pas forcément de meilleurs résultats". En revanche, M Loiseau note qu’avec un encadrement suffisant ont pu se mettre en place des modes de travail en groupe, avec déplacements et échanges, sans aucun souci de discipline et que la grande majorité des groupes sont parvenus à des exposés intéressants (annexe Nutella), riches et de qualité, voire parfois brillants pour certains.
Par ailleurs, "pour la vie de la classe, un tel projet, surtout initié dès le début d’année, est assez fédérateur et peut donner un dynamisme, une unité à un groupe classe". On regrettera peut-être simplement qu’un travail plus approfondi d’évaluation auprès et avec les élèves n’ait pas été mené au terme du projet, ce qui aurait pu permettre une analyse fine du vécu et du ressenti des élèves tout au long de cette séquence expérimentale.

Le bilan est aussi positif du point de vue de l’enseignant : tout d’abord parce que ce projet "repose sur le fait de se faire confiance entre collègues et de faire confiance aux élèves. On apprend ainsi à travailler ensemble". En outre, M. Loiseau reconnaît qu’un tel projet apprend à "changer de posture : je ne suis plus en train de 'faire le show', j’apprends à me mettre en retrait, ce qui n’est pas forcément naturel pour moi. Mais est-ce naturel de se mettre en avant ?". Autre point intéressant pour l’enseignant, le fait que ce projet aide à mieux connaître les élèves : "On voit toutes les anicroches entre élèves, on voit chacun se révéler et s’affirmer dans le travail de groupe, c’est au demeurant très agréable car les élèves viennent demander les choses alors qu’habituellement c’est nous qui proposons, et parfois même imposons". Et de conclure en ajoutant que quand on commence à apprécier de travailler selon la méthode de la classe renversée, on met ensuite beaucoup plus systématiquement et facilement en place des procédures de différenciation dans le cadre traditionnel. 

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