On pourrait citer bien d'autres exemples qui traduisent ce souci de varier les approches. Les élèves ont ainsi participé l'an dernier aux Olympiades des reporters. Par groupes, ils devaient réaliser l'interview d'un professionnel et construire un diaporama. Une équipe, qualifiée, est allée à Nantes aux finales nationales. Il fallait réaliser un reportage sur l'un des métiers, tiré au sort, présent sur le site de l'Olympiades des Métiers. Les gagnants partaient à Helsinki. Ce qui n'a pas nécessairement constitué une source de motivation, note L. Thinon, qui accompagnait les jeunes Luçonnais. En fait, ils étaient plutôt effrayés à l'idée de partir si loin, et ils n'en n'avaient, plus ou moins consciemment, pas envie. Alors ils n'ont pas donné le meilleur d'eux-mêmes. On en revient à notre leitmotiv : manque d'ambition, peur de l'éloignement, de l'inconnu... Et lorsqu'on demande à l'équipe éducative quel est finalement l'objectif essentiel de l'ODP, la réponse est unanime : il s'agit de faire découvrir tous les possibles, de montrer la large palette des formations, des métiers, des structures. Dans cette perspective, deux élèves vont chaque semaine au CDI pour réaliser une revue de presse. Aidés par la documentaliste, ils sélectionnent deux articles en lien avec le monde professionnel. Ils doivent déterminer dans quel axe se situe l'article (formations, métiers, organisations), son type (interview, enquête, reportage...) et en faire un rapide résumé. Le résultat est présenté au groupe le mardi suivant. Tout est fait pour que l'horizon des élèves s'élargisse progressivement. Ce qui se fait souvent par des recherches documentaires, en utilisant des médias variés. Pourtant, dès qu'on aborde une activité plus centrée sur l'écrit, le document à lire, les choses deviennent plus difficiles. Et ce n'est guère aisé non plus, pour certains élèves, de se projeter ainsi, ils restent dans une immédiateté culturelle, temporelle, géographique. Face à certaines activités, ils réagissent d'abord comme si cela ne les concernait pas.
