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des rôles pour chacun

La place de l’enseignante

Elle fixe le cadre. À chaque début de séance, Karine Pagé organise dans le temps et dans l’espace les activités. Elle explique à ses élèves les objectifs attendus et les compétences professionnelles visées. Tous ont le même support et les mêmes consignes. Ils peuvent se placer en groupe ou choisir de travailler seul à leur rythme, en toute autonomie. Tous ont l’obligation d’essayer.

Elle observe les élèves apprendre. L’enseignante circule une première fois dans la salle pour évaluer si toutes les consignes sont comprises et retourne à son bureau pour observer celles et ceux qui sont en difficultés ou qui au contraire avancent vite. Elle n’intervient pas. Elle laisse les élèves expérimenter et s’interroger.

Elle les guide et valide leur choix. Elle se déplace lorsqu’un groupe d’élèves lui indique qu’ils ont terminé la tâche demandée. Ces derniers verbalisent leur raisonnement ; elle valide ou invalide, les questionne et corrige avec eux : elle participe à la reconstruction cognitive. Parfois, elle les évalue si la production attendue le demande (sketch de vente par exemple). Ensuite, c’est à eux de se déplacer pour aider les autres. Ce choix de la part de l’enseignante est né du constat que laisser les élèves poursuivre les séances à leur rythme provoque beaucoup trop de disparités entre eux et ne leur permet pas de progresser ni de faire classe.

La place de l’élève ressource

“Parfois, ils ne m’entendent pas parce que je suis la prof. C’est différent quand ce sont des élèves qui viennent à eux.”

Pour finir une activité
. Un ou plusieurs élèves se déplacent auprès de ceux qui n’ont pas réussi à réaliser les activités ou bien qui n’ont pas respecté le temps imparti. L’enseignante remarque que cela ne gêne personne, ni ceux qui aident, ni ceux qui sont aidés (ils n’attendent pas la simple correction des autres). Le feedback permet à ceux qui ont finalisé les activités en premier de mieux s’approprier les notions. Les autres quant à eux gagnent en confiance grâce au bénéfice de l’accompagnement de leurs pairs. Chacun arrivera donc au même point à un moment donné pour finaliser la séance et construire leur savoir.

Pour répondre à une question. Si au cours de l’activité, un élève n’a pas compris, l’enseignante intervient et reformule le problème à voix haute auprès de la classe. Un ou plusieurs élèves y répondent soit pour la classe ou soit pour l’élève en question et se déplaçant à ses côtés. L’enseignante demande ensuite une reformulation auprès de l’élève qui a rencontré le problème afin de vérifier s’il a bien compris. L’échange entre pairs les valorise : « l’élève qui a rencontré des difficultés ne l’est plus, celui qui a aidé s’est senti utile et a réussi à débloquer une situation avec ses mots à lui »

Pour partager son savoir ou son expérience. Un peu à la manière du marché des connaissances, les élèves utilisent leurs compétences acquises en stage pour les expliquer aux autres au cours d’une situation professionnelle. Dans le cadre d’un projet interclasses mené en faveur d’une association "Un enfant par la main”, les élèves de première de karine Pagé ont travaillé avec des élèves de BTS. Ces derniers ont été ressources pour la comptabilité. Ceux de Karine Pagé pour la vente. Ensemble, ils ont échangé sur un plan de communication.

La place de la classe

Faire groupe. En coopérant et en partageant leur expérience, les élèves de Karine Pagé construisent leur savoir ensemble. À la fin de chaque séance, ils pratiquent la métacognition : en soumettant à chacun ce qu’ils ont appris, les élèves passent de l’expérience à la théorie et donc au savoir scientifique.

Coopérer. Chacun a un rôle à jouer. Tout le monde peut être ressource pour l’autre à partir du moment où ses savoirs ont été validés par l’enseignante.

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