Au départ, cette expérience de
classe renversée est initiée par une fiche projet EPI réalisée en fin d’année scolaire par les enseignants porteurs de ce travail avec l’aide de collègues de sciences et technologie qui interviennent ponctuellement (les professeurs de sciences en lien avec le programme de leur discipline et l’enseignant de technologie sur la réalisation d’une maquette d’un habitat technologique). Puis, dès la rentrée suivante, en septembre, le projet est exposé aux six classes de cinquième de l’établissement. Suivent différents apports méthodologiques (présentation du projet dans son intégralité, attendus d’une exposition…) et deux cours de "cadrage" sur le thème du développement durable : un sur les ressources et l’autre sur le développement économique.
Les élèves se mettent ensuite au travail et expérimentent la construction d’un savoir de A à Z, du choix du sujet à la présentation à leurs pairs de cette connaissance. Dans un premier temps, les collégiens mènent une réflexion sur le choix du sujet et se mettent en groupe (de trois le plus souvent) librement à partir des sujets choisis. Puis, à l'aide de plusieurs fiches-guides remises en début de séance, ils sont invités à trouver une problématique, un plan, des exemples, et à débuter leurs recherches sur divers supports de leur choix. Durant ces séances, les enseignants, une fois le cadre posé, se taisent et circulent dans les groupes, se limitant à répondre aux questions des élèves. Entre deux séances, ils annotent les fiches-travail de chaque groupe pour leur permettre d’avancer lors de la séance suivante. Les élèves, pour leurs recherches, ont recours principalement aux ressources du CDI : la professeure documentaliste réalise à cet effet une présentation de plusieurs ressources et incite les élèves à utiliser le logiciel de recherche du CDI ; la médiathèque municipale et internet permettent de compléter cette base de données. M. Loiseau note aussi que "pour certains le travail de recherche se poursuit en dehors des séances et sans demande explicite de la part des enseignants. Certains groupes fournissent aussi un travail intense pendant les vacances scolaires et sollicitent les enseignants via e-lyco". Ensuite, une fois le recueil d’informations jugé satisfaisant et le plan clairement défini, vient le temps de la réalisation de l’exposé. Trois types de supports sont choisis par les élèves, ici encore librement et sans préconisation des enseignants : l’affiche A3 (pour une majorité de groupes), le diaporama et pour quelques groupes la vidéo. M. Loiseau souligne que tout au long du travail "les enseignants sont plus attentifs aux groupes les moins avancés et tentent de les aider dans leurs recherches". Il ne s’agit donc pas d’une autonomie totale et radicale, mais plutôt du choix de laisser les élèves aller le plus loin possible seuls dans la recherche, la construction des savoirs et de n’intervenir qu’à leur demande lorsqu’un blocage majeur, tel un désaccord important dans le groupe ou une incapacité à recueillir, trier et/ou mettre en forme des informations empêche la progression du travail des élèves.
