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conseils pour s’approprier efficacement une telle organisation

Interrogés sur ce point, les trois enseignants mettent en avant la nécessité d’anticiper le plan de formation selon les emplois du temps respectifs, même si ces choix pédagogiques peuvent être soumis à des modifications ultérieures du fait d’éléments non prévus initialement. Les réticences viennent principalement de la peur de la nouveauté (comment y arriver ? comment procéder ?). Aux enseignants impliqués dans le mixage des publics d’accepter ces changements, qui constituent davantage une réflexion régulière permettant de mieux adapter son enseignement aux besoins des élèves et à la réalité du quotidien qu’un pesant supplément de travail. Et ce sont notamment les enseignants des disciplines générales, dont sont issus Sophie Pierdet, Franck Cléraux et de Yohann Suhard, puisqu’ils sont enseignants de maths-sciences, qui sont concernés. Ces enseignements, qui rendent légitime la présence d’apprentis en lycées professionnels, sont indispensables pour les apprenants et plus particulièrement pour les apprentis.
La construction des emplois du temps nécessite une certaine flexibilité des services de manière à pouvoir s’adapter aux contraintes de l’articulation lycée/entreprise ; ce qui nécessite une vraie adhésion à ce projet collectif au service de la formation professionnelle.
Il convient par ailleurs de s’interroger sur la place de la pratique au lycée, et ne pas dispenser les apprentis d’activités professionnelles en considérant qu’ils pratiquent déjà en entreprise ; il faut veiller à ce qu’ils manipulent, en TP, lors de leur présence au lycée.
S’engager dans cette organisation, c’est aussi s’engager à “travailler en équipe” (conformément aux attendus du référentiel de compétences professionnelles) puisque le suivi personnalisé proposé à chaque lycéen impose davantage de concertation entre collègues.
Se questionner sur les modalités d’évaluation (en présentiel uniquement ? à distance ?) et de validation en CCF pour tous, alors qu’ils ne suivent pas le même emploi du temps et que leur présence au lycée n’est pas la même. Cette différenciation vaut également pour les évaluations : les modalités d’évaluation sont régulièrement adaptées, par la mise en place d’évaluations différenciées. Cependant, en ce qui concerne l’évaluation certificative, les mêmes évaluations et les mêmes modalités d'évaluation sont proposées à tous puisque les apprenants préparent le même diplôme. Pour les enseignants consultés, “il n’y a finalement aucune différence : l’évaluation se fait par compétences dans les deux cas”, précisent-ils.

L’ENT est aussi à prendre en compte : c’est un outil à considérer comme un moyen de communication apprentis/enseignants. Il présente l’avantage d’être support de communication et de stockage. Pour les enseignants, c’est un outil “indispensable, car il offre la possibilité d’évaluer à distance.” Laura (en terminale GA) précise que “si un prof n’envoie pas le cours par mail, on manque des cours, on doit rattraper” ; ce qui impose aux enseignants de ne pas prendre de retard dans le suivi de la formation et donc dans la mise à disposition des contenus d’apprentissage. Cette mise à disposition des contenus de formation peut être effectuée également par envois par mails. À ce sujet, les enseignants reconnaissent une limite au suivi effectué à distance : comme le suivi pour les apprentis est organisé à distance par internet (ENT, mails, notamment), “c’est problématique pour certaines familles qui ont un accès restreint à internet.” précise Franck Cléraux.
Toute cette réflexion s’apparente d’une certaine manière à celle de l’École inclusive. En effet, dans le cadre de l’école inclusive, il est aujourd’hui demandé aux établissements et aux enseignants d’accueillir des élèves différents, notamment du fait d’une reconnaissance de handicap ; ce qui a pour conséquence de diversifier davantage les effectifs des classes et de questionner les pratiques enseignantes au regard du référentiel de compétences professionnelles. Par son principe de mixité, le lycée professionnel est aujourd’hui organisé sous forme de classes d’élèves hétérogènes, ce qui impose une différenciation pédagogique et donc une logique de personnalisation des parcours De fait, cette mixité des publics en lycée professionnel, c’est aussi celle que s’impose l’École du XXIe siècle.

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