innovation pédagogique

Pour avancer clairement et efficacement, il convient de définir un parcours d’apprentissage, mis rapidement à la connaissance des élèves. Le parcours d’apprentissage consiste à amener chacun à repérer ses propres compétences initiales et les relier à une tâche de réalisation clarifiée. Viennent ensuite la planification de son action et sa réalisation, puis un feedback sur cette réalisation. Les élèves sont invités à effectuer quelques réajustements avant de s’engager dans une nouvelle réalisation. Évoquer concrètement ce parcours en formulant les finalités des unités d’apprentissage par le biais de la formule "apprendre à…" expose clairement les attendus, impose une anticipation des résultats potentiels, offre une méthodologie pragmatique et questionne les consignes pour qu’elles soient davantage réfléchies et comprises. À l’échelle d’une séance, voire d’une séquence, annoncer l’objectif en début de parcours peut s’avérer éclairant pour les élèves car cet effort d’explicitation induit un investissement plus actif de leur part. Néanmoins, pour Charlotte Barboteau, il faut laisser une souplesse au projet défini : "On ne peut pas tout caler, tout figer" car l’enseignement évolue selon les réactions et les résultats des élèves et selon la réactivité des enseignants. "Il ne s’agit pas de suivre le plan d’apprentissage à la lettre car ce n’est pas un cours magistral. Mais on s’efforce de rattacher le plus souvent possible nos activités, nos contenus et les retours de nos élèves à ce plan d’apprentissage" ajoute Vianney Thual.

Pour les élèves, il est important de comprendre pour apprendre, d’identifier clairement la tâche finale, de saisir la logique de l’enseignement proposé par les deux enseignants, de parvenir à faire du lien inter et intradisciplinaire.
Pour dépasser cet obstacle, pour clarifier le contrat didactique et pour bien identifier les finalités d’un apprentissage à venir, Charlotte Barboteau et Vianney Thual ont souhaité mobiliser une méthodologie qu’ils veulent pragmatique, précise, lisible. La lisibilité de leur démarche repose sur une réflexion commune, calquée sur le principe d’une arborescence explicitant le lien qui peut exister entre une racine et ses ramifications. Ces termes de "racine" et "ramifications" paraissent plus concrets et aisés à comprendre pour ces deux enseignants, et donc pour leurs élèves.

Les deux enseignants ont en effet pris conscience qu’il faut éviter l’écueil de la juxtaposition (de disciplines, de micro-compétences, …) : l’essentiel réside dans les passerelles entre les savoirs.
"Il faut mettre en interaction tous les éléments abordés en EPS et en maths", précise Vianney Thual, qui ajoute que "concrètement, en EPS, apprendre à effectuer un service en badminton ne permet pas de savoir réaliser un amorti ou tout autre geste technique". mais cet apprentissage est directement relié à d’autres compétences.